(Suite et fin.)
En Angleterre, où
l’individualisme est encore plus intense que chez nous, les négociants anglais
ayant horreur de l’intervention de l’État dans leurs affaires, en Angleterre on
envisage très sérieusement l’établissement de trusts, de cartels.
Il ne faut pas perdre de
vue que les institutions organisées dans un but de défense d’intérêts
économiques considérables joueront plus efficacement encore après la guerre que
maintenant. Cette considération devrait suffire à stimuler le zèle des
intéressés.
Le prix du riz
L’Officiel du 2 février contient un arrêté détaillant les prix
du riz dans les provinces de Tamatave, de Tananarive et d’Antsirabe.
Nous ne voulons voir là
qu’une entrée en matière, l’indication de la volonté du Gouvernement de faire
une guerre méthodique aux ignobles procédés de la Spéculation.
Nous croyons utile de
calmer les alarmes de quelques-uns, qui s’écrient : Ah ! la campagne
du riz s’ouvre sur des prix hauts, consacrés officiellement !
Il y a erreur.
La vraie récolte ne vient
qu’en mai, et même juin.
En ce moment, il ne
s’agit que du riz de « première récolte ». Les Sakalaves du
Nord-Ouest précisent bien : « vary madinika », le petit riz.
C’est une coutume –
erronée d’ailleurs – dans tous les pays où l’agriculture n’est pas bien
avancée, de cultiver en avance des variétés de blé (ou de riz)
« hâtives », c’est-à-dire végétant en 12 ou 15 semaines, mais
donnant peu de rendement comparativement aux variétés de grande végétation. C’est
bien encore du « petit riz » qu’il s’agit, ces prémisses qui sont
utiles pour calmer la faim du paysan producteur mais ne peuvent véritablement
régulariser la situation du marché des consommateurs achetant.
L’Administration est bien
obligée, pour les prix, de se conformer à l’état réel du stockage.
Mais nous l’attendons
pour le règlement de la prochaine vraie récolte. Elle aura eu tout le temps de
s’organiser, de préparer son artillerie lourde contre les profiteurs. Dût-elle
mettre complètement la main sur toute la récolte, elle serait alors coupable,
ayant pu s’y préparer avec toute la marge souhaitable, de ne pas obtenir le
retour à la normale du marché des riz malgaches.
Le Tamatave
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