Il y a quelques mois, un vol de 50 lingots d’étain
d’une valeur de 16 000 francs fut commis au préjudice de la société
La Rochefortaise. L’inspecteur de police M. Anziani, chargé de découvrir
les auteurs du vol, rencontra un jour un nommé G. qui lui dit :
« Vous cherchez l’étain volé à La Rochefortaise ? mais si vous me
faites avoir un emploi au frigorifique, je vous ferai connaître les voleurs et
l’endroit où se trouve l’étain. »
L’inspecteur de police alla trouver les directeurs du
frigorifique et obtint d’eux l’emploi demandé par G. Ce dernier dit alors
devant ces messieurs que les voleurs étaient les deux gardiens de nuit Ilahygo
et Botomaresaka qui portaient par fractions l’étain volé chez une dame D.
Les deux gardiens furent arrêtés et déclarèrent à
l’instruction que la dame D. leur avait dit de voler de l’étain dans un endroit
désigné par elle (car elle connaissait la maison, ayant travaillé là pendant
près d’un an), de lui porter tous les soirs par fractions. C’est ce qu’ils
firent pendant un certain temps. Elle leur avait promis, disaient-ils, pour
prix de leur larcin 500 francs, mais ne leur donna que 20 francs à
l’un et 10 francs à l’autre.
La dame D., interrogée par le Juge d’instruction, dit
n’avoir pris aucune part à ce vol, et qu’elle ignore absolument tout de cette
affaire.
Quelques jours plus tard, le nommé G., qui avait dénoncé les
voleurs et la receleuse, alla trouver de nouveau l’inspecteur de police en lui
disant qu’il n’acceptait pas l’emploi du frigorifique, que ce qu’il avait
raconté n’était pas vrai, que c’était seulement pour se procurer du travail
qu’il avait parlé ainsi, et qu’il se repentait d’avoir accusé une innocente.
La dame D., malgré les charges accablantes qui pesaient sur
elle, déclara hier à l’audience, comme à l’instruction, qu’elle était
complètement étrangère dans cette affaire, qu’elle était innocente. Et que
c’était sans doute par vengeance qu’on l’accusait. Elle fut confrontée avec les
deux gardiens qui firent les mêmes aveux à l’audience qu’à l’instruction.
Le tribunal condamna Ilahygo à 3 ans de prison,
Botomaresaka à 18 mois et la dame D. à 1 an de prison avec sursis et
aux frais.
Le Tamatave
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