6 octobre 2018

Il y a 100 ans : M. Schrameck (1)


Notre nouveau Gouverneur débarquera demain matin à Tamatave après un voyage long et mouvementé.
À son passage aux Comores, à Majunga, à Nossi-Bé et à Diégo, il aura pu déjà prendre contact avec la Colonie et recevoir les souhaits de bienvenue de tous les Français, colons et fonctionnaires, établis dans ces régions.
Fidèles à notre ligne de conduite, nous réservons le meilleur accueil au nouveau Gouverneur et lui présentons nos souhaits les plus cordiaux de bienvenue. Nous lui souhaitons un heureux séjour dans la Grande Île.
Son intelligence éclairée ne manquera pas de se rendre compte rapidement des besoins de cette Colonie et des mesures urgentes qu’il importe de prendre.
La ruine de l’industrie des graphites, causé par le refus obstiné et inexplicable opposé par la haute administration à l’ouverture du marché américain aux exportations directes de Madagascar aura dans ce pays une répercussion formidable. Ses conséquences ne peuvent encore être justement appréciées. Le moins qu’on peut en dire, c’est qu’elle met ce pays aux prises avec une crise économique d’une excessive gravité.
Nous espérons que M. le Gouverneur Général Schrameck, devant une pareille situation, n’imitera pas l’exemple de son prédécesseur en s’enfermant dans une inaccessible Tour d’ivoire pour y étudier pendant de longs mois des réformes qui ne verront jamais le jour !
La situation est grave. Le mérite du Chef est de la juger d’un coup d’œil et de savoir prendre sans tarder les mesures qu’elle comporte.
Nous avons longuement exposé, dans une série d’articles parus dans ces colonnes, l’urgence qu’il y avait à autoriser immédiatement les exportations directes de graphites aux États-Unis. Cette mesure n’a pas été prise en temps opportun et la situation se trouve aujourd’hui fortement compromise. Il importe que cette mesure soit prise immédiatement pour sauver de la situation ce qui peut encore être sauvé. Quoi qu’il en soit, cette mesure ne peut être que salutaire.
(À suivre.)
Le Tamatave


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