Je viens de faire une
découverte intéressante : une branche de la race des Bochimen (singulier
Bochiman) semble s’être implantée à Madagascar. Ne souriez pas. Ces congénères
africo-malgaches sont reconnaissables à de multiples signes. Ils aiment la
France tout juste ce qu’il faut pour ressembler légalement à des
Français ; mais, au fond, leur amour patriotique est merveilleusement
hésitant, ondoyant et divers. Ils ont vécu en France pendant quelque
temps ; mais ils n’ont pris à notre civilisation que ses défauts ;
ils en ignorent les qualités. N’ayant jamais pu affronter quelqu’un en face,
ils ont le culte de l’anonymat. Tout comme le Boche, le Bochiman est rampant,
obséquieux, craint les coups, et, pour les éviter, vous poignarde dans le dos.
Sous ses allures européennes, il n’est qu’un métèque, à la recherche de quelque
scandale qui pourrait gonfler son escarcelle mal en point et lui permettre de
satisfaire ses appétits gloutons, son ambition démesurée, sa fatuité
incommensurable.
Voyez-le se pavanant
comme un dindon dans les rues les plus fréquentées, saluant de droite et de
gauche, distribuant au passage regards protecteurs et sourires confits… Vous
croyez avoir affaire à quelque important personnage ?
Détrompez-vous : ce faquin est un plat valet ; il se jetterait à plat
ventre dans la boue pour céder le pas aux hommes de cour dont il escompte
l’influence protectrice… Coups de fouet, coups de pied, affronts ou ridicules,
rien ne saurait l’atteindre ni le modifier. Et, s’il plaisait au Dieu des
armées de donner la victoire aux hordes barbares des Huns déchaînés, demain, le
Bochiman se ferait naturaliser Boche…
En attendant il nage
entre deux eaux, il défend sournoisement, contre ceux qui lui font l’honneur de
le considérer comme un compatriote, les intérêts de nos cruels ennemis ;
car, qui sait ce que demain nous réserve… L’argent, pour lui, n’a ni patrie, ni
odeur : le Bochiman n’est qu’un sous-Boche.
Sarah B.
Retraite aux flambeaux
Il y a un an que notre
bonne ville n’avait entendu l’écho de nos joyeux clairons ; hier nous les
avons tous entendu sonner nos récents succès.
Une foule considérable
suivait cette retraite aux cris répétés de Vive la France, Vive l’Armée.
Ce fut une démonstration
patriotique générale.
La Dépêche malgache
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