Calomniez !
calomniez ! il en restera toujours quelque chose, telle est la devise des
membres de cette honorable société
qui, sous un soi-disant noble prétexte et sous forme de servir la justice,
commettent des actes inqualifiables de mouchardise, pour satisfaire leurs
rancunes personnelles, ne craignant pas de recourir à l’arme si vile et si
lâche qu’est la lettre anonyme pour assouvir leur haine.
Ne pensez-vous pas que
ces désœuvrés, ces envieux, ces mouchards seraient mieux dans les tranchées à
tirer sur les Boches que de s’assembler, de se concerter et de fabriquer des
lettres anonymes pour tuer la réputation d’honnêtes gens.
Si l’esprit de délation
les hante, qu’ils se fichent donc
dans le service de l’espionnage, ils pourront alors donner libre cours à leurs
instincts et montrer leurs aptitudes spéciales.
Voici en quelques lignes
un de leurs derniers exploits.
Il y a quelque temps, des
lettres anonymes habilement cuisinées étaient adressées à Tananarive. Des
fonctionnaires chargés d’intérêts spéciaux étaient formellement accusés d’avoir
enlevé ou, si vous aimez mieux, volé des objets de literie, des effets usagés,
des vins, liqueurs et autres boissons.
Ces dénonciations
calomnieuses et anonymes si bien manigancées ont eu pour résultat d’obliger le
Parquet à ordonner une enquête : des fonctionnaires d’une correction
absolue et d’une honorabilité bien connue de tous et visés dans ces lettres
anonymes ont été interrogés et par le fait suspectés.
Des constatations ont été
faites et somme toute, après de minutieuses vérifications, la Justice a dû
s’incliner devant l’innocence de ceux qui avaient été si lâchement accusés.
Notez que, pour cette
enquête, on a dérangé un magistrat et un greffier de Tananarive. Et l’on a bien
fait, la suite le prouvera ; en effet, on n’avait pas craint ici de faire
pression sur de malheureux indigènes en les menaçant pour les obliger à faire des
dépositions mensongères et à accuser injustement les fonctionnaires désignés
dans les lettres anonymes et objets de l’enquête.
C’est une honte et un
crime en même temps.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
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