Notre nouveau Gouverneur débarquera demain matin à Tamatave
après un voyage long et mouvementé.
À son passage aux Comores, à Majunga, à Nossi-Bé et à Diégo,
il aura pu déjà prendre contact avec la Colonie et recevoir les souhaits de
bienvenue de tous les Français, colons et fonctionnaires, établis dans ces
régions.
Fidèles à notre ligne de conduite, nous réservons le
meilleur accueil au nouveau Gouverneur et lui présentons nos souhaits les plus
cordiaux de bienvenue. Nous lui souhaitons un heureux séjour dans la Grande
Île.
Son intelligence éclairée ne manquera pas de se rendre
compte rapidement des besoins de cette Colonie et des mesures urgentes qu’il
importe de prendre.
La ruine de l’industrie des graphites, causé par le refus
obstiné et inexplicable opposé par la haute administration à l’ouverture du
marché américain aux exportations directes de Madagascar aura dans ce pays une
répercussion formidable. Ses conséquences ne peuvent encore être justement appréciées.
Le moins qu’on peut en dire, c’est qu’elle met ce pays aux prises avec une
crise économique d’une excessive gravité.
Nous espérons que M. le Gouverneur Général Schrameck,
devant une pareille situation, n’imitera pas l’exemple de son prédécesseur en s’enfermant
dans une inaccessible Tour d’ivoire pour y étudier pendant de longs mois des
réformes qui ne verront jamais le jour !
La situation est grave. Le mérite du Chef est de la juger
d’un coup d’œil et de savoir prendre sans tarder les mesures qu’elle comporte.
Nous avons longuement exposé, dans une série d’articles
parus dans ces colonnes, l’urgence qu’il y avait à autoriser immédiatement les
exportations directes de graphites aux États-Unis. Cette mesure n’a pas été
prise en temps opportun et la situation se trouve aujourd’hui fortement
compromise. Il importe que cette mesure soit prise immédiatement pour sauver de
la situation ce qui peut encore être sauvé. Quoi qu’il en soit, cette mesure ne
peut être que salutaire.
(À suivre.)
Le Tamatave
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