Nous avons reçu par lettre les renseignements
ci-après avec prière de les publier, surtout d’en recommander spécialement la
lecture à ceux qui nous gouvernent, – ce que nous faisons volontiers, espérant
qu’un grand pas sera fait vers la solution de cette question si angoissante.
Dans son numéro du
vendredi 30 juin dernier, La Tribune
a publié un article sous le titre « Toujours les graphites », dans
lequel pas un mot n’est à retrancher et aux conclusions duquel je m’associe
pleinement.
Mais, par courrier, j’ai
reçu des renseignements spéciaux qui jetteront un jour complet sur cette
question palpitante.
Une puissante société
anglaise qui fabrique des creusets, – pour ne pas la désigner autrement, – et
qui approvisionne de numéraire une
autre société créée à Paris, laquelle s’occupe exclusivement de graphites à
Madagascar, a obtenu du gouvernement anglais le contrôle sur tous les graphites
importés en Angleterre, ou exportés de ce pays.
Une fois cette situation
bien établie, elle a obtenu, – nous ne
savons comment, – que le Gouvernement français interdise totalement l’exportation des graphites
de Madagascar, qui, tous, doivent
être concentrés à Marseille.
Cela bien défini, deux
alternatives peuvent se présenter : ou la production de Madagascar sera
insuffisante pour approvisionner la France, et dans ce cas les prix se
maintiendront, ou il y aura surproduction, et alors, seule, la société anglaise, ayant le contrôle, pourra acheter.
Dans ce dernier cas, elle
achètera – et déjà elle a même acheté
– à la baisse, et ces graphites sont
par elle réexpédiés en Amérique à un prix qui dépasse 2 000 francs la tonne, d’où baisse du louis français et
hausse de la livre anglaise.
C’est là l’intérêt général.
Mais en ce qui concerne la Colonie et les producteurs de graphite, il y a des
intérêts particuliers considérables qui peuvent échapper à la perspicacité de
notre gouverneur général, et qui réclament simplement qu’après
surapprovisionnement de la France et de ses alliés, l’exportation des graphites
en Amérique soit autorisée, pour être livrés uniquement aux fabriques travaillant pour la France et ses alliés
et sous tel contrôle – celui de consuls, par exemple – que le gouvernement
voudra bien instituer.
(À suivre.)
Le Tamatave
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