Une fois de plus, il est
prouvé et bien prouvé que la face des choses varie selon le bout de la
lorgnette avec laquelle on les regarde.
Nous avons plusieurs fois
manifesté notre satisfaction en relatant les nombreuses exportations de la
Grande Île sur Maurice et nous pensions que les colons madécasses devaient être
aussi satisfaits que nous, sinon davantage. Il paraît que nous nous trompions
étrangement.
Tout en félicitant leur
colonie de produire certaines denrées en assez grande quantité pour en fournir
aux voisins de l’ancienne Île-de-France, les colons tiennent à exprimer leur
regret de voir que les Anglais n’usent pas de réciprocité à leur égard.
En effet, et le Courrier colonial s’est déjà fait l’écho
de cette mesure, ils ont interdit, d’une façon absolue, l’exportation des
produits de leurs colonies, quels qu’ils soient, même de la farine.
Or, la Grande Île, qui ne
produit pas encore assez de blé pour sa consommation, recevait de la farine de
l’Inde par l’intermédiaire de Maurice. Mais la dernière commande que le Yarra devait apporter à Tamatave n’est
pas arrivée et les commerçants ont reçu la nouvelle que l’exportation de la
farine était interdite.
Que diraient nos alliés
si les colons malgaches gardaient à leur tour leur riz et leurs pommes de
terre ? Comme le fait remarquer un de nos correspondants, « ces
denrées pourront nous êtres nécessaires si la farine vient à manquer. »
Il faut espérer que cette
mesure, prise certainement sans réflexion et dans un intérêt général par le
gouvernement britannique, sera rapportée si elle ne l’est déjà quand paraîtront
ces lignes.
Il y va aussi bien de
l’intérêt que des relations de bon voisinage des deux colonies.
Une heureuse décision de
M. Garbit
Le gouverneur général de
Madagascar a pris une décision qui a reçu l’approbation unanime des
colons : il s’agit de la création de deux bourses de
1 200 francs chacune qui seront attribuées à deux jeunes orphelins de
la guerre, munis de leur baccalauréat et qui voudraient se consacrer aux études
vétérinaires.
Toutefois, ces pupilles
devront s’engager à servir dans la Grande Île pour une période de dix ans après
leur sortie de l’École vétérinaire.
Le Courrier colonial
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 50 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire