En dépit de ses grandes
qualités d’administrateur, M. Garbit n’a pas encore obtenu de la Grande
Île tout le rendement attendu ; il y a encore beaucoup à faire, et les
colons espèrent que M. Merlin saura parfaire l’œuvre que M. Garbit laisse
inachevée.
Le premier desideratum
des Français de la Grande Île concerne la main-d’œuvre qui n’a pas
« rendu » comme elle l’aurait pu et surtout comme elle l’aurait dû.
On s’est beaucoup plaint de la paresse native des populations de l’Imerina et
l’on a eu raison ; mais sur la Côte Est, il existe une région très
fertile, où vit une population encore plus indolente et dont le farniente n’a
guère paru, jusqu’à présent, inquiéter l’administration, malgré la crise
toujours croissante de la main-d’œuvre. Cette portion de la colonie est la plus
riche, la plus susceptible de rendement et c’est elle qui a répondu le moins
aux espérances par le fait de la paresse des Betsimisaraka qui l’habitent.
Ils croupissent dans
l’indolence la plus insigne, avec d’autant plus de sécurité que
l’administration ne les a jamais réprimandés, aussi le découragement des colons
sévit là plus que tout ailleurs ; des concessions qui paraissent
magnifiques dans un avenir prochain ont dû être abandonnées, les travaux de la
première heure, les dépenses qu’ils ont entraînées, les espérances qu’ils
avaient fait naître, tout a été perdu. Les Betsimisaraka n’ont pas évolué
malgré la conquête ; ils sont restés ce qu’ils étaient : fourbes,
voleurs, menteurs et fainéants. Nos colons en ont fait la dure expérience et
voilà pourquoi ils espèrent beaucoup en M. Merlin qui va, pensent-ils,
rénover l’administration par trop paternelle vis-à-vis de certaines tribus.
M. Garbit
M. Garbit, gouverneur
général de Madagascar et ancien lieutenant-colonel d’artillerie, rentré – comme
on le sait – en France, rejoint, cette semaine, le front pour y exercer un
commandement.
Le Courrier colonial
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