25 septembre 2019

Il y a 100 ans : C’est la concurrence qui secouera l’apathie des indigènes malgaches


Une vague de paresse, nous dit-on, passe sur l’Europe et la France. Si nous en croyons un colon de la Grande Île, il y a beau temps que les indigènes de Madagascar se laissent rouler mollement par cette vague et ils s’en trouvent si bien, que ni discours, ni enseignements, ni exemples ne sont assez puissants pour les inciter à faire un effort sérieux.
Les pouvoirs publics et l’opinion se préoccupent par exemple de l’importante question de l’élevage. On voudrait accroître le cheptel en quantité et surtout en qualité. Comme c’est l’indigène qui possède la majeure partie des troupeaux, il semble que, si l’on faisait son éducation professionnelle, de bons résultats pourraient être obtenus.
Peine perdue, dit un colon.
« Ce qu’il faut, c’est se persuader, une fois pour toutes, qu’on n’arrivera à rien avec l’indigène.
« L’indigène entend obtenir le maximum de rendement avec le minimum d’efforts et sans dépenses. Il y a cela une cause que nous connaissons bien, parce que nous la suivons depuis des années, mais il faut vouloir faire, tout d’abord, cette constatation.
« Ce ne sont pas les écoles ou les fermes qui obvieront aux effets de cette mentalité, ces gens-là n’ont pas le crâne fait comme le nôtre. On ne les amènera à un progrès que lorsque d’autres vendeurs apporteront des produits de plus en plus parfaits sur les mêmes marchés qu’eux et qu’ils sauront que s’ils vendent moins cher, c’est que leurs produits sont inférieurs. Or, celui qui sera capable de faire cela, c’est le colon. »
Ces réflexions nous semblent parfaitement justes. C’est par la fréquentation quotidienne de la race plus civilisée que l’indigène progresse, c’est surtout lorsqu’il voit dans le colon un concurrent direct qu’il se préoccupe d’améliorer ses méthodes de production. L’école n’obtient jamais de pareils résultats chez les peuples primitifs.
Le Courrier colonial

Le courrier

On a remarqué, et on s’est plaint, de la lenteur exceptionnelle apportée au dépouillement du courrier de la Ville d’Arras. Ce bateau a mouillé à 6 heures du matin et les premières lettres n’étaient pas encore distribuées à onze heures.
Le Tamatave


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