(Suite et fin.)
Et seul, certainement, je
gagnerai à cet aimable marché dont vos lecteurs – je le crains bien – seront le
plus souvent les dupes. Vous fournir de la copie hebdomadaire aussi peu
ennuyeuse que possible redeviendra, peut-être, pour moi, une tâche agréable. Ce
sera, en tout cas, un dérivatif à l’actuel état d’âme qui m’a fait un sort
cruel et que je devrai garder hélas ! jusqu’au terme d’une existence dont
les années, ou les mois, et, qui sait ? les jours mêmes, peut-être, sont
comptés.
Vous avez parlé de mes souvenirs
de vieillard… J’en ai beaucoup, en effet ; les uns joyeux, la plupart
douloureux. J’évoquerai ceux dont le récit me paraîtra servir d’utile
enseignement à vos lecteurs. S’ils ne les intéressent pas toujours, ceux-ci me
tiendront compte de l’intention. Et, ce cette communion hebdomadaire – autant
que possible – avec ceux de vos lecteurs qui voudront bien me lire, va naître,
pour moi, le sentiment que je ne suis plus aussi seul avec moi-même. Cela
console toujours, un peu, après tout…
E. V.
Le carnet d’un boto de pousse-pousse
Avec Gallieni, Madagascar
a perdu un ami éminent, et c’est avec la plus grande satisfaction que nous
avons vu se former un comité pour lui ériger un monument. La constitution de ce
comité m’a laissé rêveur ; il n’y a là-dedans que des personnalités de
Tananarive, et surtout des gens qui ne l’ont pas connu, et en bloc on y a
fourré les corps constitués de la côte et de l’intérieur. D’emblée, ce comité a
décidé que le monument futur ne pouvait être érigé que sur une des places publiques
de la Capitale. Pourquoi cela ? Gallieni n’appartient pas à Tananarive, il
appartient à Madagascar et, si on avait pu lui demander son avis, il est
probable qu’il aurait préféré la côte aux plateaux, il avait même, entre nous,
un grand faible pour Tamatave et pas du tout pour la Capitale.
C’est entendu, nous irons
de notre obole, mais nous aussi nous voulons quelque chose, et, à titre de
réciprocité, j’espère bien que les Tananariviens nous viendront en aide pour
perpétuer la mémoire du Grand Gouverneur.
Nous ne demandons pas que
l’on tire au sort l’endroit privilégié qui aura la garde du monument Gallieni
mais que diable les villes de la côte ont bien droit à un petit morceau de la
couverture.
Sarah B.
La Dépêche malgache
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.
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