L’Administration locale
s’est largement prodiguée, à l’époque, pour organiser de multiples fêtes à
l’occasion de la « Journée du 75 » ; elle a même, dit-on, fait
un peu trop de zèle.
Nous avons eu concert, théâtre,
courses, tombola, aussi la recette a-t-elle dépassé toute prévision.
Aujourd’hui c’est avec
mollesse que cette même Administration, sur l’invitation expresse du Ministre
des Colonies et de M. le Gouverneur Général Garbit, a feint d’organiser de
soi-disant réjouissances.
Il eût été de bon ton de
faire tout au moins autant. Ce qui n’a pas été.
Si nous nous reportons au
programme, nous constatons que seuls les Indigènes font les frais de cette fête ;
lisez plutôt le programme officiel :
Fête de l’Orphelinat des Armées
les 2 et 3 octobre 1915
Samedi 2 octobre
À 8 heures et demie
du matin :
Défilé des élèves des
écoles dans les rues de la ville.
De 2 à 6 h. du soir,
au Champ de Courses :
1. Jeux divers
indigènes : marakely et exercices de manœuvres par diverses écoles.
2. Rija et chants
betsileo par les femmes des tirailleurs.
3. Mpilalao.
À 9 heures soir :
Représentation
cinématographique au profit de l’Œuvre.
Dimanche 3 octobre
À 8 h. du matin, au
Champ de Courses :
1. Chants et danses
betsimisaraka.
2. Joueurs de flûte.
3. Mpilalao.
4. Rija et chants
betsileo.
De 2 à 6 h. du soir,
au Champ de Courses :
1. Marakely et
exercices de manœuvres par les diverses écoles.
2. Courses à pied.
3. Courses à la
poule.
4. Courses aux
oranges.
5. Kidramadrama
(jeux anjouanais).
6. Lokalefona (jeux
de sagaies).
7. Tolona (lutteurs
indigènes).
À 9 h. du soir, au
Théâtre Municipal :
Concert et Soirée
Théâtrale donnés au profit de l’Orphelinat des Armées par les jeunes gens
amateurs indigènes de Tamatave.
Vente des insignes pendant les journées des 2 et 3 octobre
Il y figure, par forme,
l’éternel cinéma qui, en réalité, déduction faite des frais d’éclairage, de
location de salle, de films, etc., laissera pour les pauvres orphelins une
pauvre recette.
Pauvre sur pauvres, hélas !
La population de Tamatave
n’épousera pas cette indifférence administrative, elle est trop intelligente
pour ne pas comprendre ses devoirs.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
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