1 octobre 2018

Il y a 100 ans : Le riz à Mananjary


Pour le riz, la situation ne s’améliore pas à Mananjary ; son prix est toujours élevé et, malgré la récolte, il n’en arrive pas à Mananjary. D’autre part, les maisons de commerce qui en achetaient d’habitude à Fianarantsoa n’en font pas descendre parce qu’il faut de multiples autorisations d’achat, de transport, etc., et qu’elles ne pourraient le vendre qu’au détail au marché. Les planteurs et prospecteurs sont dans le plus grand embarras pour nourrir leur main-d’œuvre ; le Malgache lui-même, obligé d’aller au marché loin de chez lui pour acheter du riz, perd beaucoup de temps parce que les marchés ne sont pas assez nombreux et trop éloignés des exploitations. Nous ne pouvons constituer les stocks qui sont nécessaires pour attendre la prochaine récolte.
La Chambre consultative a télégraphié au Gouverneur Général la liberté de commerce du riz, en demandant l’interdiction d’exporter par notre port. Ce serait la certitude que le riz resterait dans la province.

Le riz à Tananarive

La distribution du riz de réquisition n’est plus faite par les soins de la Police. Le Maire le fait vendre sur les divers marchés de Tananarive, au jour le jour et par quantités correspondant aux besoins réels d’une famille, par des indigènes ayant exercé la profession de débitants de riz au Zoma ; ils sont placés sous la direction d’un Européen ; il est alloué aux vendeurs un pourcentage par tonne qui leur permet de gagner raisonnablement leur journée.

La crise du graphite

Nous sommes informés que la société Graphites Maskar romprait tous ses contrats à partir du 1er août. C’est une succession de procès en perspective. Mais les procès ne relèveront pas le pays de la ruine et ne donneront pas du travail aux 200 000 Malgaches occupés sur les toby, lesquels devront nécessairement se fermer.
M. le Gouverneur Général s’apercevra peut-être, mais un peu tard, des terribles conséquences de cette crise sur l’avenir de ce pays. Il ne pourra échapper à la responsabilité au moins morale qui lui incombe, pour ne pas avoir pris en temps voulu les mesures qui s’imposaient.
Le Tamatave


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