12 décembre 2015

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Je viens de faire une découverte intéressante : une branche de la race des Bochimen (singulier Bochiman) semble s’être implantée à Madagascar. Ne souriez pas. Ces congénères africo-malgaches sont reconnaissables à de multiples signes. Ils aiment la France tout juste ce qu’il faut pour ressembler légalement à des Français ; mais, au fond, leur amour patriotique est merveilleusement hésitant, ondoyant et divers. Ils ont vécu en France pendant quelque temps ; mais ils n’ont pris à notre civilisation que ses défauts ; ils en ignorent les qualités. N’ayant jamais pu affronter quelqu’un en face, ils ont le culte de l’anonymat. Tout comme le Boche, le Bochiman est rampant, obséquieux, craint les coups, et, pour les éviter, vous poignarde dans le dos. Sous ses allures européennes, il n’est qu’un métèque, à la recherche de quelque scandale qui pourrait gonfler son escarcelle mal en point et lui permettre de satisfaire ses appétits gloutons, son ambition démesurée, sa fatuité incommensurable.
Voyez-le se pavanant comme un dindon dans les rues les plus fréquentées, saluant de droite et de gauche, distribuant au passage regards protecteurs et sourires confits… Vous croyez avoir affaire à quelque important personnage ? Détrompez-vous : ce faquin est un plat valet ; il se jetterait à plat ventre dans la boue pour céder le pas aux hommes de cour dont il escompte l’influence protectrice… Coups de fouet, coups de pied, affronts ou ridicules, rien ne saurait l’atteindre ni le modifier. Et, s’il plaisait au Dieu des armées de donner la victoire aux hordes barbares des Huns déchaînés, demain, le Bochiman se ferait naturaliser Boche…
En attendant il nage entre deux eaux, il défend sournoisement, contre ceux qui lui font l’honneur de le considérer comme un compatriote, les intérêts de nos cruels ennemis ; car, qui sait ce que demain nous réserve… L’argent, pour lui, n’a ni patrie, ni odeur : le Bochiman n’est qu’un sous-Boche.
Sarah B.

Retraite aux flambeaux

Il y a un an que notre bonne ville n’avait entendu l’écho de nos joyeux clairons ; hier nous les avons tous entendu sonner nos récents succès.
Une foule considérable suivait cette retraite aux cris répétés de Vive la France, Vive l’Armée.
Ce fut une démonstration patriotique générale.

La Dépêche malgache

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