(Suite et fin.)
La réforme de l’enseignement étant intimement liée à celle
de l’hygiène, le gouverneur de Madagascar voudrait surtout, si j’ai bien saisi
sa pensée, créer un enseignement professionnel qui nous donne un jour une
meilleure utilisation de la main-d’œuvre indigène. Actuellement, l’enseignement
est donné dans certains centres par des maîtres d’école qui ne parlent même pas
le français. D’ailleurs, il est des régions, notamment sur les hauts plateaux
où la population, insuffisamment vêtue, se nourrissant mal, vivant dans une
dangereuse promiscuité avec les animaux qu’elle exploite, est exposée aux plus
graves épidémies. C’est pourquoi la réforme de l’enseignement est en quelque
sorte le complément indispensable de la réforme de l’hygiène.
Madagascar est un grand pays qui a peu de routes.
Une seule ligne de chemin de fer va de Tamatave à Tananarive ;
les deux autres, l’une vers le sud, l’autre vers le nord, sont actuellement en
construction. Presque partout, le trafic se fait sur des sentiers. Que de temps
perdu dans le transport des marchandises.
M. Schrameck m’en donne un exemple dans l’exploitation
d’un gisement de graphite dont les envois en France exigeaient cinq mille
porteurs portant chacun une vingtaine de kilos sur des centaines de kilomètres.
M. de Fauchère, inspecteur des services agricoles de
Madagascar, accompagne à Paris M. Schrameck. Il va s’occuper surtout de la
question de l’élevage, une des grandes richesses de notre colonie. Il faut
apprendre aux indigènes, qui considèrent comme une honte de s’occuper du bétail,
à mieux utiliser les produits de l’élevage. On tentera d’introduire le mouton
dans l’île.
Notre ancien préfet, dont je connais le merveilleux esprit d’organisation,
me parle des richesses minières de toutes sortes dormant dans la terre malgache.
Madagascar possède des gisements de cuivre, de minerai de
fer, de charbon, etc. C’est un pays de grandes ressources mais à qui il faut
donner des administrateurs énergiques et compétents, car actuellement, à
Madagascar – et ceci sera le mot de la fin –, des musiciens tiennent la place
des ingénieurs et les surveillants des travaux sont surtout des marchands de
cartes postales !
Escudier.
Le Petit Journal
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