Si… au lieu de l’inepte
conception : un chemin de fer de l’État doit gagner de l’argent, nous
passions à l’autre idée : le Tananarive-Côte-Est doit coûter de l’argent à
la Colonie… il est infiniment probable qu’il rapporterait des millions à la
colonisation.
Si… au lieu de rester
campés, à la façon des Turcs en Europe, sur notre langue de sable tamatavienne,
dans des cahutes en bois qui sont vétustes en moins de quinze ans, nous nous
décidions à nous installer confortablement, tout le monde nous prendrait au
sérieux et Tamatave entrerait en propriété de ce titre qu’elle
ambitionne : la Métropole maritime de Madagascar.
Si… au lieu de
« faire du bénéfice », le T. C. E. nous apportait tuiles,
carreaux et briques de l’Émyrne cela serait !…
Du même coup, l’Émyrne
doublerait son activité et le T. C. E., au lieu d’être un luxe,
deviendrait un « outil » dans la bonne acception moderne de ce mot.
Si… au lieu d’essayer
d’exposer des bateaux dans le petit gulf-stream qui, venant du large, longe le
quai de la douane, nous installions un chapelet de turbines, sur apparaux
flottants, le long de ce courant, instantanément la Fée électricité inonderait
Tamatave de lumière, multiplierait les ventilateurs partout, lancerait les industries
à domicile, en ferait une ville agréable, industrieuse, opulente, qu’on
viendrait de très loin visiter, et où beaucoup décideraient de s’installer.
Si… au lieu de nous en
tenir au passé, d’accuser l’administration – qui n’est en somme que le reflet
de nous-mêmes –, nous voulions entrer dans le moderne et, sans copier
servilement l’étranger, nous approprier ce qu’il y a de bon, de
« fonctionnant » chez lui, instantanément nous obtiendrions des
résultats merveilleux.
Mais… il est
malheureusement probable qu’il passera encore pas mal d’eau inutile devant la
Douane avant que ces choses-là s’accomplissent !
En mission
Nous apprenons avec
plaisir que M. Carougeau, chef du service vétérinaire, rentrera en France
prendre part au Congrès colonial.
Il sera vraisemblablement
entendu par la commission du cheptel. Les renseignements qu’il fournira
éviteront sans doute au gouvernement de commettre une erreur et de gaspiller
les deniers des contribuables.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 73 titres parus à ce jour.
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