February 20, 2007

Pour patienter en mon absence


Je m'absente de Madagascar pendant une quinzaine de jours. Il est donc probable que je serai silencieux sur ce blog jusqu'au 8 mars, date de mon retour à Tana. Car je ne serai pas en vacances, loin de là, et j'ouvre d'ailleurs un autre blog pour la durée de la Foire du Livre de Bruxelles, c'est-à-dire du 28 février au 4 mars. Ceux qui m'aiment (?) peuvent m'y suivre.
Dans l'intervalle, il y a aura néanmoins une nouveauté dans la Bibliothèque malgache, le 17ème numéro - et le premier de la deuxième année (1896) du Bulletin du Comité de Madagascar. Je n'aurai sans doute pas l'occasion d'en signaler la disponibilité immédiatement. J'invite donc les impatients à visiter de temps à autre le site Ebooks libres & gratuits où il ne devrait pas tarder à apparaître.
Après mon retour, je reprendrai le récit de Didier Charnay, Madagascar à vol d'oiseau, pour y ajouter des illustrations comme celle que vous pouvez voir ci-dessus. La Bibliothèque universitaire d'Antananarivo a réalisé un travail de reproduction bien plus soigné que celui de Gallica (qui a dit: ce n'est pas difficile!? - il a raison). Et le succès du livre (près de 1000 exemplaires chargés depuis le 17 janvier) me fait croire qu'il y aura des amateurs pour cette nouvelle version améliorée.
Ensuite, je terminerai la préparation du Voyage à Madagascar d'Ida Pfeiffer, un classique de la littérature consacrée à la Grande Ile.
Et les autres projets ne manquent pas. D'autant qu'une conversation, samedi dernier, avec Jean-Marie Andrianiaina, le directeur de la Bibliothèque universitaire déjà citée, m'a enfin permis de comprendre le mode d'emploi du Fonds Grandidier dans lequel se trouvent, en mode image, des reproductions de livres anciens auxquels je n'avais pas accès jusqu'à présent.
Il y a donc du pain sur la planche.
Et il faut aussi que je vous reparle des Lettres de Madagascar de Jean Paulhan, un formidable ouvrage présenté et annoté par Laurence Ink aux Editions Claire Paulhan. Ce sera après mon voyage, le temps me manque aujourd'hui.
A bientôt donc, et bonne(s) lecture(s).

February 15, 2007

Désiré Charnay dans la presse

L'exposition consacrée à Désiré Charnay est ouverte au Musée du Quai Branly à Paris. Pour rappel, on s'y intéresse tout particulièrement ici en raison de la réédition récente, dans la Bibliothèque malgache, de son Madagascar à vol d'oiseau. La presse parisienne s'y intéresse aussi, la preuve par quelques extraits d'articles.

C’est «un grand photographe très connu des américanistes», indique Christine Barthe, commissaire de l’exposition, mais dont on «publie toujours la même quarantaine d’images». L’exposition, qui entend montrer un aspect plus large du travail de Désiré Charnay, s’attache particulièrement à quelques expéditions réalisées entre 1857 et 1886, au Mexique surtout, mais aussi Madagascar, Java ou l’Australie.
(La Nouvelle République)

Trop longtemps oublié, Désiré Charnay ; et pourtant, en 1862, son album photographique Cités et ruines américaines, publié à l'issue d'un voyage de trois ans au Mexique, est préfacé par Viollet-le-Duc, une caution morale à ce travail « scientifique » selon les normes d'une époque qui voyait des aventuriers archéologues défricher les sites antiques. L'album apporte une reconnaissance immédiate à Charnay qui devient le photographe officiel des ruines mexicaines. Il en offre un exemplaire à l'empereur Napoléon III.
(Le Figaro)

Espion, Charnay ? "Possible", sourit Christine Barthe. Il était un homme bien né, aventurier, explorateur, archéologue, anthropologue, photographe, romancier. Mais aussi agent accrédité par Napoléon III. Adam Sellen le qualifie d'"archéologue romantique, bien de son époque", "un de ceux avec Maler et Maudsley qui ont inventé les Mayas par leurs récits et photos". Et se sont livré une compétition sévère, entre aventures à la Tintin et fouilles hasardeuses sur fond de conquêtes coloniales.
(Le Monde)

February 13, 2007

Un p'tit coup de Saint Valentin ?

Une bonne nouvelle pour Nicolas Fargues, qui fut pendant quatre ans, de 2002 à 2006, le directeur de l'Alliance franco-malgache d'Antsiranana (Diégo Suarez): le prix Saint-Valentin 2007 vient de lui être attribué pour son dernier roman, J'étais derrière toi. Au contraire de Rade terminus, qui affichait son contexte malgache, celui-ci n'est pas censé se passer à Diégo. Mais cela y ressemble fort. Comme la fin d'un couple, et le début d'un autre, ressemble fort à son histoire personnelle. Mais cela ne nous regarde pas. Et c'est surtout un livre fort, à l'écriture très maîtrisée, où la fureur côtoie dangereusement la tendresse.
Bravo Nicolas!

February 9, 2007

Bibliothèque malgache / 16

Le deuxième livre de Charles Reznel est arrivé dans la Bibliothèque malgache. Après les nouvelles de La race inconnue, le titre qui avait inauguré la collection fin octobre dernier, voici La coutume des ancêtres. Dont je ne parviens pas à vous montrer la couverture, en raison probablement d'une défaillance temporaire de Blogger. Peu importe.
Il s'agit cette fois d'un roman. Dont le thème est l'affrontement entre la tradition et la nouvelle religion importée par les vazaha, le protestantisme. Deux petits villages proches de Tana ont fait des choix différents. Et le jeune Ralahy, dont le père possède une idole sacrée, souffre des deux côtés. La première jeune fille avec laquelle il a fait l'expérience de l'amour, a été chassée selon la coutume parce qu'elle était stérile – elle vivra ensuite dans la capitale avec un vazaha. La seconde, fille du surveillant du temple dans le village voisin, est empêchée par son père de fréquenter un incroyant. À cette trame sentimentale s'ajoutent de multiples péripéties, au cours desquelles Ralahy fera un long voyage vers l'Ouest, ainsi que des fléaux naturels ou humains...
La date de parution de ce livre est incertaine: la notice Gallica indique, en l’accompagnant d’un point d’interrogation, 1913, c’est-à-dire la date de fin de rédaction telle que l’auteur la renseigne lui-même. Sans avoir pu déterminer l’année exacte de la publication, je peux dire en tout cas qu’elle n’est pas antérieure à 1915 : la bibliographie de l’auteur dans ce volume renseigne Les amulettes malgaches, paru à l’Imprimerie officielle de Tananarive, ouvrage sorti en 1915. Celui-ci date donc de la même année, ou un peu après.

February 7, 2007

Un problème avec la lettre d'informations

C'est formidable, l'informatique, quand tout va bien. A tel point qu'on en oublie qu'un problème pourrait survenir et qu'on néglige de prendre des précautions élémentaires. Et puis, quand ça arrive, patatras!
Voilà, c'est arrivé. Un gros, un énorme "plantage" de disque dur. Et, si je n'ai pas perdu beaucoup de données, il m'est quand même impossible de retrouver la liste de tous ceux qui m'avaient envoyé un message pour recevoir la lettre d'informations de la Bibliothèque malgache. Je possède toujours la liste des correspondants qui, dans la première vie de cette collection consacrée à la réédition d'ouvrages sur Madagascar, m'avaient demandé de leur faire parvenir des volumes en fichiers attachés. C'était jusqu'au 17 janvier.
Mais, entre cette date et aujourd'hui, les autres ont disparu... J'en suis désolé pour ceux qui vont attendre cette lettre d'informations sans plus jamais la recevoir... à moins d'en refaire la demande - et je promets de sauver la prochaine liste plus fréquemment.
Il existe, évidemment, une autre possibilité d'être averti des nouveautés de ce blog - qui ne se consacre pas tout à fait qu'à la Bibliothèque malgache, même si cela me prend une bonne partie de mon temps et de mon énergie, et qui propose d'autres informations culturelles sur Madagascar: s'abonner au fil RSS signalé par le rectangle orange ci-dessus.
Cela vous permettra de savoir à quel moment le seizième volume de la Bibliothèque malgache sera disponible sur le site Ebooks libres & gratuits. Incessamment sous peu, comme on dit: j'ai terminé l'édition d'un roman de Charles Renel, La coutume des ancêtres.
Pour suivre dans la collection, je vais continuer la publication du Bulletin du Comité de Madagascar. Et attaquer le Voyage à Madagascar d'Ida Pfeiffer. En attendant les Ouvrages anciens sur Madagascar, volumes fragiles, précieux et épais dont le traitement est commencé mais qui sera encore long.
En dehors de la collection, je vous promets dans les jours qui viennent d'abondants commentaires sur les Lettres de Madagascar: 1907-1910 de Jean Paulhan. Le volume, publié chez Claire Paulhan, est tout frais sorti de presse. Et Claire Paulhan se trouve à Antananarivo pour une quinzaine de jours au cours desquels une exposition se tient au CCAC.
Une conférence de Laurence Ink, qui a établi, présenté et annoté cette édition, se tient le mardi 13 à 18 heures: Jean Paulhan et Madagascar, une rencontre d'exception.
Le jeudi 15, les hain-teny malgaches seront à l'honneur dans une table ronde (18 heures).
Le lendemain, un cabaret littéraire propose un Voyage dans le monde de Jean Paulhan (19 heures).
Et on terminera le samedi 17 à 10h30 avec un forum littéraire où Laurence Ink et Claire Paulhan seront les intervenantes que je mettrai à la question.
Bon, là, tout de suite, je vous laisse, je me prépare pour aller au vernissage de l'exposition. Et quel journaliste littéraire voudrait manquer une rencontre avec Jean Paulhan?

February 1, 2007

Rabearivelo bilingue

Il y a longtemps déjà que Claire Riffard travaille sur les textes de Jean Joseph Rabearivelo, qu'il est je crois inutile de présenter aux visiteurs de ce blog. Elle m'avait montré, il y a quelques années, des photocopies des manuscrits de Presque-Songes et de Traduit de la nuit. Un document d'une valeur littéraire inestimable puisque le travail de Rabearivelo s'y laisse voir à nu.
La grande particularité de ces deux recueils, c'est qu'ils ont été écrits à la fois en malgache et en français. "Ce que le manuscrit dévoile, écrit Claire Riffard dans sa préface, c'est un travail de création conjointe, presque simultanée. Il montre les tâtonnements du texte, son errance dans la forêt des mots, non pas entre les langues mais dans les deux langues à la fois."
Presque-Songes
se voit donc maintenant doublé d'un autre titre tout aussi original: Sari-Nofy. L'ouvrage est paru en coédition entre Sépia, en France, et Tsipika, à Madagascar. Il sera suivi, cette année, de l'autre volume, Traduit de la nuit.
Si je ne me trompe pas, la version malgache de ces poèmes était totalement inédite. Pas question donc d'en faire un livre électronique libre de droits et gratuit. (Pour la version française, c'est une autre histoire, dont nous reparlerons l'année prochaine.) Mais en avant-goût, pour ceux qui achèteront ce livre (ce que je conseille vivement, il s'agit d'une oeuvre essentielle de la littérature malgache), quelques vers qui constituent le premier poème du recueil:
Lire

Ne faites pas de bruit, ne parlez pas :
vont explorer une forêt les yeux, le cœur,
l’esprit, les songes…

Forêt secrète bien que palpable :
forêt.

Forêt bruissant de silence,
forêt où s’est évadé l’oiseau à prendre au piège,
l’oiseau à prendre au piège qu’on fera chanter
ou qu’on fera pleurer.

A qui l’on fera chanter, à qui l'on fera pleurer
le lieu de son éclosion.

Forêt. Oiseau.
Forêt secrète, oiseau caché
dans vos mains.