July 31, 2014

Il y a 100 ans : La colonisation juive à Madagascar (2)

(Suite et fin.)
À l’époque où les Betsimisaraka (Zafé-Ibrahim) s’établirent définitivement à Madagascar, ils y trouvèrent peu ou pas d’habitants ; s’il en existait, ils étaient sans doute en nombre infime et dans un état de civilisation bien inférieur à celui des nouveaux venus. Les Betsimisaraka ont donc pu imposer à ces autochtones « leur loi » (la loi de Moïse) et leur religion ; ils les ont fait profiter des bienfaits de leur civilisation, quelque primitive et défectueuse qu’elle fût alors, mais qui, en tout cas, devait être supérieure à celle des autres habitants puisqu’elle s’est maintenue, avec quelques modifications, jusqu’au dix-neuvième siècle. Après avoir été les maîtres de l’île, ils ont été, à leur tour, asservis par les Hovas et les Arabes.
De ce qui précède, il résulte que ceux qui s’occupent de l’histoire de Madagascar ne doivent pas se baser uniquement sur les documents arabes, qui sont d’une époque relativement récente, comparée à celle de l’arrivée des colons hébreux. L’étude de tout ce qui touche aux Betsimisaraka présente, à ce point de vue, le plus haut intérêt. C’est elle qui nous a permis d’établir, dans une récente brochure intitulée : Les Lois malgaches et le Pentateuque, parue chez Durlachet à Paris :
1° Que le culte pratiqué par les Malgaches est le culte antique des hébreux.
2° Que les lois civiles, telles qu’elles sont indiquées dans le livre de M. G. Julien, portent l’empreinte de la loi de Moïse.
3° Que la langue malgache, telle qu’on la parlait anciennement avant l’arrivée des Arabes, renferme des traces d’hébreu et de chaldéen.
Les Betsimisaraka ont donc joué, à Madagascar, un rôle important, dont ils auraient le droit d’être fiers s’ils le connaissaient. Aujourd’hui où ces indigènes sont devenus les égaux de leurs vainqueurs, les Arabes et les Hovas, il serait bon de leur remettre le passé en mémoire pour qu’ils cherchent à reprendre dans l’île une place analogue à celle qu’ils y occupaient jadis.
Ils pourraient collaborer activement au développement matériel et intellectuel de Madagascar, comme leurs ancêtres l’ont fait, pendant des siècles, comme les Hovas l’ont fait avant l’arrivée des Européens.
S. Ferarès.

Le Courrier colonial


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July 30, 2014

Il y a 100 ans : La colonisation juive à Madagascar (1)

La Grande Île a-t-elle été colonisée par les Juifs ?
La présence d’une colonie juive à Madagascar a été signalée, pour la première fois, par Flacourt dans son Histoire de la grande isle de Madagascar, éditée à Paris en 1658. Plus tard, Robert Drury, un Anglais, qui y resta captif pendant quinze ans, donna des renseignements plus complets sur certaines cérémonies cultuelles et y ajouta également quelques détails sur les lois civiles. Ce sont, à notre connaissance, les seuls auteurs qui traitèrent de ce sujet avant la conquête française.
Depuis, nous avons eu de remarquables travaux de M. A. Grandidier qui admet, avec Flacourt, la présence d’une colonie juive à une époque très éloignée ; il croit même avoir découvert quelques traces, sinon de la langue hébraïque dans l’idiome malgache, du moins des similitudes assez frappantes avec certains noms bibliques. Mais il nous faut mentionner, par contre, les recherches de M. Gabriel Ferrand qui nie absolument l’influence juive à Madagascar et prétend que toutes les preuves en faveur de cette influence concernent en réalité l’action arabe.
Nous n’avons pas l’intention ici de faire un cours de linguistique comparée ni de théologie. Nous nous bornerons à raconter simplement aux Malgaches leur histoire, d’après les documents que nous avons eus à notre disposition.
Flacourt, qui paraît avoir été admirablement renseigné sur l’histoire des Juifs, suppose que les Zafé-Ibrahim (actuellement les Betsimisaraka) sont arrivés dans l’île de Sainte-Marie antérieurement à la captivité des Juifs à Babylone, soit environ six cents ans avant notre ère. Or, il est prouvé à l’heure actuelle par la découverte d’inscriptions qu’il se trouvait alors, en Afrique, des colonies juives pratiquant toujours un culte idolâtre. Le culte juif, tel qu’il est actuellement pratiqué dans la synagogue, n’existait pas encore ; on aurait donc tort de rejeter notre thèse, parce que les Malgaches pratiquent d’autres cérémonies qui datent aussi de l’Antiquité ! Ces Juifs primitifs ont quitté leur patrie et leurs frères, trop tôt pour pouvoir profiter de l’enseignement des prophètes et des prêtres qui ont réformé le culte après leur départ.
(À suivre.)
S. Ferarès.
Le Courrier colonial


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July 29, 2014

Il y a 100 ans : Inauguration d’un Musée des beaux-arts

Le dimanche 26 avril dernier a été inauguré le Musée des beaux-arts de Tananarive. Sur une vaste terrasse, au seuil du vieux Palais d’Argent, ancienne résidence du premier ministre Rainilaiarivony, au pied des tombeaux de la dynastie, restaurés par la pitié française, étaient réunies les notabilités de la capitale de notre belle colonie de l’Océan Indien, invitées par le gouverneur général, M. Picquié, à venir admirer les œuvres d’art, don des plus éminents de nos artistes contemporains.
À la suite de M. Picquié, ses invités pénétrèrent dans l’ex-chapelle de la Reine, admirablement adaptée à sa destination nouvelle. M. Picquié exposa ensuite en une belle allocution le but qu’il avait poursuivi en créant, au cœur même de la capitale, l’institution nouvelle.
Le Figaro

Marché financier

Signalons les renseignements fournis au sujet de découvertes de platine à Madagascar, dont il avait été beaucoup question il y a quelques mois. Le président a déclaré que les premières analyses avaient semblé donner des résultats intéressants. Mais ceux-ci n’ont pas été confirmés par les analyses suivantes. Et le président a pu ajouter qu’aujourd’hui il semble qu’on considère que le minerai de platine qui peut exister à Madagascar n’est pas exploitable dans des conditions industrielles.
Journal des Débats politiques et littéraires

Les constructions hygiéniques seront exemptées de l’impôt

M. Picquié vient de prendre une excellente mesure pour améliorer l’état sanitaire des indigènes, en encourageant de tout son pouvoir la construction d’habitations plus vastes et plus hygiéniques.
On sait qu’à Madagascar, le taux de l’impôt sur les maisons augmente avec le nombre de pièces composant l’habitation ; sont seules exemptées les maisons de deux pièces. M. Picquié a décidé d’exempter du paiement de l’impôt, pendant deux ans, les propriétaires indigènes qui consentiraient à construire des habitations vastes et aérées, conformes aux conditions déterminées d’après les ressources en matériaux des diverses régions de la colonie.
Dorénavant, les Malgaches auront intérêt à améliorer leurs demeures au lieu de continuer à construire des maisons de deux pièces, pour conserver le bénéfice de l’exemption de l’impôt.

Le Courrier colonial


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July 28, 2014

Il y a 100 ans : Les usuriers à Madagascar

La pratique de l’usure prend à Madagascar des proportions inquiétantes. On cite le cas de cet indigène qui, dans un moment de gêne, emprunta à un notable papangue 250 francs, mais, n’ayant pu s’acquitter à la date fixée, il dut renouveler, et de renouvellement en renouvellement versa au vorace prêteur les sommes suivantes en cinq mois : 150 francs + 110 francs + 200 francs + 300 francs + 415 francs + 45 francs = 1 200 francs.
Et la danse des piastres durerait encore, si le malheureux n’avait obtenu d’un ami complaisant qu’il mette une opposition légale entre ses mains.
Ces pratiques sont malheureusement courantes dans la Grande Île et il faudrait quelques exemples sévères pour mettre un terme aux exploits des usuriers.

Les abus de la naturalisation

La concurrence que font les étrangers à nos compatriotes installés dans la Grande Île leur est facilitée par l’excessive complaisance avec laquelle la France accorde la naturalisation.
Trop d’étrangers, qui se font naturaliser Français, sont peu dignes d’intérêt et ne recherchent dans cette faveur qu’un moyen d’obtenir du gouvernement ou de l’administration des avantages auxquels leur qualité d’étrangers leur interdit de prétendre.
Ils n’emploient que leurs compatriotes, leur payant des salaires dérisoires, ce qui diminue leurs frais généraux, et leur permet de concurrencer avantageusement nos compatriotes.
Un colon français ne voudrait pas offrir les salaires qu’offrent souvent les naturalisés.
Si, par hasard, un de leurs compatriotes employés par eux, s’estimant lésé, en appelle aux tribunaux, le naturalisé excipe de sa qualité de Français et exige le dépôt de la caution « judicatum solvi ».
Le plaignant, faute de moyens, est obligé de retirer son assignation.
Le seul moyen de mettre un terme à de tels abus serait d’instituer la naturalisation avec obligations.
Si, par exemple, tout étranger qui veut être naturalisé devait, comme tout Français, satisfaire à la loi militaire, le nombre des demandes diminuerait beaucoup.

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July 27, 2014

Il y a 100 ans : Une île enchanteresse

Quelqu’un se rappelle-t-il encore aujourd’hui que Nossi-Bé a été le premier jalon planté – voici déjà soixante-dix ans – en vue de la reconstitution de notre empire colonial dans l’océan Indien ?
Absorbée dans l’ensemble du gouvernement malgache, elle est peu connue aujourd’hui en France. Pour beaucoup de nos concitoyens, le séjour qu’y fit, il y a neuf ans, l’escadre russe dans son périple vers la catastrophe de Tsou-Shima, leur révéla l’existence même de Nossi-Bé. Plusieurs marins désertèrent ; mais l’île est exiguë (elle a moins de 30 000 hectares) : aussi furent-ils vite rattrapés et souvent pendus aux vergues.
Nossi-Bé mérite mieux que ce souvenir pénible. C’est une terre enchanteresse qui attirerait aussurément, si elle était plus connue, les touristes amateurs de beautés naturelles.
Hell-Ville, la « capitale », s’étage, gracieuse et boisée, au fond d’une petite baie. Ses pittoresques maisons, dont plusieurs bâtiments en pierre datent de l’amiral Hell, sont ombragées de grands arbres d’essences variées, où dominent le natte, le badamier et le cocotier.
À 1 kilomètre à peine en arrière est un village dont les paillotes, construites sur des poutres, laissent un espace libre de 1 mètre entre le sol et le plancher. Le long de la « rue » principale, des artistes indigènes tissent des pagnes multicolores et des chapeaux de paille.
À l’autre bout de l’île, on trouve Ambatoron, petite localité de 1 700 habitants, blottie au fond d’une de ces anses nombreuses dont la côte est découpée. Elle est curieuse avec ses maisons arabes, témoins d’une domination passée, et ses ruelles tortueuses sur lesquelles avancent les toits.
La végétation est exubérante dans cette île fertile et les ravages des cyclones y sont vite réparés.
Malheureusement, l’évaporation des eaux de nombreux ruisseaux, la Bia, la Tanoë, la Comoë, entretient dans la forêt une humidité malsaine. En revanche, les effets de lumière au soleil couchant y sont merveilleux. Partout se combinent des panoramas de montagnes, de forêt et d’océan, d’une harmonie prenante.
Il serait facile d’assainir cette petite Suisse tropicale et d’y organiser des installations confortables qui attireraient le touriste et feraient la richesse de l’île.

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July 26, 2014

Il y a 100 ans : Un chemin de fer de Tananarive à Majunga

De temps en temps revient la question du chemin de fer de Tananarive à la côte Ouest pour desservir cette moitié de la Grande Île qui est la plus étendue et qui n’a guère d’autre exutoire important que la Betsiboka.
Nous avons rappelé récemment que les colons de Maevatanana et de Majunga se plaignaient d’être délaissés par l’administration centrale ; nos lecteurs savent qu’il est question de fonder une union de l’Ouest embrassant ces deux provinces. Une voie ferrée répondrait évidemment à leurs désirs les plus pressants.
Cependant les opinions sont partagées, sinon sur l’utilité, du moins sur la vitalité d’un tel projet.
Ce que recherche surtout l’exportateur, c’est la réduction au minimum de ses frais de transport. Or, le chemin de fer T. C. E. aura longtemps l’avantage de la plus courte distance, et il continuera à desservir, non seulement Tananarive, mais la plus grande partie du Plateau central. D’autre part, entre Majunga et Maevatanana, c’est-à-dire sur une portion étendue de son parcours, le chemin de fer de la côte Ouest serait victorieusement concurrencé par le Betsiboka, pendant une bonne partie de l’année.
Beaucoup sont donc d’avis que la solution la plus simple du problème des transports dans la Grande Île serait le doublement de la voie du T. C. E. qui commence à ne plus suffire aux besoins du trafic.
Est-ce un motif d’abandonner le projet d’une ligne T. C. O. ? Non point. Cette ligne d’un développement de 550 kilomètres, au moins, exigerait, il est vrai, une dépense de 75 à 80 millions de francs. Pour l’instant, ses recettes probables ne semblent pas devoir rémunérer un tel capital, et son exploitation pèserait lourdement sur le budget de la colonie.
Mais il ne faut pas oublier que rien ne favorise le développement d’une région comme la création de communication et de transport rapides. Peut-être, dans l’état actuel des choses, un T. C. O. ne paierait pas ses frais, mais peut-être aussi que le mouvement commercial qu’il provoquerait suffirait un jour à élever les recettes actuellement probables, sans nuire cependant à celles du T. C. E.

Le Courrier colonial


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July 25, 2014

Il y a 100 ans : L’art malgache aux expositions de Marseille et Lyon

En présence du succès obtenu par l’enseignement de M. Supparo, M. Campon, chef du district de Tananarive, vient de lui demander de dresser le plan des jardins publics de la ville.
Ces travaux, qui seront exécutés par les élèves du jeune artiste, figureront dans la section des Beaux-Arts, à l’Exposition coloniale de Marseille, en 1916.
Il est probable que M. Supparo sera chargé d’exécuter lui-même pour le compte de la colonie quelques grands panneaux.
On sait que, sur l’initiative de M. Supparo, le fondateur de l’École des Beaux-Arts à Tananarive, les œuvres de ses élèves vont figurer officiellement à l’Exposition coloniale de Lyon, dans le pavillon affecté à Madagascar ; lui-même vient de terminer une superbe toile, « Le débarquement du riz en pirogues sur l’Ikopa », qui sera exposée au milieu des vingt tableaux de ses élèves, dans la section des Beaux-Arts. Avant l’expédition de ces œuvres pour la France, le gouverneur général ainsi que Mme Picquié ont tenu à visiter l’atelier de M. Supparo.
On ne saurait trop louer les efforts, le dévouement, que déploie chaque jour ce jeune boursier de l’État pour inculquer à ses élèves les notions d’art indispensables.
Il met une activité vraiment louable, d’autre part, à faire connaître en France l’une de nos plus belles colonies.
Outre la toile dont nous venons de parler, qui sera admirée à Lyon, on pourra voir encore cette année à Paris au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts ses « Pêcheurs de Marakely aux environs de Tananarive » et les « Plateaux de l’Émyrne aux environs de Tananarive ».
M. Supparo consacre actuellement tout son talent à cette patriotique vulgarisation.
Le Courrier colonial

Ethnographie de Madagascar

M. Grandidier a offert à l’Académie, en son nom et au nom de son fils, la deuxième partie de l’ouvrage qu’ils viennent de publier sur l’ethnographie de Madagascar. C’est le 22e volume de l’histoire physique, naturelle et politique de Madagascar qu’il a commencée en 1872, au retour de ses voyages, et à laquelle, depuis lors, il n’a cessé de travailler. Ils y décrivent l’aspect physique des Malgaches, ainsi que leurs caractères intellectuels et moraux et leur vie sociale.

Le Temps


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July 24, 2014

Il y a 100 ans : Le riz malgache en France

Nous consommons en France beaucoup de riz étrangers, notamment ceux de la Virginie, de Java et de l’Italie, pourtant celui de Madagascar ne leur cède en rien quant à la qualité et à la saveur. Il est même renommé dans l’océan Indien ; sous le nom de « riz créole », il est considéré comme article de luxe et sert à confectionner des gâteaux et des desserts divers, le riz indien ne servant qu’aux usages courants.
Les commerçants de la métropole ont reconnu qu’il pouvait rivaliser avec les meilleures qualités provenant de l’étranger, vendus entre 350 et 400 francs la tonne. Déjà des exportateurs de la Grande Île ont noué des relations avec les acheteurs de France.
Le seul reproche que ceux-ci fassent au riz malgache, c’est que le grain n’est pas suffisamment uniforme.
On peut facilement remédier à cette défectuosité par une sélection plus rigoureuse des semences et par une amélioration dans le système de triage.
Déjà une société indigène créée à Manisana a distribué 6 tonnes de semences sélectionnées entre ses 200 adhérents.
D’autre part, le service de colonisation, pour encourager les indigènes à sélectionner les graines de semence, a acheté plusieurs trieurs à alvéoles d’un système simple et pratique. Ces appareils, ainsi répartis, 2 à Marovoay, 2 à Fianarantsoa, 2 à Antsirabe et 1 à Nanisana, sont mis gratuitement à la disposition des indigènes et transportés de village en village selon les besoins des cultivateurs indigènes.
Ceux-ci ne sauraient manquer d’apprécier la sollicitude éclairée de l’administration à leur égard et d’y répondre par l’amélioration de leur système de culture et de préparation du produit.
S’ils peuvent parvenir à faire adopter en France le riz malgache au lieu et place du riz étranger, il y aura là une source durable de revenus pour la Grande Île.

Une petite erreur !

Notre confrère le Journal de Tamatave annonce qu’à l’hôpital indigène de Fénérive, plusieurs indigènes en traitement seraient morts empoisonnés.
Un infirmier leur aurait fait absorber, par erreur, du sublimé, au lieu et place de quinine !

Le Courrier colonial


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July 23, 2014

Il y a 100 ans : Le Gobelin de la Résidence de Tananarive

La colonie de Madagascar possède une superbe tapisserie de la manufacture des Gobelins qui se trouve dans la salle à manger du palais de la Résidence à Tananarive, c’est « la famille de Darius aux pieds d’Alexandre », d’après un superbe carton du peintre Le Brun. Cette tapisserie ayant environ 6 mètres sur 5 a été malheureusement tendue et clouée sur un châssis et ensuite vissée à un cadre. Celui qui a donné de pareils ordres devait totalement ignorer la valeur de cette œuvre.
De ce fait, cette tapisserie a eu sa bordure complètement abîmée par les mites. Aussi M. le gouverneur général, estimant qu’on ne pouvait laisser en cet état un Gobelin de pareille valeur, avait songé à l’envoyer depuis longtemps en réparation à Paris. Mais il fallait quelqu’un de compétent pour pouvoir faire enlever, sans accidents, cette précieuse tapisserie.
Profitant du séjour à Tananarive du peintre Supparo, M. Picquié chargea celui-ci, à titre gracieux, de s’occuper de cette délicate besogne. Le jeune artiste sut s’en acquitter très habilement ; il dirigea lui-même les travaux de déclouage ; et quand on pense que la cadre en palissandre, de l’épaisseur de 0 mètre 50, pesait à lui seul près de 400 kilogrammes, on juge que le travail n’a pas dû être facile.
M. Supparo a soigneusement emballé la tapisserie, enroulée autour d’un cylindre, dans une caisse doublée de zinc, et c’est ainsi qu’elle a pris le chemin de la capitale pour y subir les réparations que nécessite son piteux état.
Pour cacher la partie nue et attendre le retour à la Résidence de la tapisserie, cet artiste a été chargé par M. Picquié de placer au même endroit la superbe toile du peintre Fruc Lamy, le Printemps. Ce tableau, don de l’artiste, doit figurer au musée de Tananarive. Un châssis à clef a été exécuté pour cette grande toile qui a sensiblement les mêmes dimensions que la tapisserie. M. Supparo a fait continuer le lambris de la salle à manger, qui constitue en même temps le cadre de l’œuvre de Fruc Lamy ; aussi au dîner offert à la Résidence par M. et Mme Picquié, le 4 avril dernier, tous ont-ils été surpris du joli effet de la salle.

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July 22, 2014

Il y a 100 ans : Naufrage sur la Tsiribihina

Une chaloupe à vapeur, montée par dix personnes, dont M. Ozoux, colon de la province de Morondava, a sombré, le 3 avril, dans la rivière Tsiribihina, à 1 kilomètre en amont de Sérinam, sur des fonds de 10 à 15 mètres.
Six personnes seulement ont pu être sauvées, dont M. Ozoux, grâce au dévouement du poste militaire de Sérinam qui accourut à la hâte, ayant à sa tête le capitaine Boyer.
Quatre indigènes, dont une femme et un enfant, se sont noyés.
Les sauveteurs n’avaient à leur disposition que de frêles pirogues et les opérations étaient particulièrement difficiles en raison de la profondeur de la rivière, de la violence du courant, et de la présence de nombreux caïmans. Deux corps seulement ont pu être retrouvés.

Deux circulaires de M. Picquié

La gestion des crédits du service local et la tenue de la comptabilité financière viennent de faire l’objet de deux circulaires, adressées par M. Picquié à ses subordonnés.
Certains chefs de circonscription ou de service n’exerçaient pas, en effet, toute la surveillance et le contrôle désirables sur les engagements de dépense et l’emploi des crédits mis à leur disposition ; parfois, même, ils dépassaient ces crédits sans en avertir le gouvernement général.
Le gouverneur général a rappelé les fonctionnaires intéressés à l’observation rigoureuse des règlements.

Madagascar à l’Exposition de Marseille

M. Carle, chef du service de la colonisation à Madagascar, délégué de cette colonie à l’Exposition nationale coloniale de Marseille, a fait connaître à nos compatriotes de la Grande Île qu’il recevrait jusqu’au 1er juillet prochain les offres de dessins, plans, croquis, esquisses, aquarelles, peintures, etc., se rapportant à Madagascar et destinés à permettre l’édification, la décoration intérieure et extérieure du pavillon de la colonie, la confection d’affiches, cartes postales et d’un album de types malgaches.
Des allocations de 500, 200, 100, 50 et 10 francs seront offerts aux auteurs des œuvres primées qui resteront la propriété de la colonie, sous réserve d’un certain nombre d’exemplaires qui seront remis à l’auteur en cas de tirage.
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July 21, 2014

Il y a 100 ans : La crise du graphite à Madagascar (2)

(Suite et fin.)
La colonie elle-même n’est pas exempte de reproches dans la crise présente. L’autorisation d’exploiter a été accordée à tous les indigènes qui en ont fait la demande, sans qu’on exigeât aucune garantie : aussi le nombre de bornages a-t-il augmenté dans des proportions fantastiques : on en compte actuellement plus de 6 000, alors que la production de 1913 a été seulement de 6 319 tonnes. Une douzaine de gisements exploités consciencieusement auraient suffi pour assurer ce chiffre de production. Au contraire, ces exploitants de circonstance travaillent dans des conditions déplorables : ils sabotent les gisements et tirent cinq à dix tonnes d’un gîte qui en donnerait des centaines. C’est un gaspillage insensé des ressources minières du pays. Pour comble de malheur, de pareilles exploitations ne pourront être reprises à moins d’une remise en état fort onéreuse. Ces quelques tonnes ainsi obtenues sont vendues au rabais et déprécient les graphites mieux préparés.
Malgré tout, cependant, quelques mesures qui finiront par s’imposer remédieront au malaise actuel ; la crise présente n’est que crise de croissance.
La Croix

Le port de Tuléar

M. Lebrun, ministre des Colonies, vient de réglementer la pêche de la baleine sur les côtes de Madagascar. Ces mesures de protection plairont fort, car la baleine et l’éléphant sont les bêtes qui recueillent le plus grand nombre des suffrages de la sympathie humaine sur la surface du globe, – beaucoup plus que l’homme lui-même.
Tuléar deviendra un jour le centre de l’industrie qui exploite ces mammifères. Tuléar est une ville de grand avenir. Sa situation n’est pas sans présenter quelques désavantages dans un terrain menacé par l’invasion de dunes – danger qui se signale sous un aspect pittoresque dans un cimetière où de trois arbres plantés côte à côte, un a été complètement « submergé » par le sable, l’autre est enfoui jusqu’à mi-tronc, le troisième complètement libre. – Mais le gouvernement général de Madagascar, et la province de Tuléar, d’autre part, se sont ingéniés avec le plus grand mérite à mettre en valeur ce port.
De La Vie.

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July 4, 2014

Il y a 100 ans : La crise du graphite à Madagascar (1)

On sait que le graphite est devenu, depuis trois ou quatre ans, un des principaux articles d’exportation de Madagascar. Ce produit minier, à peu près inconnu dans l’île pendant les premières années de la colonisation, a été révélé, peut-on dire, avec une opportunité providentielle. Le graphite de Ceylan, le meilleur du monde entier, s’épuise au point que l’exportation, qui était de 78 000 tonnes en 1902, est tombée à 27 000 tonnes en 1912. Or, le graphite de Madagascar présente des qualités égales à celui de Ceylan ; aussi les belles qualités de la grande île bien préparées se sont-elles vendues comme graphite de Ceylan. De plus, il est extrêmement abondant : les trois quarts de l’île en contiennent ; l’Ouest sédimentaire seul en est dépourvu. À ce point de vue, Madagascar peut donc envisager l’avenir avec confiance.
Et cependant, il y a une crise du graphite malgache : il ne se paye que les trois quarts ou les deux tiers de ce qu’il se payait jadis. Cette crise atteint rudement les exploitants, surtout ceux qui vendent leur graphite sur place.
Les causes de la crise sont complexes. Il n’y a pas, à proprement parler, de marché du graphite : il se vend indifféremment à Hambourg, Anvers, Rotterdam, Liverpool ou Londres. La vente se fait par des intermédiaires qui sont loin de s’interdire la spéculation. De plus, on a trop souvent exporté de Madagascar des produits insuffisamment préparés, contenant trop d’impuretés : cela a nui à la réputation du graphite de Madagascar, et l’on en a profité pour diminuer, non sans apparences de raisons, le prix d’achat aux producteurs. Pour obvier à ce mal, il faudrait créer, dans les principaux centres producteurs de l’île, des bourses de graphite, où les qualités seraient cotées après analyses par experts. De plus, les producteurs devraient s’associer, au lieu de rester isolés, pour entrer en communication directe avec les consommateurs et se passer des intermédiaires, si possible, ou au moins ne pas rester à leur merci. Cette association devrait faire, en Europe et aux Etats-Unis, les réclames nécessaires pour que les produits de Madagascar soient connus, et envoyer des échantillons dans les centres commerciaux.
(À suivre.)

La Croix


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July 3, 2014

Il y a 100 ans : Une culture d’avenir à Madagascar

Les colons de Madagascar varient de plus en plus leurs cultures ; dans cette riche possession tropicale, le nombre des plantes susceptibles de donner des produits rémunérateurs est considérable.
Depuis assez longtemps, on avait cherché à y exploiter le géranium rosat qui réussit si bien à la Réunion ; mais c’est depuis peu d’années seulement que la culture du géranium y a pris une réelle importance : à Fianarantsoa, à Antsirabe, à Sabotsy, à Moramanga existent des plantations importantes de ce produit avec des distilleries destinées à en extraire les essences.
Ce parfum vaut de 70 à 80 francs le litre et les frais de culture et d’extraction sont minimes. Aussi ne saurait-on trop encourager l’exploitation de ce produit et en souhaiter l’extension à Madagascar.
Le géranium rosat, qui produit le parfum, se différencie de ses congénères par la petitesse de ses fleurs et l’odeur de ses feuilles. Celles-ci sont les seules, en effet, qui contiennent l’essence localisée dans les poils sécréteurs dont sont dépourvues les tiges et les fleurs.
À Madagascar, les régions qui conviennent le mieux à la culture du géranium sont celles où, pendant l’hivernage, la température moyenne est de 11 à 12° C., et où les quantités moyennes de pluie dépassent 700 millimètres. Il faut choisir les terres légères, saines, riches et un peu fraîches, en évitant les bas-fonds où les eaux se rassemblent.
La plante se multiplie par boutures constituées par les rameaux des pieds bien développés.
La méthode d’extraction du parfum consiste à distiller les feuilles avec de la vapeur d’eau, dans un alambic à double fond pour éviter une surchauffe qui nuirait à la qualité de l’essence en faisant adhérer les matières aux parois de l’appareil. Après distillation, l’essence s’obtient par décantation.
Le rendement varie selon la nature des terrains et les soins apportés à la culture : pour 1 kilogramme d’essence, il faut de 1 000 à 1 800 kilogrammes de feuilles, ce qui donne de 30 à 50 kilogrammes d’essence à l’hectare ; le bénéfice peut varier de 500 francs à 1 000 francs pour l’hectare.
On voit donc qu’il s’agit là d’un produit rémunérateur pourvu que l’on soit prudent et que l’on choisisse des terrains favorables.

Le Courrier colonial


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