Pour le riz, la situation ne s’améliore pas à
Mananjary ; son prix est toujours élevé et, malgré la récolte, il n’en
arrive pas à Mananjary. D’autre part, les maisons de commerce qui en achetaient
d’habitude à Fianarantsoa n’en font pas descendre parce qu’il faut de multiples
autorisations d’achat, de transport, etc., et qu’elles ne pourraient le vendre
qu’au détail au marché. Les planteurs et prospecteurs sont dans le plus grand
embarras pour nourrir leur main-d’œuvre ; le Malgache lui-même, obligé
d’aller au marché loin de chez lui pour acheter du riz, perd beaucoup de temps
parce que les marchés ne sont pas assez nombreux et trop éloignés des
exploitations. Nous ne pouvons constituer les stocks qui sont nécessaires pour
attendre la prochaine récolte.
La Chambre consultative a télégraphié au Gouverneur Général
la liberté de commerce du riz, en demandant l’interdiction d’exporter par notre
port. Ce serait la certitude que le riz resterait dans la province.
Le riz à Tananarive
La distribution du riz de réquisition n’est plus faite par
les soins de la Police. Le Maire le fait vendre sur les divers marchés de
Tananarive, au jour le jour et par quantités correspondant aux besoins réels
d’une famille, par des indigènes ayant exercé la profession de débitants de riz
au Zoma ; ils sont placés sous la direction d’un Européen ; il est
alloué aux vendeurs un pourcentage par tonne qui leur permet de gagner
raisonnablement leur journée.
La crise du graphite
Nous sommes informés que la société Graphites Maskar
romprait tous ses contrats à partir du 1er août. C’est une
succession de procès en perspective. Mais les procès ne relèveront pas le pays
de la ruine et ne donneront pas du travail aux 200 000 Malgaches
occupés sur les toby, lesquels devront nécessairement se fermer.
M. le Gouverneur Général s’apercevra peut-être, mais un
peu tard, des terribles conséquences de cette crise sur l’avenir de ce pays. Il
ne pourra échapper à la responsabilité au moins morale qui lui incombe, pour ne
pas avoir pris en temps voulu les mesures qui s’imposaient.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 75 titres parus à ce jour.
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