March 24, 2011

La Bibliothèque malgache chez Gallica

Un peu d'étonnement, hier, en constatant que l'alerte permanente sur les nouveaux titres disponibles chez Gallica à propos de Madagascar me signalait quantité d'ouvrages que je connais bien pour les avoir intégrés à la Bibliothèque malgache électronique.
Et pour cause: il s'agit des textes édités par mes soins pour la Bibliothèque malgache, et repris dans les collections d'Ebooks libres & gratuits.
Essayez : ouvrez Gallica et faites une recherche simple sur le mot "BME". Les 41 premiers résultats sont, précisément, des titres de la Bibliothèque malgache électronique.
Très bien, excellent, super! me dis-je donc dans un élan d'enthousiasme que les problèmes actuels d'Internet à Madagascar m'ont empêché de partager tout de suite avec vous.
Tant mieux, car j'ai entre-temps examiné cela de plus près. Franchement, mon enthousiasme s'en est trouvé quelque peu modéré.
Prenons un exemple concret, le premier ouvrage de la collection, dont je vous montre la couverture. Gallica propose d'y accéder par Izibook. Pourquoi pas?
Je clique, une autre page s'ouvre, qui propose de feuilleter le livre. Allons-y, on avance...
Cette fois, je suis sur un site marchand, pour ce qui est devenu un "produit" au prix, certes, modéré (0,00€).
Ensuite, pour l'obtenir, il faut suivre toute une procédure de commande et d'inscription (pas besoin cependant d'entrer un numéro de carte bleue, par exemple). A la fin, il est permis de charger (et non de feuilleter) La race inconnue, mais dans un seul format, celui du Sony Reader. Tant pis pour celles et ceux qui ne possèdent pas cet appareil (j'en suis).
Donc, la BME chez Gallica, c'est bien mais cela pourrait être beaucoup mieux.
J'ai donc proposé à Gallica de proposer à ses usagers des liens vers le site de la Bibliothèque malgache, sans passer par ces intermédiaires. J'attends la réponse...

March 22, 2011

100 briques pour Madagascar

Une belle idée de Charles Gassot, qui est à l'origine d'Écoles du monde - Madagascar et est toujours président de cette ONG. Si je résume bien sa pensée, telle que je la trouve exprimée sur une page du site et dans un article du Monde daté d'aujourd'hui: les briques étant le matériau de base avec lesquelles se construisent les écoles à Madagascar, transformons-les en œuvres d'art pour leur donner une plus grande valeur, et vendons-les au profit de l'ONG.
Au-delà des deux exemples qui illustrent cette note, l'ensemble du projet est présenté ainsi:

100 artistes de Soulages à Sempé, de Monory à Bilal, de Garouste à Moebius en passant par Bettina Rheims, Bernar Venet, Yann Kersalé… ont tous répondu à l'appel de Charles Gassot et de François Tajan. Ils n'ont pas simplement décroché un tableau de leur mur, ils ont chacun créé une œuvre à partir d'un support similaire: une brique en terre ocre de 30 x 15 cm pesant 5 kg.
Chaque brique révèle l'écriture personnelle de l'artiste et leur confrontation montre la richesse de la création contemporaine, mais toutes sont estimées au même prix de départ de 500€.
Comme on assemble des briques pour construire une maison, cette action rassemble des hommes et des femmes de tous horizons: les presses-à-brique sont réalisées par les détenus de la prison de Liancourt et envoyées à Madagascar où sont fabriquées les briques. Servant de support aux plus grands artistes contemporains, leur vente permettra de construire des écoles dans la brousse malgache où le manque de scolarisation est un frein constant au développement et à la sauvegarde des richesses naturelles du pays.
Avant la vente, une exposition des 100 briques pour Madagascar aura lieu pendant le week-end au Marteau , les 26 et 27 mars, chez Artcurial (Briest - Poulain - F.Tajan).

On peut voir l'ensemble du catalogue sur un site dédié. Et la vente, pour ceux que cela intéresse, se déroulera le lundi 28 mars à 20h30 à l'Hôtel Dassault (7, Rond-Point des Champs-Élysées, 75008 Paris).

March 20, 2011

Paris Match et ses approximations


J'avais lu, en différents endroits, que Paris Match venait de consacrer un reportage à l'exploitation du bois de rose malgache. J'étais, évidemment, curieux de voir ça. Sans être le National Geographic, l'hebdomadaire français cultive le goût de l'image. Les six pages d'illustrations réalisées par Pascal Maître sont à la hauteur de l'attente.
Malheureusement, elles sont suivies d'un article de deux pages signé par Pierre Delannoy où, à côté du choc des photos, le poids des mots semble avoir été apprécié avec une certaine légèreté, voire une légèreté certaine. Il n'y a plus de correcteurs à la rédaction de Paris Match?
Comment expliquer qu'on laisse paraître un texte dans lequel la "densité extraordinaire" du bois de rose est estimée "jusqu'à 1,4 kilo par mètre cube"? Je suppose que le journaliste voulait dire 1,4 tonne par mètre cube. Ce qui n'est, bien sûr, pas tout à fait la même chose.
Un peu plus loin, il fait, avec patience mais sans rigueur, la répartition des sommes générées par la vente en Chine d'un meuble fabriqué en bois de rose. Coût à l'achat: 20.000 euros, sur lesquels 19.200 reviennent à la chaîne chinoise (importation, transformation, distribution). Restent, le calcul n'est pas trop compliqué, 800 euros pour la partie malgache. Dont - accrochez-vous - "666 constituent le bénéfice de l'exportateur, 131 vont dans les caisses de l'État, 55 aux coupeurs et aux équipes qui ont sorti le bois de la forêt, 6 aux camionneurs, 2 aux dockers du port."
Ce qui fait, là ça se complique, 666 + 131 + 55 + 6 + 2 = (calculette à la main) 860 euros et non 800.
Ce n'est pas très grave, en soi. Sinon que, outre l'inquiétude légitime suscitée chez les lecteurs fidèles de Paris Match (comment, non seulement ils n'ont pas de correcteurs, mais ils n'ont même pas de calculette?), des erreurs aussi grossières font naître une sorte d'incrédulité par rapport à tout ce qui est dit dans ces pages.
Le sujet ne méritait vraiment pas un traitement aussi approximatif...