(Suite.)
Quelqu’un ayant proposé
d’exempter d’impôts l’indigène travaillant chez le colon, le Comice a repoussé
cette mesure d’abord comme pouvant donner lieu à de graves abus, ensuite comme
pouvant diminuer considérablement les ressources de la colonie, alors surtout
qu’elle en a le plus besoin.
À propos de l’impôt
indigène, une modification paraît devoir s’imposer. À l’heure présente, cet
impôt est le même pour tous, riches ou pauvres. C’est pour eux le lit de
Procuste. Ne serait-il pas plus équitable de le graduer suivant les ressources
de chacun d’eux et de le proportionner aux moyens d’existence dont chacun
dispose ? Le budget de la Colonie ne pourrait qu’y gagner, tout en
accomplissant une œuvre de justice.
La question mérite d’être
posée.
Comme se liant aux
questions ci-dessus, celle des « tavy » ou feux de brousse a été
remise sur le tapis.
Après une campagne menée
avec la plus grande énergie et pendant de longues années par l’unanimité des
colons et des corps constitués de notre Colonie, l’administration supérieure
avait fini par prendre des mesures pour interdire les « tavy », pour
protéger bien que tardivement nos forêts d’une destruction certaine. Car ce
qu’on appelle la « brousse », ce ne sont en général que des forêts où
les jeunes plants repoussent péniblement.
Or des décisions publiées
tout récemment dans le Journal officiel
de la Colonie autorisent de nouveau ces « tavy » dans certaines
régions. Malgré les restrictions énumérées dans ces autorisations, il est
absolument certain que les indigènes ne s’y conformeront pas, et il est
absolument certain également qu’ils ne seront nullement punis par
M. Lebureau indigénophile, qui a provoqué ces autorisations, et à qui sa
« ramatoa » a fait accroire que, faute de riz de montagne, les
indigènes mourraient de fin.
Pour cultiver le riz de
montagne, l’indigène quitte le chantier sur lequel il gagne largement sa vie et
celle de sa famille et, sans autre travail, met le feu à la brousse,
c’est-à-dire à la forêt.
(À
suivre.)
Le Tamatave
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