(Suite.)
Je m’en voudrais,
pourtant, de vous les reprocher plus que de raison, une modestie excessive
étant, somme toute, une des formes multiples de la vanité, et parce que votre
présentation, au public, d’un vieux publiciste que vous croyiez fini (sic), vous l’avouez vous-même, part d’un bon naturel.
Peut-être eussiez-vous
été plus sage de faire quelque réserve, en annonçant la nouvelle de ce que vous
appelez ma résurrection. Fournir
régulièrement, sans y manquer, de la copie à un journal, même une fois chaque
semaine, lorsque, comme moi, pendant quarante ans, on a « mis du noir sur
du blanc » ainsi que nous disons en notre argot professionnel, ne vous
paraît-il donc pas constituer un effort un peu excessif ?
Les Arthur Meyer et les Clemenceau
du journalisme, outre leur talent hors de pair, sont plutôt rares,
savez-vous ? et, pour être l’orgueil et la gloire de notre profession, ce
sont là de brillantes, de stupéfiantes exceptions.
Le commun des publicistes
a, généralement, beaucoup moins de souffle ; je me sens, pour ma part,
arrivé à l’heure plutôt pénible où il est peu facile, si fortement qu’on le
voudrait, de hausser le ton d’une voix qui tombe, ou réveiller une ardeur qui
s’éteint. On ne saurait toujours être,
après avoir été, nous enseigne,
d’ailleurs, la sagesse des Nations. Et puis, ne l’avez-vous pas dit
excellemment ? La brousse, où j’achève de vieillir, avant le grand saut
final et décisif dans le mystérieux au-delà d’où jamais personne n’est jamais
revenu hélas ! est lointaine
(sic).
On n’y trouve guère matière
à écrire, éloigné qu’on est de toute ambiance intellectuelle, privé de
communications, de renseignements ou d’idées utiles, seul en face de soi-même
et de cette vanille que vous blaguez
aimablement à la fin de votre article.
Eh bien, n’empêche !
Puisque, si confraternellement, vous m’avez convié – c’est un peu le coup
classique de la carte forcée, savez-vous ? – à collaborer à La Dépêche, j’y tâcherai.
(À suivre.)
E. V.
La Dépêche malgache
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