(Suite.)
Une sanction pénale,
autre que la prison simple, pourrait être donnée à celui qui aurait passé un
temps déterminé sans travailler. Cette peine pourrait être effectuée sur des
chantiers organisés pour des travaux d’utilité publique.
Des humanitaristes bêlants, par surcroît coloniaux en chambre, crieront
à la tyrannie, à l’esclavage ! Ils réclameront à cor et à cri que
l’indigène soit traité sur le pied de l’égalité la plus absolue avec les
citoyens français, etc., etc.
Nous sommes absolument
d’accord.
Si retiré que soit le
coin de terre où il voit le jour, le Français doit être inscrit sur les
registres de l’État civil, et les vingt ans révolus il devra payer l’impôt du
sang, le plus terrible de tous les impôts.
L’indigène, lui, naît et
évolue comme il lui plaît sans qu’il soit tenu d’en rendre compte et surtout
sans qu’il ait à payer l’impôt du sang, que d’ailleurs nous ne lui réclamons
pas. D’où liberté plus grande que la nôtre.
Le Français est tenu
d’avoir un domicile fixe, des moyens d’existence ou, à défaut, d’exercer un
métier ou une profession lui permettant de gagner sa vie, et ce, sous menace de
se voir appliquer les peines édictées contre le vagabondage. D’où, pour lui,
l’obligation du travail.
Qui osera trouver
exorbitant, tyrannique, que pareille obligation soit imposée à
l’indigène ? Alors surtout qu’il doit en résulter, pour lui-même, hygiène
et bien-être inconnus par lui à ce jour.
Voulez-vous qu’il soit
libre de travailler ou de ne rien faire ? Mais alors soyez logiques, et
laissez vos enfants libres d’aller ou non à l’école, de travailler ou de vivre
dans l’oisiveté, le vagabondage et le vice. Or l’indigène est encore à l’état d’enfance,
et, par atavisme, encore moins capable de raisonner et de comprendre son
intérêt que votre jeune enfant lui-même.
En prenant possession du
pays, nous avons assumé l’obligation de l’éduquer et de le civiliser. Le
premier moyen pour cela est de lui apprendre le travail, et par conséquent de
l’y obliger, car sans cela il ne peut y avoir pour lui ni progrès, ni
bien-être.
(À suivre.)
Le Tamatave
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