Lors du vin d’honneur
offert à M. le Gouverneur Général Garbit à Tamatave par les notables
indigènes de notre ville et de la Province le 10 août dernier,
M. Charles Heurtevent, colon indigène de l’Ivoloina, faisait remarquer
respectueusement au Chef de la Colonie que, dans la province et en général sur
la côte Est, la culture du riz ne se faisait presque exclusivement que par des
« tavy », c’est-à-dire des rizières de montagne, à défaut de marais
propices à cette culture.
Ce colon, se faisant
l’écho de ses compatriotes, demanda, pour eux, un adoucissement à l’arrêté du
12 avril 1913, c’est-à-dire l’autorisation de continuer à faire des
« tavy » non pas en forêt mais sur des terrains domaniaux, plaines,
coteaux et vallées où ne poussent que des herbes et des arbustes sans valeur,
en attendant que l’assèchement des marais susceptibles d’être convertis en
rizières puisse se faire d’une manière rationnelle.
Sur le moment même,
M. le Gouverneur Général n’a pas cru pouvoir adhérer à cette demande, mais
depuis il a minutieusement examiné cette question et, dans une circulaire du
8 octobre, il vient d’accorder dans des conditions bien déterminées la
confection des « tavy » aux alentours de certains villages où la
culture du riz ne peut se faire que par ce procédé.
Voici quelques passages
de cette circulaire très documentée.
« À titre tout à
fait exceptionnel et individuel, pour certains villages à proximité desquels
une reconnaissance sérieuse de terrains et du régime des eaux aura permis de
constater l’impossibilité absolue de la création de rizières irriguées pour
tous les habitants ; après enquête sur place par le chef de district, un
statut spécial des cultures pourra être déterminé pour chacun de ces villages,
par décision du chef de la province soumise à mon approbation avec croquis à
l’appui.
« Ce statut
comportera, dans des cas très limités, autorisation exceptionnelle pour le
village de cultiver le riz de montagne sous les réserves suivantes :
« 1° Les
défrichements ne seront autorisés que dans les broussailles sans aucune valeur
forestière, situés à distance raisonnable de la forêt et dans la limite des
nécessités imposées par les circonstances locales ;
(À suivre.)
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