Une vague de paresse, nous dit-on, passe sur l’Europe et la
France. Si nous en croyons un colon de la Grande Île, il y a beau temps que les
indigènes de Madagascar se laissent rouler mollement par cette vague et ils s’en
trouvent si bien, que ni discours, ni enseignements, ni exemples ne sont assez
puissants pour les inciter à faire un effort sérieux.
Les pouvoirs publics et l’opinion se préoccupent par exemple
de l’importante question de l’élevage. On voudrait accroître le cheptel en
quantité et surtout en qualité. Comme c’est l’indigène qui possède la majeure
partie des troupeaux, il semble que, si l’on faisait son éducation
professionnelle, de bons résultats pourraient être obtenus.
Peine perdue, dit un colon.
« Ce qu’il faut, c’est se persuader, une fois pour
toutes, qu’on n’arrivera à rien avec l’indigène.
« L’indigène entend obtenir le maximum de rendement
avec le minimum d’efforts et sans dépenses. Il y a cela une cause que nous
connaissons bien, parce que nous la suivons depuis des années, mais il faut
vouloir faire, tout d’abord, cette constatation.
« Ce ne sont pas les écoles ou les fermes qui obvieront
aux effets de cette mentalité, ces
gens-là n’ont pas le crâne fait comme le nôtre. On ne les amènera à un
progrès que lorsque d’autres vendeurs apporteront des produits de plus en plus
parfaits sur les mêmes marchés qu’eux et qu’ils sauront que s’ils vendent moins
cher, c’est que leurs produits sont inférieurs. Or, celui qui sera capable de
faire cela, c’est le colon. »
Ces réflexions nous semblent parfaitement justes. C’est par
la fréquentation quotidienne de la race plus civilisée que l’indigène progresse,
c’est surtout lorsqu’il voit dans le colon un concurrent direct qu’il se
préoccupe d’améliorer ses méthodes de production. L’école n’obtient jamais de
pareils résultats chez les peuples primitifs.
Le Courrier colonial
Le courrier
On a remarqué, et on s’est plaint, de la lenteur
exceptionnelle apportée au dépouillement du courrier de la Ville d’Arras. Ce bateau a mouillé à 6 heures du matin et les
premières lettres n’étaient pas encore distribuées à onze heures.
Le Tamatave
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