10 décembre 2015

Il y a 100 ans : Pourquoi ? (1)

L’Administration locale s’est largement prodiguée, à l’époque, pour organiser de multiples fêtes à l’occasion de la « Journée du 75 » ; elle a même, dit-on, fait un peu trop de zèle.
Nous avons eu concert, théâtre, courses, tombola, aussi la recette a-t-elle dépassé toute prévision.
Aujourd’hui c’est avec mollesse que cette même Administration, sur l’invitation expresse du Ministre des Colonies et de M. le Gouverneur Général Garbit, a feint d’organiser de soi-disant réjouissances.
Il eût été de bon ton de faire tout au moins autant. Ce qui n’a pas été.
Si nous nous reportons au programme, nous constatons que seuls les Indigènes font les frais de cette fête ; lisez plutôt le programme officiel :

Fête de l’Orphelinat des Armées
les 2 et 3 octobre 1915

Samedi 2 octobre
À 8 heures et demie du matin :
Défilé des élèves des écoles dans les rues de la ville.
De 2 à 6 h. du soir, au Champ de Courses :
1. Jeux divers indigènes : marakely et exercices de manœuvres par diverses écoles.
2. Rija et chants betsileo par les femmes des tirailleurs.
3. Mpilalao.
À 9 heures soir :
Représentation cinématographique au profit de l’Œuvre.

Dimanche 3 octobre
À 8 h. du matin, au Champ de Courses :
1. Chants et danses betsimisaraka.
2. Joueurs de flûte.
3. Mpilalao.
4. Rija et chants betsileo.
De 2 à 6 h. du soir, au Champ de Courses :
1. Marakely et exercices de manœuvres par les diverses écoles.
2. Courses à pied.
3. Courses à la poule.
4. Courses aux oranges.
5. Kidramadrama (jeux anjouanais).
6. Lokalefona (jeux de sagaies).
7. Tolona (lutteurs indigènes).
À 9 h. du soir, au Théâtre Municipal :
Concert et Soirée Théâtrale donnés au profit de l’Orphelinat des Armées par les jeunes gens amateurs indigènes de Tamatave.
Vente des insignes pendant les journées des 2 et 3 octobre

Il y figure, par forme, l’éternel cinéma qui, en réalité, déduction faite des frais d’éclairage, de location de salle, de films, etc., laissera pour les pauvres orphelins une pauvre recette.
Pauvre sur pauvres, hélas !
La population de Tamatave n’épousera pas cette indifférence administrative, elle est trop intelligente pour ne pas comprendre ses devoirs.
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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