(Suite et fin.)
Le fonctionnaire échappe
ainsi à la hantise d’une responsabilité moins lourde, étant partagée, et ils
retrouvent peu à peu leur personnalité. Celle-ci s’épanouira davantage au
contact de la fréquentation plus élargie des administrés. Voilà ce qu’est,
voilà ce que nous voulons, Messieurs : c’est pourquoi je décide dans tel
ou tel sens. Aucun colon ne sera plus fondé à soupçonner le fonctionnaire de
parti pris ou d’indifférence.
Et alors, le Gouvernement
Général sera libéré de ces mille et une questions locales, énervantes par leur
diversité, dont le règlement absorbe tout son temps ; il pourra hausser
son rôle d’un point de vue plus efficace ; il pourra gouverner
véritablement.
L’apaisement des esprits
viendra de là. Actuellement, nous en sommes vraiment à l’Administration secrète, analogue à cette diplomatie
secrète que tous les peuples réprouvent, lui attribuant la responsabilité de la
calamité universelle qui sévit depuis trois ans passés.
Enfin, reste l’objection
que les groupements importants tels que ceux de Maroantsetra au nord, de
Mananjary au sud pourront difficilement se rendre à Tamatave pour administrer
les affaires de leurs régions. Mais, actuellement, les Chambres consultatives
et les Comices peuvent encore moins se rendre à Tananarive, qui est tout à fait
hors de portée ; ils arrivent cependant à faire entendre leurs doléances.
Tous les colons de l’Est,
au-delà de Mananjary au sud et de Maroantsetra au nord, dépendent
commercialement de Tamatave ; la plupart y ont en permanence des agents ou
des représentants d’affaires et ils s’y rendent de leur personne à époques à
peu près régulières de l’année ; c’est ce système que la force des choses
a établi pour les affaires particulières qu’il s’agit de consacrer
officiellement pour les affaires publiques.
Napoléon avait besoin de
la centralisation pour soutenir son autorité précaire, d’aucuns disent usurpée.
L’immense Chine est
ensevelie dans sa centralisation outrée ; au contraire, les États-Unis
connaissent la plus grande prospérité parce que les États fédérés jouissent de
la plus large autonomie.
Jean d’Ivondro.
Le Tamatave
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