Notre excellent confrère
P. Virelay nous donne, dans L’Action
de dimanche 24 février, des détails fort intéressants susceptibles
d’éclairer d’un jour tout nouveau la crise dont souffrent tous les producteurs
de graphite et en particulier les petits.
À cette crise
inexplicable, tout le monde se demandait comment on n’apportait pas le remède
tout indiqué qui consistait à ouvrir librement le marché malgache aux
Américains.
On avait cru d’abord à
l’influence toute-puissante de la Morgan
qui aurait trouvé le moyen de monopoliser à son profit les exportations de
graphite sur l’Amérique.
Il est certain que cette
société ne s’est pas privée de ce genre d’opérations et on ne peut lui en faire
grief, mais il faut chercher autre part les raisons de l’interdit dont nous
sommes frappés.
Il s’est formé à Paris,
sous le nom d’« Union Coloniale », un consortium composé des principales
maisons exportatrices de graphite de Madagascar. Ce consortium fait la pluie et
le beau temps au ministère, prétendant représenter les intérêts des
producteurs.
En réalité, cette
association de « Caïmans » (comme les dénomme assez justement notre
confrère) n’a jamais envisagé que l’intérêt particulier de ses membres qui,
étant tous acheteurs, ont intérêt à prolonger le marasme pour acheter à vil
prix.
Ce serait donc cette
intéressante association qui aurait persuadé au ministère qu’il ne fallait pas
accorder la libre exportation sur l’Amérique de nos graphites de Madagascar.
Leur jeu est bien clair.
Il consiste tout simplement à acheter à un prix de famine et de revendre aux
Américains avec 200 % de bénéfice. Car eux ils ont le droit d’exporter de
France sur l’Amérique !
On se demande comment nos
gouvernants peuvent prêter la main à de pareilles combinaisons.
Nous espérons que le
gouvernement local saura prendre en main les intérêts des petits producteurs
dont la ruine est imminente et que ces derniers sauront enfin se grouper pour
faire entendre leurs justes revendications.
Le Tamatave
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