(Suite.)
Les membres du Comice
déclarent que cette question, vitale pour la colonie, est sur le tapis depuis
longtemps, – depuis toujours, peut-on
dire, – sans qu’elle ait jamais été résolue.
Le Général Galliéni,
colonial pratique avant tout, avait dispensé de l’impôt de capitation les
indigènes travaillant pour le compte de colons. Mais, faute de dispositions
pénales pour réprimer les fraudes provenant tant des indigènes que des colons
eux-mêmes, cette mesure ne tarda pas à engendrer les plus graves abus et on dut
l’abandonner.
Le successeur du Général
Galliéni, en proclamant pour les indigènes le droit à la paresse, est venu
aggraver la situation, au point qu’aujourd’hui, de l’avis unanime de tous les
colons, l’avenir même de la colonie s’en trouve gravement menacé.
La paresse proverbiale des indigènes !… Cette question a été si longtemps ressassée qu’il devient fastidieux de la
discuter encore. Une solution aussi radicale, aussi énergique et aussi rapide
que possible s’impose, d’autant plus que la crise est arrivée à un point
extrême d’acuité, par le fait qu’aujourd’hui nombreux sont les indigènes de 18
à 30 ans qui, tout en vivant à leurs crochets, passent leur temps à faire
la cour aux femmes des mobilisés bénéficiant d’allocations.
Le Comice agricole à
l’unanimité, ainsi qu’il l’a toujours exprimé, estime qu’il y a extrême urgence
à ce que cet état désastreux cesse au plus tôt, et que les indigènes soient
astreints à un travail régulier. Il est superflu de faire remarquer le
développement considérable que cette mesure provoquerait dans la colonie. La
race indigène elle-même, qui s’use et dépérit dans la débauche, s’en trouverait
revivifiée. C’est donc là, avant tout, une question d’humanité.
Le Comice estime qu’une
des mesures à prendre pour atteindre ce but serait d’imposer un livret
individuel à tout indigène en état de travailler.
Ce livret, en outre des
indications générales, nécessaires pour établir l’identité de son détenteur,
mentionnerait la date de l’entrée et de la sortie de ce dernier dans les
chantiers où il aurait été employé, mentionnant si oui ou non son travail a
donné satisfaction.
(À
suivre.)
Le Tamatave
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