Lors de la dernière
séance de l’Académie Malgache, à Tananarive, M. Carle, Chef du Service de
Colonisation, fit cette importante remarque que rien n’avait été fait,
jusqu’ici, pour sauver de l’oubli le souvenir des efforts faits par les colons
à Madagascar avant l’occupation et dont les faits sont consignés aux Archives
de la Réunion.
Observation judicieuse,
si l’on considère cette vérité que l’avenir d’un pays ne tire sa substance que
dans les choses du passé : tout le problème est de bien adapter ces
rudiments, à la lumière de l’expérience acquise.
Cette grave question
intéresse tout particulièrement notre région de l’Est, car c’est ici que la
colonisation de la grande île a commencé, par l’intermédiaire de l’île de la
Réunion.
Aucun de nous ne peut
répondre fructueusement à cette question : qu’est-ce que Tamatave, que
peut-on raisonnablement espérer qu’elle devienne, si nous n’avons pas une
connaissance immédiate des actes de nos devanciers, des vicissitudes de leur
action.
Il ne faut pas considérer
l’île de la Réunion dans son état actuel, par rapport à ce qu’elle fut à
l’époque que nous évoquons.
Cette île fut longtemps
le point de concentration, le point de réunion
des vestiges épars des intérêts français dans les mers du Sud. Elle disposait
d’une organisation propre, assez remarquablement développée.
Les Réunionnais, avec une
constance fort louable, ne cessèrent de considérer la grande île de Madagascar
comme partie intégrante du patrimoine français, et ils ne cessèrent d’agir sous
cette inspiration.
Leurs négociants
commencèrent par essaimer la côte Est – pour tard la côte Sud-Ouest et
Nord-Ouest – de leurs traitants, pour traiter
de toutes sortes d’affaires avec les naturels (aujourd’hui, le terme
« colons » a prévalu).
Il est juste de noter que
les Réunionnais eurent quelques émules mauriciens ; mais ces derniers
s’égayèrent en plus grand nombre vers les grandes possessions
britanniques : Indes, Australie, surtout l’Afrique du Sud voisine.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire