19 octobre 2018

Il y a 100 ans : L’abordage du « Natal » et du « Malgache » (1)


Ainsi que nous l’avons annoncé, les débats de cette importante affaire ont eu lieu hier matin à l’Hôtel de la Marine. À 9 heures précises, les juges font leur entrée dans la salle du tribunal.
Le tribunal se compose de MM. Mandine, capitaine de vaisseau, président, Sicard, juge au tribunal de commerce, lieutenant de vaisseau Joseph Marinetti, capitaine au long-cours, commandant à la Compagnie Transatlantique, et Fraissinet Henry, capitaine au long-cours, commandant à la Compagnie Fraissinet. Les fonctions de commissaire du gouvernement sont remplies par M. le capitaine de corvette Lahm ; Me David est au banc de la défense.
Dès le début de l’audience, après la prestation de serment, le capitaine de vaisseau Mandine ordonne la lecture des diverses pièces de la procédure, qui est faite par M. le greffier Giraud.
Du rapport du capitaine Carbon, commandant à la Compagnie Marseillaise de Madagascar, il résulte que le feu puissant de Planier l’a empêché, ainsi du reste qu’à ses officiers, d’apercevoir d’abord la masse sombre du Natal, qui se profilait dans le lointain ; l’ayant ensuite aperçue, il avait manœuvré en conséquence pour éviter la collision, et qu’il en déclinait toute la responsabilité.
Le rapport du capitaine Carbon ajoute qu’après l’abordage, grâce à la conduite à tous les points de vue digne d’éloges de son équipage, il réussit à sauver une centaine de passagers, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Ce document se termine en rendant hommage à tous ceux qui se sont dévoués pour arracher à la mort le plus de monde possible.
Le commandant Vallat ayant disparu avec son navire, c’est le lieutenant, M. Pansat, qui a rédigé et affirmé son rapport concernant l’abordage, devant le tribunal de commerce, le 4 septembre dernier. Du rapport de cet officier, qui était de quart, il résulte que le Malgache fut aperçu par bâbord, qu’on le vit se rapprocher, en dépit des manœuvres pour l’éviter, et qu’au dernier moment, voyant qu’il ne tenait pas compte des évolutions qu’il exécutait, comprenant l’abordage inévitable, le capitaine Vallat, pour en atténuer les conséquences, avait accompli une suprême et dernière manœuvre qui, malheureusement, ne réussit pas.
(À suivre.)
Le Tamatave


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