(Suite.)
Cependant, à l’appui de
ce qui est dit ci-dessus, nous pouvons ajouter le fait suivant :
Le jour où a paru la
décision du gouvernement français interdisant l’exportation en Amérique des
graphites de Madagascar, ce produit sur le marché français a subi une baisse de
200 francs la tonne.
Comme aucun raisonnement
ne vaut l’éloquence des chiffres, en voici quelques-uns qui éclaireront la
situation d’un jour encore plus complet.
Le gouvernement français,
par l’intermédiaire du gouverneur général, a fait inviter les producteurs de
graphite à intensifier le plus possible leur production. Pour répondre à cette
invitation, M. Garbit a été jusqu’à prendre des mesures administratives
afin de pouvoir fournir aux producteurs de la main-d’œuvre prestataire,
rétribuée à l’égal des autres ouvriers. La production, par suite, a plus que
doublé.
Mais le gouvernement
français, qui avait promis d’envoyer des bateaux pour enlever cette production
lorsque celle-ci atteindrait 2 500 tonnes par mois, a oublié de tenir sa promesse.
Est-ce que la puissante société anglaise, dont plus
haut il est fait mention, aurait aussi obtenu du gouvernement français le contrôle exclusif des graphites de
Madagascar au risque de ruiner notre colonie ?… Mystères et pots de vin
peut-être ! Todo puede ser !
En attendant, voici à
titre d’exemple la situation plus que défavorable faite à un producteur de la
province de Tamatave, situation qui lui est commune avec d’autres producteurs.
Il devait expédier par Sidney et Crimée, faute de place, seulement une partie de ses produits.
Voici la circulaire qu’il
a reçue, en même temps que les autres négociants et industriels inscrits pour
chargements sur ce même bateau :
Tamatave, le 8 juillet 1916.
J’ai l’honneur de vous
informer qu’à la suite d’une nouvelle réquisition visant des transports de
Tamatave à Marseille par Sidney, tout
le tonnage disponible pour les envois du commerce se trouve utilisé. Je
regrette qu’il ne soit plus possible dans ces conditions d’enlever, suivant nos
prévisions, les expéditions que vous m’aviez offertes et que j’avais acceptées
sous réserve de réquisitions.
Pour l’Agent Général
p. i.,
Signé : Antoine.
(À suivre.)
Le Tamatave
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