Tamatave se préoccupe
toujours, et à bon droit, de la question du réseau fluvial qu’on lui promet
toujours sans l’accorder jamais.
À ce sujet, le Comice
agricole n’a cessé de faire remarquer que la région de Tamatave aussi bien que
la plus grande partie de la Côte Est est coupée par de nombreux cours d’eau et
par d’innombrables marais qui pourraient être facilement reliés entre eux.
De plus, ce réseau
fluvial permettrait à toute une zone immense, s’étendant en longueur à
plusieurs centaines de kilomètres, tant au nord qu’au sud de Tamatave,
d’apporter ses produits dans cette dernière ville et d’en recevoir des
approvisionnements à un bon marché extrême ; il est matériellement
impossible de demander le même service à un réseau de routes terrestres.
Non seulement leur
construction présenterait des difficultés presque insurmontables, mais elle
coûterait horriblement cher.
Il va de soi qu’un cours
d’eau quelconque, relié au réseau central, ira chercher sans frais les produits
dans les coins les plus reculés qui jamais ne connaîtront de route. Tout le
monde sait cela – excepté M. Lebureau. Et, si celui-ci le sait, – car s’il
fait souvent l’ignorant, cela ne veut pas dire qu’il le soit, – pourquoi
renvoie-t-il l’exécution de ces travaux urgents aux calendes malgaches ?
Notre confrère le Tamatave dit à ce sujet :
« Des travaux de cette nature exigeraient l’acquisition d’une drague. Et à
l’heure actuelle il ne faut pas songer à en faire venir d’Europe une qui
d’ailleurs coûterait 170 000 francs. Mais celle des Messageries
françaises serait loin de coûter ce prix, et rendrait certainement les mêmes
services. »
Et notre confrère d’ajouter
judicieusement : « Depuis bientôt vingt ans, il y a à Sainte-Marie,
soigneusement enfermée dans un magasin, une drague à main qui, paraît-il, n’a
jamais servi. Elle doit cependant avoir été construire pour rendre quelque
travail. Elle doit être loin – cela se conçoit – de donner un rendement égal à
celui d’une drague à vapeur. Mais cependant ce rendement sera supérieur à celui
d’un terrassier. Ne pourriez-vous, M. Lebureau, tirer cette drague de sa
léthargie et lui permettre de s’esbaudir sur les canaux des environs de
Tamatave ? »
Le Courrier colonial
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