May 28, 2010

Sanga n'existe plus, les Malgaches dansent encore

Se souvient-on des années 1999, 2001 et 2003? Par trois fois, les Rencontres chorégraphiques de l'Afrique et de l'Océan Indien - dont il me semble qu'elles étaient, à l'époque, avant que le rythme en soit bousculé, appelées Biennales - se sont posées à Antananarivo sous le nom de Sanga, ce qui a fait beaucoup de bien au milieu de la danse contemporaine à Madagascar.
Il en reste des traces concrètes, à travers une belle émulation qui donne des résultats. Deux compagnies malgaches sont en effet sélectionnées dans la catégorie "pièces collectives", et un danseur dans la catégorie "solo". Dix pièces chorégraphiques sont sélectionnées dans chaque catégorie pour ces Rencontres qui se dérouleront du 29 octobre au 5 novembre à Bamako, Mali.
Revue de détail grâce au communiqué de presse envoyé hier par le CCAC.

Cie Soranihafa d’Angela Rakotoarisoa pour «Sora» dans la catégorie «pièce collective»


Angela Rakotoarisoa, chorégraphe et danseuse, pratique la danse contemporaine depuis maintenant 14 ans. En 1996, elle participe à la création de la compagnie Rary (sous la direction du chorégraphe Ariry Andriamoratsiresy). Elle fait partie des interprètes de différentes créations chorégraphiques de cette même compagnie, dont «Mpirahalahy mianala» et «Dihy tsy amin’ny aponga», qui ont fait l’objet d’une tournée nationale et internationale sur les continents africain, américain et européen.
Elle fonde en 2004 avec Heritiana Lalaina Razanajatovo la compagnie Soranihafa et crée différentes pièces chorégraphiques, entre autres son premier solo «Takalo».
Elle a également participé à différentes plateformes et échanges artistiques nationaux et internationaux, lors desquels elle a pu suivre des ateliers de formation sous la direction de nombreux chorégraphes tels Bernardo Montet, Zoé Randrianjanaka, Pascal Montrouge, Gaby Saranouffi, Jeff Ridjali…
«Sora» aborde différents sujets relatifs à l’Homme, à sa genèse, à son existence et à tous les sacrifices nécessaires pour sa préservation.
Interprètes: Lalaina Razanajatovo, Angela Rakotoarisoa.

Cie Anjorombala de Julie Iarisoa pour «Sang couleur» dans la catégorie «pièce collective»


Julie Iarisoa, chorégraphe et danseuse, commence la danse en 1997 en suivant des cours dans diverses écoles et en étant interprète pour plusieurs compagnies (Up the rap, Rary…).
Elle s’est construite artistiquement au fil des stages et ateliers donnés par des chorégraphes comme Zoé Andrianjanaka, Ariry Andriamoratsiresy, Valérie Berger, Eric Mezino, Faustin, Opio, Salia Sanou, Rudi Rehava… sans oublier les rencontres informelles avec des danseurs de rue. Elle a ensuite suivi une formation de deux ans au Centre méditerranéen de danse contemporaine en Tunisie, a participé à de nombreux festivals nationaux et internationaux.
Elle crée en 2004 la compagnie «Anjorombala» qui se consacre essentiellement à la recherche sur le mélange de la danse contemporaine et de la danse hip hop.
«Sang couleur» parle de la tolérance, du respect mutuel et de l’acceptation des différences qui peuvent séparer les uns et les autres.
Interprètes: Léon Ranomenjanahary, Henintsoa Andriantsoa, Bienvenu Randrianirina, Toky Rakotondrasoa, Julie Iarisoa.

Cie Ilo Danse de Junior Zafialison pour «Ail? aie! aie!» dans la catégorie «solo»


Junior Zafialison, chorégraphe et danseur, a une formation pluridisciplinaire. Il a débuté avec le modern jazz, ensuite la danse classique, puis la danse africaine, le hip hop et enfin la danse contemporaine pour laquelle il a fait le choix d’en faire sa profession à partir de 2004.
Junior Zafialison a actuellement un parcours professionnel parsemé de formations, d’échanges et de rencontres: études au Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine, ateliers chorégraphiques sous la direction d’artistes internationaux de renom, accueil en résidence au Centre Chorégraphique National de Tours, présentations de ses travaux au festival de danse contemporaine «On marche» au Maroc…
En 2009, il fonde sa propre compagnie, Ilo danse, qui se consacre à toutes formes de recherches esthétiques et chorégraphiques.
«Ail? aie! aie!» traite la question de la classe sociale, solo très physique dans lequel l’artiste dénonce les comportements de ceux qui abusent du pouvoir et de la notoriété acquis par la réussite sociale.
Interprète: Junior Zafialison

Bonne chance à tous...

May 22, 2010

En librairie : Beniowski et les autres

Ce n'est pas à proprement parler une nouveauté, puisque les Mémoires et Voyages de Beniowski avaient été publiés en 1999 aux Editions Noir sur Blanc en trois volumes que nous retrouvons ici en un seul tome. Mais il s'agit évidemment d'une réédition importante - la Bibliothèque malgache a d'ailleurs à son catalogue deux livres sur ce personnage qui a marqué l'histoire de Madagascar.
Maurice Auguste Beniowski devint, après la publication de ses Mémoires et Voyages en 1790, le type même de l’aventurier haut en couleur, célèbre dans toute l’Europe centrale. La présente édition a été établie par le spécialiste Edward Kajdański. On suit les tribulations du prisonnier politique après sa fuite d’un pénitencier russe. Le premier tome relate son voyage vers l’exil à travers la Sibérie, qui le conduit sur la péninsule du Kamtchatka; en 1770, il y organise une révolte des déportés qui se solde par la prise d’un navire sur lequel il s’embarque à destination des mers du Grand Nord. Le second tome retrace le voyage de cinq mois qui mène Beniowski du détroit de Behring aux îles Aléoutiennes et Kouriles, puis à Macao. Le dernier volume est consacré à son séjour à Madagascar, où des indigènes le couronnent «grand roi» et où il se bat contre la France aux côtés des tribus qui refusent la colonisation.
Maurice Auguste Beniowski, fils d’un général de l’armée autrichienne, est né en Hongrie en 1741. Cet intrépide s’évade de la prison russe où il est enfermé pour avoir participé à la lutte des nobles polonais contre la Russie au sein de la confédération de Bar en 1768. Contemporain de Cook et de La Pérouse, il compte au nombre des premiers Européens à avoir navigué en mer de Behring et au large du Kamtchatka. Il s’illustre aux côtés des Malgaches dans leur combat pour la liberté, mais tombe sous les coups d’une expédition française en 1786.
On peut feuilleter le livre ici.

Josyane Lemercier Belliard est née à Toliara en 1951 et a vécu à Antananarivo jusqu'en 1975. Pharmacienne et scénariste, elle publie Madagascar. Le sang d'une colonie (1890-1948).
En mai 1958, Siarana, jeune métisse malgache de 15 ans, défile dans les rues de Paris pour réclamer la libération des prisonniers politiques dont trois députés malgaches incarcérés en France. Au retour de la manifestation, elle supplie Marc, son père, de lui parler de sa mère Cimandefa tuée accidentellement lors des événements insurrectionnels de 1947. Marc raconte.
Lors de ce récit passionnant, l'Histoire prend corps à travers la vie d'un couple mixte: Marc, jeune Français, photographe et correspondant d'un journal de l'île de la Réunion et Cimandefa, jeune femme malgache, étudiante en médecine. En même temps que leur histoire d'amour, nous découvrons l'histoire de la conquête et de la colonisation et plus particulièrement la réalité de la vie à Madagascar de 1939 à 1947.

Gaston Moussion est né en 1930. Ce Vendéen de formation agricole obtient un doctorat en Sciences biologiques. Il participe à plusieurs programmes de développement au Cameroun et Madagascar. En métropole, il devient fonctionnaire au Ministère de l’Agriculture, Service de la Protection des Végétaux et consultant phytosanitaire en environnement. Titulaire du Mérite agricole, il est actuellement à la retraite. Il a écrit, sous le nom de Gaston Chevallier, A Madagascar, quand la terre meurtrie devient généreuse.
Une trop courte période à Madagascar consacrée à l’amélioration de la production agricole dans un contexte humain aux coutumes ancestrales fortement enracinées. L’activité consistait à conserver un contact quasi-permanent avec le paysan malgache, lui prouver que l’on pouvait améliorer les cultures traditionnelles par des méthodes modernes dans une terre sensible à l’érosion… Il fallut ménager toutes les susceptibilités avec le souci de comprendre l’esprit malgache afin de lui transmettre le message du progrès. N’est-ce pas lui offrir la ligne lui permettant de pêcher toute la vie pour le nourrir, lui et sa famille? Croire à ce principe chinois, la misère actuelle aurait été plus facile à supporter.

Dans un autre registre, Véronique Pasquier a dirigé la rédaction d'un guide pratique destiné aux investisseurs, Madagascar. L'essentiel d'un marché.
Malgré les crises qui périodiquement secouent le pays, Madagascar constitue un centre d'intérêt pour beaucoup d'entreprises et de très nombreux Français. C'est d'abord un pays agricole, avec un paysannat qui lentement fait évoluer ses méthodes tout en restant dans la tradition. Les richesses du sol et du sous-sol sont avérées, de grands projets suscitent de nombreux contrats de sous-traitance. Une industrie de main d'œuvre spécialisée arrive à se constituer dans les secteurs de la mode et des technologies de l'information et de la communication. Les relations avec les autres entités de l'Océan Indien se développent; la région a le français en partage, et même si les différences d'une île à l'autre sont importantes, de nombreuses entreprises de services pourront vous assister (avec des succursales ou des correspondants sur les marchés principaux). Malgré les incertitudes de l'heure, il faut venir, trouver les opportunités, profiter des nombreux réseaux de contacts existant. Cet ouvrage décrit l'environnement. secteur par secteur, donne de nombreuses adresses, essaie de faire partager une expérience de terrain, pour se préparer aujourd'hui et identifier déjà les bons interlocuteurs lorsque cette crise politique se terminera.

Enfin, il faut signaler la réédition du plus culturel des guides de Madagascar, dont je me souviens qu'Antoine Gallimard l'avait lui-même présenté à Antananarivo en 1999 lors de sa sortie.
Des clefs pour comprendre
... un peuple dont la relation au monde et la vie quotidienne sont régies par le respect des ancêtres, liens entre Dieu et les vivants et garants de l'ordre et du bonheur terrestres ; une civilisation bâtie sur la riziculture et l'élevage bovin, qui perpétue de riches traditions artisanales...
Des itinéraires à parcourir
Découvrir Madagascar en 5 circuits de visite ; apprécier la diversité de la faune et de la flore en se promenant dans les parcs naturels...
Les informations pratiques
De A à Z, tous les renseignements utiles pour préparer et réussir son voyage ; une sélection d'hôtels et de restaurants; les adresses et les horaires d'ouverture des lieux à visiter.

May 17, 2010

Une heure avec Jean-Claude Mouyon



A la demande générale (de quelques-uns qui ne pouvaient pas être présents le 8 mai au CCAC mais auraient bien voulu y être), je fournis le son du forum littéraire où Jean-Claude Mouyon était interrogé par Jean Mamy Andrianjaka Rakotomanana.
Je n'en ai ôté que les lectures de textes faites par l'animateur - vous avez, dans des notes précédentes, des liens vers des extraits des trois romans de l'auteur.
Cette heure d'entretien, à laquelle j'ai pris soin de ne pas donner un "poids" excessif sans nuire à la qualité du son (c'est un fichier de 23 Mo), est téléchargeable ici.
Bonne écoute.

May 16, 2010

Lundi, journée spéciale Madagascar sur RTL


Au terme de mini-reportages dont je vous ai signalé le début mercredi, la radio française RTL conclut ce lundi 17 mai son expédition à Madagascar par une journée spéciale consacrée à la préservation des ressources marines et naturelles. Franck Antson, envoyé spécial, sera à l'antenne en direct dans RTL Matin (4h30-9h00, heure française), RTL Midi (12h30-14h30) et RTL Soir (18h00-19h15).
Le Monde daté du lendemain fera écho à cette expédition dans ses pages "Planète".

May 12, 2010

Les concombres de mer, les ONG, les vazaha...


C'est le début de l'expédition RTL à Madagascar, à suivre pendant quelques jours pour qui le désire - l'émission, un peu moins de cinq minutes, est téléchargeable sur la page.
Première étape: Toliara, le Sud et les concombres de mer. Avec l'omniprésence des ONG et des vazaha qui me donne des boutons.

May 8, 2010

Le cri d'alarme d'une libraire

C'est dans Livres Hebdo, la revue professionnelle du livre français: Malgré les dévaluations, écrit Huguette Rasoamananoro, directrice de CMPL à Isoraka, les librairies poursuivent tant bien que mal leur travail. Plutôt mal que bien, étant donné les circonstances. 2008 a été plutôt une bonne année pour sa librairie, raconte-t-elle, mais les dévaluations ont fait qu'au moment de régler les factures, celles-ci s'étaient alourdies. En 2009, situation de crise politique oblige, le chiffre d'affaires a considérablement diminué - jusqu'à 50% pour certaines librairies, écrit-elle.
L'avenir est incertain, des dettes courent toujours. La présidente de l'Association des libraires malgaches conclut: "Les libraires malgaches, qui saluent le lancement de la Charte du libraire francophone, souhaitent pouvoir continuer leur métier en prenant en compte tous les risques actuels, et espèrent la compréhension des éditeurs, des diffuseurs et des organismes culturels de soutien."
Puisse-t-elle être entendue...

May 7, 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Carrefour

Avec Carrefour, pas encore publié à Madagascar mais disponible sur commande chez Lulu.com, nous terminons ce petit parcours à l'intérieur des romans de Jean-Claude Mouyon. Qui présente lui-même ce livre:

Cette histoire je l’ai voulue joyeuse, jouissive, violente, excessive, habitée d’une tendre tristesse proche de la désespérance paradoxalement heureuse d’une population admirable. C’est l’histoire de la vie d’un carrefour sublime sans rond-point ni sens interdit où tout semble permis. Un carrefour fréquenté par des riverains exubérants qu’on n’invitera jamais à celui de l’Odéon ni au rond-point qui mène à l’Élysée. Mais là n’est pas le propos. Quoique… Ici aussi les personnages existent, le pays et les événements également mais ne comptez pas sur moi pour dénoncer qui que ce soit. Ainsi va la vie…

Comme pour les deux premiers ouvrages présentés ces derniers jours, je vous propose d'en découvrir un extrait.

Pour en savoir plus, le rendez-vous n'a pas changé: il est fixé à demain samedi, 10h30, au Centre culturel Albert Camus d'Antananarivo, pour le forum littéraire qui accueille Jean-Claude Mouyon, animé par Jean Mamy Andrianjaka Rakotomanana. L'entrée est libre.

May 6, 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Beko

Je continue à vous proposer, en préface de la rencontre avec Jean-Claude Mouyon (samedi à 10h30 au CCAC), la découverte de quelques pages de ses livres.
Aujourd'hui, donc, le deuxième ouvrage de cet écrivain publié par la Bibliothèque malgache, Beko ou La nuit du Grand Homme.
Le début de ce roman est à télécharger ici au format PDF.
Il est disponible en librairie à Madagascar et sur commande pour tout le monde.
On le trouvera, comme Roman Vrac, à l'entrée et à la sortie, samedi, du forum littéraire.
Et voici la fiche du livre.

May 5, 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Roman Vrac

Avec toujours à l'esprit la rencontre de samedi (CCAC, 10h30) avec Jean-Claude Mouyon, je vous propose, ces jours-ci, des extraits de ses romans publiés par la Bibliothèque malgache.
On va, logiquement, commencer par le commencement, c'est-à-dire la trilogie de Roman Vrac qui a été son premier ouvrage édité par mes soins. Plus de détails sur cette page.
Et le début du livre est téléchargeable (au format PDF) ici.
Roman Vrac est disponible dans les principales librairies malgaches ainsi que, pour celles et ceux qui n'ont pas la chance d'habiter ou de fréquenter Madagascar, sur commande.
Il sera, bien entendu, en vente samedi à l'occasion du forum littéraire dont Jean-Claude Mouyon est l'invité.

May 4, 2010

Samedi, c'est Jean-Claude Mouyon au CCAC

J'ai l'intention, cette semaine, de vous fournir quelques éléments permettant, même si vous n'avez pas (encore) lu les livres de Jean-Claude Mouyon, de faire connaissance avec son œuvre. Vous serez ainsi mieux préparés, samedi matin, pour la rencontre avec l'écrivain qui se tiendra au Centre culturel Albert Camus d'Antananarivo à partir de 10h30.
Aujourd'hui, deux minutes vingt-sept de bonheur avec une vidéo où Jean-Claude Mouyon parle de ses romans.



May 3, 2010

Dimanche, c'est Madagascar - et son bois de rose


"A ma connaissance, c’est la première fois qu’une bande d’écocitoyens sans moyens, sinon un ordinateur et l’accès à internet, stoppe un business de 220 millions de dollars", résume une des personnes rencontrées par Pierre-Laurent Mazars, envoyé spécial du Journal du dimanche à Antananarivo et Sambava. Son sujet, pour inscrire Madagascar dans une série d'articles consacrés au cinquantenaire des Indépendances? Main basse sur la forêt, un thème que nous connaissons bien ici mais qu'il n'est jamais inutile de revisiter avec un œil extérieur...

May 1, 2010

En librairie : trois ouvrages sur Madagascar

Je vais commencer par ceux que j'ai lus, il me sera plus facile d'en parler. D'abord, un recueil de nouvelles de Didier Daeninckx, auteur de nombreux romans noirs, grand pourfendeur des inégalités et de la droite extrême, attaché à remettre en lumière des épisodes peu glorieux de l'Histoire. Il le fait une fois encore dans le premier texte de Rue des Degrés, qui va chercher la clef d'une énigme policière du côté de Madagascar en 1947.
Au début de La couleur du noir, on trouve le cadavre d'un éditeur de polars, dans la pièce où sont stockés les manuscrits qui lui ont été envoyés - et dont la plupart ne paraîtront jamais. La belle organisation de la maison permet de constater la disparition de trois textes, dont l'un, intitulé Kiangara, met l'enquêteur sur une piste fructueuse.
Il m'est interdit de vous en dire trop, parce que le montage est une mécanique de précision où chaque engrenage est à sa place. Si je vous fournis une pièce, vous risquez de perdre le plaisir de la découverte. C'est parfait, en tout cas.
Quand même, quelques lignes qui ne nuiront pas au suspense:
Un professeur de lettres à la retraite qui s'intéresse de très près à l'Afrique, Pierre David Luchon, écrit un roman d'amour mâtiné de policier dont le cadre est Madagascar en proie à l'insurrection, en 1947.
...
Maryvette Balcou a publié - fin 2008 déjà, mais je viens seulement de le découvrir - Le racommodeur de poussières, titre énigmatique pour un roman qui nous promène de la Sicile à Madagascar.
Un homme a presque tout perdu dans un tremblement de terre - sous les éboulis, une voix continue de se faire entendre, pensée d'une épouse morte qui suivra Azzo dans le voyage qu'il entreprend. Chargé d'une vieille chaise et d'un violon, celui qui se dit maintenant racommodeur de poussières, sans savoir à quoi cela correspondra, débarque à Ivato pour entreprendre un parcours initiatique à la recherche de lui-même. L'aventure le guette dans le sud, du côté de Toliara...
Il y a de belles pages. D'autres où les phrases coincent. De la poésie et du trivial (le trivial peut devenir poétique, je sais, mais ce n'est pas le cas ici). Des remarques pertinentes et d'autres qui dénotent une vision pour le moins schématique du monde malgache...
Vous l'aurez compris, je ne suis qu'à moitié emballé.

Pour finir aujourd'hui, voici un livre que je n'ai pas lu - mais dont je vous avais annoncé la parution en anglais, sa langue originale, il y a quelque temps: Le grand livre des épaves de Madagascar, par Pierre van den Boogaerde. Sur son site, l'éditeur fournit ce commentaire, signé par de mystérieuses initiales, P. M.-R.:
Jamais un livre n'avait été écrit sur les épaves qui entourent la Grande Île et, Dieu!, qu'elles sont nombreuses. Pierre van den Boogaerde en a recensé 269... De toutes les époques, de toutes les nationalités, certaines localisées, d'autres pas. De plus, la bibliographie est un modèle... Une mine pour les chercheurs, un filon pour les rêveurs. Allez, je vous en donne une pour la bonne bouche, la plus fameuse, celle qui a fait, fait et fera fantasmer tous les plongeurs: le Soleil d'Orient, un navire qui mériterait à lui seul tout un roman tant sa cargaison est riche (on parle de 1,5 million de millions de dollars tout de même...). Comme conclut l'auteur: "So far the wreck has not been found." Quand je lis ça, personnellement, j'ai envie de faire mon sac de plongée... Pour l'Aventure.