L’idée que nous avons
émise, l’autre jour, de constituer un sous-gouvernement de l’Est malgache, avec
chef-lieu à Tamatave, ne rencontre pas d’opposition proprement dite ; il
n’y est fait que quelques objections de forme, que nous allons examiner
brièvement.
On dit que, du temps du
Général Galliéni, il fut essayé de grands Commandements de l’Est, du Nord, du
Sud, et que l’on dut y renoncer.
C’est tout simplement que
c’était prématuré. C’était, comme on l’a si bien dit, « l’époque
héroïque » ; l’Administration était encore obligée à des méthodes
quasi militaires qui ne cadraient pas avec les besoins de la vie civile des
colons.
Il s’agissait de
« Commandements » et non de « Sous-Gouvernements » ;
ces derniers entraînent à plus d’ampleur dans les conceptions de l’exploitation
d’u pays donné, tout en facilitant la propagation des idées pratiques. Le
principe d’Autorité n’en est atteint d’aucune façon, mais, au contraire, il
s’étend et s’applique avec plus d’efficacité ; le détail n’est plus
entièrement sacrifié à l’ensemble, ce qui est le mal dont tout le monde se
plaint actuellement.
Il est bon de remarquer
que le système de la « lieutenance » fait partie de la hiérarchie
militaire elle-même.
Il y a deux sortes de
généraux, deux sortes de colonels ; le capitaine commandant une compagnie
délègue une partie de son autorité à son lieutenant
et à un sous-lieutenant ; le caporal n’est pas autre chose que le lieutenant du sous-officier. Et qui
contestera l’efficacité d’un système que, l’expérience de plusieurs siècles le
prouve, fait donner tout son rendement au principe d’autorité, loin de
l’affaiblir, si bien que toutes les nations militaires n’en ont pas
d’autre ?
Après vingt ans
d’expérience, les choses se sont fixées à Madagascar, en ce qui concerne
l’Administration. L’espèce d’état d’hostilité qui régnait entre administrateurs
et colons s’est de beaucoup amélioré. Ces derniers prennent une part de plus en
plus importante à l’administration de la Colonie, ce qui est la logique même.
(À suivre.)
Le Tamatave
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