20 juin 2018

Il y a 100 ans : Les lieutenances (1)


L’idée que nous avons émise, l’autre jour, de constituer un sous-gouvernement de l’Est malgache, avec chef-lieu à Tamatave, ne rencontre pas d’opposition proprement dite ; il n’y est fait que quelques objections de forme, que nous allons examiner brièvement.
On dit que, du temps du Général Galliéni, il fut essayé de grands Commandements de l’Est, du Nord, du Sud, et que l’on dut y renoncer.
C’est tout simplement que c’était prématuré. C’était, comme on l’a si bien dit, « l’époque héroïque » ; l’Administration était encore obligée à des méthodes quasi militaires qui ne cadraient pas avec les besoins de la vie civile des colons.
Il s’agissait de « Commandements » et non de « Sous-Gouvernements » ; ces derniers entraînent à plus d’ampleur dans les conceptions de l’exploitation d’u pays donné, tout en facilitant la propagation des idées pratiques. Le principe d’Autorité n’en est atteint d’aucune façon, mais, au contraire, il s’étend et s’applique avec plus d’efficacité ; le détail n’est plus entièrement sacrifié à l’ensemble, ce qui est le mal dont tout le monde se plaint actuellement.
Il est bon de remarquer que le système de la « lieutenance » fait partie de la hiérarchie militaire elle-même.
Il y a deux sortes de généraux, deux sortes de colonels ; le capitaine commandant une compagnie délègue une partie de son autorité à son lieutenant et à un sous-lieutenant ; le caporal n’est pas autre chose que le lieutenant du sous-officier. Et qui contestera l’efficacité d’un système que, l’expérience de plusieurs siècles le prouve, fait donner tout son rendement au principe d’autorité, loin de l’affaiblir, si bien que toutes les nations militaires n’en ont pas d’autre ?
Après vingt ans d’expérience, les choses se sont fixées à Madagascar, en ce qui concerne l’Administration. L’espèce d’état d’hostilité qui régnait entre administrateurs et colons s’est de beaucoup amélioré. Ces derniers prennent une part de plus en plus importante à l’administration de la Colonie, ce qui est la logique même.
(À suivre.)
Le Tamatave


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