Notre correspondant tananarivien nous écrit :
À partir du 6, le temps
s’est brusquement brouillé en Émyrne. Tout indiquait l’action d’un cyclone au
loin. Mais où ?
Nos services sont si mal
organisés que, pendant plusieurs jours, pas un des bureaux du Gouvernement
Général ne put dire rien de certain.
On dit d’abord que
c’était Majunga qui était atteint ; d’autres soutenaient que c’était
Tamatave ou même la Réunion…
Une pareille
« organisation » est le comble du ridicule, ou plutôt de
l’intolérable.
Enfin, le 9, des
renseignements commencèrent à arriver.
La région majungaise
n’avait pas de cyclone mais se trouvait sous un déluge affreux, inondant des
lieux habités, interrompant les communications.
Le météore était entré
dans la grande île par Mananjary, était parvenu près de Fianar en touchant au
passage Ambositra. Il y a des dégâts.
Nous sommes tous heureux
ici de savoir que pour cette fois vous autres, Tamataviens, avez été épargnés.
En Émyrne, le temps a eu
une tenue raisonnable. Des accalmies de la pluie ont prévenu le danger
d’inondation ; les riz vont bien. Aujourd’hui, dimanche, encore un peu de
grisaille court le ciel ; la température est fraîche.
La réquisition des riz de
récolte en Émyrne est prononcée. Hier, samedi, la Municipalité a procédé à la
distribution des cartes de riz aux Européens. Elle s’occupe aussi des besoins
de la population indigène. Enfin, M. Berthier (Administrateur-Maire) est
en train d’achever son projet de Boucherie municipale, qu’il a conçu depuis
assez longtemps déjà. L’état sanitaire à la capitale est satisfaisant.
Le Tamatave
Au moins, c’est net
Les indigènes malgaches
ont horreur du papier monnaie, nous l’avons dit mainte fois, mais ils n’avaient
pas encore témoigné leur antipathie aussi ostensiblement qu’à Nossi-Bé, où plus
de deux cents Antemoros ont quitté les chantiers pour n’y plus revenir.
Ces camarades
« conscients et organisés » de l’océan Indien ont signifié à leurs
employeurs qu’ils ne travailleraient dorénavant que chez ceux qui les
paieraient en piastres.
Le Courrier colonial
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