Avec un programme identique ou presque à celui des années
précédentes, le 14 juillet 1916 s’est passé normalement ; j’ai
cependant à signaler quelques innovations officielles ou privées qui ont
remporté auprès du public un légitime succès.
Au premier plan, je citerai un cinéma nouveau qui fit courir
après la retraite du 13 le tout Tamatave au Théâtre Municipal. Quelques
centaines de personnes durent rester à la porte mais elles n’y perdront rien
car l’impresario nous a promis une seconde prochainement en ayant soin, cette
fois, d’éclairer sa lanterne.
Je préfère de beaucoup la soirée du lendemain au même
théâtre coquettement décoré et au cours de laquelle nos meilleurs artistes
recueillirent de chaleureux applaudissements. M. Prevel, toujours aimable
et dévoué, fut l’âme de cette soirée dont un incident de coulisse, un simple
malentendu sans doute, ne put ternir l’éclat.
Sarah B.
La Dépêche malgache
Çà et là
Ceux qui ont connu le général Gallieni savent qu’il
méprisait l’élégance dans sa tenue civile. Il avait cependant un superbe
parapluie dont le manche était un objet d’art et de luxe.
À Madagascar, le port du parapluie était réservé aux plus
hauts dignitaires de la Cour de la Reine. Le général supprima cette règle
absurde et permit à tous les Malgaches de se préserver de la pluie. D’où
fortune des marchands de parapluies, qui envoyèrent de France tous les
rossignols de leurs magasins.
L’un d’eux, sans doute, voulut témoigner sa reconnaissance
au libéral gouverneur de notre colonie, mais il ne dit pas son nom, de crainte
de froisser la susceptibilité d’un incorruptible.
Le Gaulois
Les lambamena
Un de nos lecteurs nous a demandé quelques détails
complémentaires sur l’industrie des lambamena. Nous avons peu de chose à
ajouter.
Cette industrie, après avoir traversé une crise aiguë en
1910, est à l’heure présente et malgré les circonstances actuelles en pleine
prospérité, principalement dans le district d’Ambalavao.
Dans un hectare d’ambrevade, on récolte de 6 à
8 000 cocons qui, vendus deux par deux, valent de 5 francs à
5 fr. 60 le mille. La récolte du seul district d’Ambalavao donne, en
moyenne, environ 3 millions de cocons, dont une bonne part a été exportée.
L’industrie du cocon et des lambamena porte sur un chiffre
de près de 250 000 fr.
Le Courrier colonial
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