Il y avait dans la Grande Île 2 millions de pièces
laurées en circulation, et tout le monde s’accommodait fort bien de ces
monnaies impériales.
Un décret vint, qui les démonétisa. Les pièces furent retirées ;
le bon sens eût voulu qu’elles fussent remplacées par une égale quantité de
pièces frappées à l’effigie orthodoxe. Naturellement rien de semblable ne fut
fait et Madagascar subit une crise de monnaie divisionnaire. C’est une crise
moins grave que celle du fret. Il n’en est pas moins vrai qu’elle est gênante
pour les transactions courantes, aussi les colons nous demandent s’il ne serait
pas possible de leur envoyer quelques colis postaux de pièces de nickel.
Une pareille expédition serait quelque peu risquée. Depuis
des mois, le colis postal a une fâcheuse tendance à prolonger outre mesure son
séjour sur les quais d’embarquement. Il arrive, même s’il ne renferme que les
denrées les moins enviables, que le colis disparaisse. Que pourrait-il bien advenir
d’un colis de pièces de nickel ?
La Grande Île
est dans le marasme
De la Démocratie
Nouvelle :
En ce moment, la main-d’œuvre indigène fait complètement
défaut. Depuis l’armistice, il n’y a plus de bateaux. Les quelques rares
paquebots qui arrivent mettent de trente-cinq à cinquante jours pour faire la
traversée, au lieu de vingt. Quatre sont arrivés chargés de troupes et lestés
de sable, alors qu’on manque de tout.
L’Orénoque a dû
laisser à quai, à Marseille, des colons, des fonctionnaires, des soldats
démobilisés qui avaient retenu leurs places depuis le point de départ. Résultat :
indemnités à payer, traitements doubles, etc., etc.
Les colis postaux n’arrivent plus ; le manque de
remèdes a causé, pendant l’épidémie de grippe, de nombreux décès. Et, pendant
que les commerçants français sont dans le marasme, Chinois et Indiens s’approvisionnent
par la voie anglaise de produits anglais, indiens ou japonais.
Matériel
sanitaire pour Madagascar
Le département de la guerre a cédé à Madagascar pour environ
500 000 francs le matériel sanitaire désaffecté.
On compte que ce matériel arrivera dans la Grande Île avant
la fin de l’année, en même temps que les machines agricoles commandées en
France par le gouvernement général.
Le Courrier colonial
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire