December 31, 2018

Il y a 100 ans : Recrutement


La guerre est éventuellement terminée. Il est évident que le boche s’avoue vaincu et demande grâce ! La conclusion définitive de la paix n’est qu’une question de jours !
Cependant, fidèles à la consigne donnée il y a six mois, nous travaillons consciencieusement à recruter les 4 000 Malgaches demandés à ce moment !
La paix sera signée et nous continuerons tout de même à recruter et à payer des primes à des engagés plus ou moins volontaires devenus inutiles.
Le Colonel Joalland est parti par le Crimée pour lever des recrues à la Réunion !
Bref, on agit comme s’il ne s’était rien passé de sensationnel depuis six mois !
Nous manquons de main-d’œuvre et l’on veut à tout prix (parce que c’est la consigne) enlever à la Colonie déjà saignée à blanc, 4 000 travailleurs de plus et ce, pour arriver à ce beau résultat : achever de ruiner les entreprises industrielles ou agricoles de ce pays et gaspiller inutilement 4 ou 5 millions !
Nous voulons espérer que les leçons de cette guerre n’auront pas été complètement perdues et que notre administration, tant civile que militaire, saura revenir à une conception un peu plus pratique des choses !
Si le Département intéressé (qui doit avoir d’autres préoccupations) oublie de donner les contre-ordres nécessaires, nous ne doutons pas que notre nouveau Gouverneur Général, justement soucieux de la Colonie de Madagascar, saura les solliciter. Ce faisant, il sauvegardera les intérêts de ce pays et en même temps fera réaliser au budget métropolitain une économie très appréciable.

Citation

Du Bulletin des Armées nous extrayons la belle citation dont M. Jean Martin, mitrailleur sur le Front, si sympathiquement connu à Tamatave, vient d’être l’objet.
Ordre N° 187 du 34e C.A. du 28 juin 1918.
« Excellent mitrailleur plein d’allant et de cran. Protégeant un autre avion de son escadrille et le voyant attaqué par deux biplaces et trois monoplaces ennemis a soutenu le combat avec un sang-froid remarquable réussissant à dégager son camarade — A eu son appareil atteint par de nombreuses balles – Croix de Guerre. »
Nos sincères félicitations à Mme Martin, sa digne mère, et à sa sœur.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

December 30, 2018

Il y a 100 ans : Tribune libre [L'élevage du mouton]


M. Le Rédacteur,
Votre article sur l’élevage du mouton à Madagascar renferme assurément des idées très judicieuses, mais il y aurait lieu de faire quelques remarques.
Ce n’est pas la première fois que l’importation et l’élevage du mouton en grand ont été tentés, et ils n’ont pas toujours donné des résultats satisfaits. Je pourrais même citer des noms d’éleveurs des hauts plateaux qui, au lieu d’y avoir gagné y ont perdu une partie de leur fortune. Cela tenait à ce que le climat des hauts plateaux bien que froid est sujet à des écarts de température qui n’ont pas lieu en France et auxquels succombent souvent même les moutons du pays si on ne prend pas certaines précautions. On ne doit donc procéder à des essais qu’avec prudence et en petit au début. De plus, il y a lieu de croire que ce n’est que dans les hauts plateaux que l’élevage du mouton ait des chances sérieuses de réussir
Sur la côte, le climat serait le principal obstacle sur certains points, sur d’autres ce serait la nature du terrain, sur d’autres l’incurie des indigènes etc.
Dans ces endroits-là, ce serait plutôt l’élevage de la chèvre qui s’imposerait. Elle est aussi facile à nourrir que le mouton et elle supporte très bien le climat chaud. Mais là aussi il faudra prendre des précautions.
Veuillez agréer, etc.
Un colon.
N. D. R. L’élevage de la chèvre ne répond pas tout-à-fait au but que l’on se propose dans l’élevage du mouton. Quoique la laine de la chèvre puisse se filer, et soit supérieure comme qualité à celle du mouton, elle est moins abondante et plus difficile à travailler. Quant à la viande, celle de la chèvre ne supporte aucune comparaison avec celle du mouton.

Avis

À l’occasion des récentes Grandes Victoire et de la signature de l’armistice, l’Administrateur-Maire de Tamatave informe la population que, indépendamment du concert qui aura lieu ce soir à 5 heures sur la terrasse du Cercle, une Retraite aux flambeaux aura lieu demain soir mercredi 13 courant de 8 heures à 8 h ¾ et sera suivie d’un concert donné par la Musique militaire de 9 heures à 10 heures sur l’emplacement habituel des concerts du dimanche (square Beckman).
Le Tamatave



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December 29, 2018

Il y a 100 ans : Le torpillage du «Djemnah», récit d’un rescapé


C’était le 14 juillet à 9 heures ½ du soir. La nuit était claire, la lune, quoique parfois voilée par des nuages, éclairait assez pour se conduire.
Un certain nombre de passagers avaient regagné leur cabine, d’autres étaient encore sur le pont, lorsque la torpille lancée par le sous-marin, qui se trouvait à une faible distance du vapeur, fit explosion au milieu du bateau, le fendant en deux. Aussitôt une vague immense envahit le bâtiment, les machines sautèrent et en moins de 2 minutes le vapeur coulait engloutissant près de 500 passagers.
On compte, parmi les disparus, des soldats indigènes rapatriés ou réformés, des familles créoles, quelques Européens dont M. Falque inspecteur de la Garde Indigène, une fillette de M. Guyon, M. Urbain, colon à Mayotte, l’Adjudant Massicard, le sergent Lemoine, etc. Disparurent également le commandant Méric, grièvement blessé à la tête qui coula avec le bateau, le mécanicien Mayol, le commissaire Valentin, et des matelots.
Les rescapés n’eurent le temps que de mettre leur ceinture de sauvetage et de se jeter à la mer. Un seul canot du Djemnah put être mis à l’eau. Les naufragés furent recueillis les uns le soir même, les autres le lendemain matin par la canonnière Below et un chalutier qui convoyaient le Djemnah, et qui les transportèrent à Alexandrie. Ils furent hospitalisés à l’hôpital européen de cette ville.
Les deux enfants de M. Guyon furent sauvées par l’artilleur Albert Dalleau.
Le même soir du 14 juillet, deux cargos marchant de concert avec nous reçurent du même sous-marin une torpille chacun, et coulèrent quelques moment avant le Djemnah.

Américan Consular Service

Me référant aux restrictions sur l’importation du graphite aux États-Unis, j’ai l’honneur de vous informer que suivant un télégramme de mon Gouvernement, en date du 2 novembre courant, il ressort que d’après des règlements en vigueur depuis le 1er octobre dernier, il n’est plus délivré de licences pour l’entrée aux États-Unis du graphite amorphe provenant des pays d’outre-mer. D’autre part, des licences sont actuellement délivrées pour l’importation des graphites de la qualité pouvant servir à la confection des creusets, lorsque les demandes pour les dites licences auront reçu l’appui du War Industrie Board.
Américan Consul Carter.
Le Tamatave



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December 26, 2018

Il y a 100 ans : Au Tribunal


Hier comparaissait devant le tribunal de Tamatave un indigène au service de M. P., colon à Foulpointe. Il était accusé d’avoir soustrait frauduleusement un bœuf au préjudice de son employeur. Il avait avoué le vol à M. P. en présence de plusieurs témoins. Mais à l’audience il a nié le fait malgré la déposition des témoins. Il a été condamné à 18 mois d’emprisonnement et à 100 francs d’amende.
Venait également s’asseoir sur la sellette le nommé Toto accusé d’avoir dérobé à son patron M. T. une sacoche en cuir d’une valeur de 35 francs, des assiettes, des cuillères, des bouteilles de vin, du manioc et du bois de chauffage. Avec l’aide de la police, M. T. a retrouvé tous ces objets dans la case de Toto, mais Toto, assez malin, dit pour sa défense que la sacoche en cuir lui avait été données en cadeau par M. T., que les assiettes appartenaient à une dame L., inconnue et que les cuillères lui avaient été prêtées par le propriétaire de sa case, alors que les cuillères portaient la marque de M. T.
Quant au manioc et au vin, des indigènes sont venus déclarer avoir vu Toto les emporter de chez son patron, cachés sous le lamba.
Cet indigène avait été également condamné l’année dernière à deux mois de prison pour vol, toujours au préjudice de M. T. qui l’avait à son service.
Comme récidiviste il a été condamné à 2 ans de prison, 100 francs d’amande et 5 ans d’interdiction de séjour.

Avis

L’Administrateur des Colonies, Chef de la Province et Maire de Tamatave a l’honneur d’informer la population qu’en raison de la pénurie actuelle du riz et des difficultés d’embarquement de cette denrée à Farafangana, il se trouve dans la nécessité d’en rationner la consommation.
Cette mesure n’est que passagère car des dispositions ont été prises avec les centres de production Majunga, Farafangana, Moramanga, Antsirabe et Émyrne pour rétablir la situation et rendre les approvisionnements normaux dans le plus bref délai possible.
Le Tamatave



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December 24, 2018

Il y a 100 ans : Inauguration du monument Galliéni


Hier à 16 heures, par un temps splendide et au milieu d’une nombreuse affluence, eut lieu l’inauguration du buste Galliéni. Après l’arrivée du Gouverneur Général et des autorités civiles et militaires, la Marseillaise exécutée par la fanfare du 2e Malgaches, Mlle Clarke vint découvrir le buste. M. Caucé le remit à la municipalité en retraçant élogieusement la vie du grand soldat et de l’administrateur hors pair que fut le général Galliéni.
À son tour, M. l’Administrateur-Maire remercia le Comité et son président et prononça un remarquable discours retraçant la vie de l’ancien gouverneur de Madagascar. Puis le lieutenant-gouverneur indigène Heurtevent, dans une allocution, vint dire tout ce que la France et Galliéni avaient fait pour Madagascar et pour les Malgaches.
Enfin, M. le Gouverneur Général prit la parole et, s’inspirant de la vie et des actes du grand Français que nous regrettons, prononça un magnifique discours-programme, où toutes les questions intéressant l’avenir de notre grande colonie furent magistralement traitées.
1° Tout le monde se mettra à l’œuvre pour prendre sa part du grand mouvement d’affaires qui se produira après la guerre.
2° Main-d’œuvre. Enseignement. Assistance médicale. Programme de grands travaux à exécuter à l’aide d’emprunts.
Il choisira, dit-il, des hommes adéquats aux fonctions, mais jamais il ne créera de fonction pour aucun.
Ce langage, qu’on n’était pas accoutumé à entendre, produisit une grande et excellente impression parmi les assistants.
Après ce discours, la musique se fit de nouveau entendre et chacun se retira emportant le meilleur souvenir de cette cérémonie.
La tranquillité la plus parfaite régna partout, grâce à un service d’ordre des mieux organisés.

Cercle de Tamatave

Les incidents que nous avons signalés n’ont eu aucune suite, un arrangement amiable étant intervenu entre le Cercle et M. Caubet.

« Sydney »

Le Sydney est parti mardi soir à 17 heures. Se sont embarqués à destination de France M. le gouverneur général Merlin, M. Hesling, de docteur Bouchez et de nombreux fonctionnaires.
Le Tamatave



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December 23, 2018

Il y a 100 ans : La crise des transports


M. Boussenot, député de la Réunion, a exposé dernièrement au ministre des Colonies la situation faite aux producteurs des denrées nécessaires au ravitaillement du pays, par suite de l’insuffisance des moyens de transport.
Le ministre a répondu qu’il avait obtenu que deux bateaux de 5 000 tonnes affrétés par le Commissariat des transports soient envoyés prochainement à la Réunion pour y charger du sucre, et à Madagascar pour prendre des denrées nécessaires au ravitaillement.
M. Simon a saisi également le Comité exécutif des Importations de la nécessité de prévoir dès maintenant les transports ultérieurs et de distraire quelques bateaux afin d’assurer l’exportation dont la Réunion et Madagascar ont un besoin urgent.

Arrivée de M. le Gouverneur Général Schrameck

M. le Gouverneur Général est arrivé à Tamatave hier matin à 8 heures, par train spécial. La Municipalité, les Corps constitués, toutes les autorités civiles et militaires s’étaient rendus à la gare pour le saluer.
M. Schrameck, avec la simplicité et l’amabilité qui le caractérisent, a eu une parole aimable pour chacun. Il s’est fait présenter par M. l’Administrateur-Maire toutes les personnes qu’il ne connaissait pas. En automobile, il s’est ensuite rendu au Gouvernement Général.
Le Tamatave lui souhaite une respectueuse et cordiale bienvenue.
En même temps que le Gouverneur Général sont descendus à Tamatave le Général Nicole, M. Reynaud de Lyques, Procureur Général, M. Carter, Consul des États-Unis, M. Bidel, directeur des Travaux publics, etc., qui viennent assister à l’inauguration du monument Galliéni.

Inauguration du buste Galliéni

C’est vendredi à 4 heures de l’après-midi qu’aura lieu l’inauguration du monument Galliéni. M. Caucé, président du Comité, remettra le monument à la Municipalité et prononcera une allocution. M. Le Gouverneur Général Schrameck prendra également la parole. Un notable indigène viendra témoigner sa reconnaissance au Général Galliéni.
Dans notre prochain numéro, nous donnerons les différents discours qui seront prononcés.
Le Tamatave



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December 22, 2018

Les habits neufs de la Bibliothèque malgache

Les plus attentifs d'entre vous l'avaient vu venir, car les derniers titres parus dans la collection Bibliothèque malgache, cœur de la maison d'édition Bibliothèque malgache (oui, il faut suivre...) suivaient, comme on dit, une nouvelle charte graphique. Les modifications sur les titres parus précédemment (au total, il y en a 25, soit presque un tiers de la production totale des éditions) ne se sont pas faites en un jour - j'aurais aimé, pourtant... Enfin, voilà, tous les livres (numériques, faut-il le rappeler?) sont rhabillés, les autres collections suivront, quand j'en trouverai le temps. La présentation actuelle ressemble à ceci.


December 20, 2018

Les arts malgaches à la Bibliothèque malgache


Deux ouvrages paraissent simultanément à la Bibliothèque malgache, pour prolonger l’exposition parisienne Madagascar. Arts de la Grande Île, au musée du quai Branly-Jacques Chirac (du 18 septembre 2018 au 1er janvier 2019).


Madagascar et les colonies excitent bien des appétits en France et la presse en témoigne pendant l’époque coloniale. D’autres volumes publiés par la Bibliothèque malgache compilent quantité d’articles parus dans les journaux de Madagascar ou de métropole, sur le ton général de : nous apportons la civilisation à ces grands enfants que sont les Malgaches, en échange nous prenons dans la Grande Île de quoi accroître nos richesses en même temps que nous offrons aux courageux colons les meilleures conditions pour entreprendre et prospérer.
Nous avons fouillé cette presse à la recherche de textes qui se seraient intéressés aux arts pendant l’époque coloniale.
Première constatation : ils ne sont pas très nombreux. On ne fera pas mine de s’en étonner. Le principal souci du colonisateur était économique. Quant à la civilisation, celle qui était apportée devait, par sa qualité supérieure, faire négliger un passé par nature insignifiant.
Deuxième constatation, qui découle en droite ligne de la première : si le Malgache a une âme artiste, c’est dans l’imitation qu’il la développe le mieux, ne cherchez pas chez lui une démarche créatrice originale. Tel est, du moins, le discours qui se répand chez les rares personnes à se pencher sur le sujet.
Troisième constatation, car il faut bien chercher à se rassurer : quelques exceptions osent tenir des propos différents et s’intéresser aux arts malgaches en leur reconnaissant une spécificité.
Voilà, dans les grandes lignes, la teneur des textes rassemblés ici (en respectant la graphie choisie par chaque auteur pour les mots malgaches, dans une grande diversité) en guise de témoignage du passé, et pour prolonger les réflexions suscitées par l’exposition déjà citée.
ISBN 978-2-37363-078-7 (2,99 € ou 9.000 ariary)


Quand je me suis installé à Madagascar en 1997, je ne connaissais presque rien de la Grande Île – rien de son Histoire, à peine un peu plus de sa géographie, une infime partie de sa vie culturelle, quant aux coutumes locales, j’aurais été bien en peine d’en évoquer le moindre pan. Autant dire que j’arrivais vierge sur un terrain riche dont j’avais tout à découvrir. Situation exaltante, certes, mais parfois embarrassante quand j’étais contraint, par honnêteté, d’avouer mon ignorance.
L’ignorance se soigne. Jamais autant qu’on le voudrait, hélas ! Mais j’ai fait des efforts, plutôt plaisants d’ailleurs, pour découvrir au moins une partie de ce qui m’avait été caché auparavant. Pour créer les occasions de rencontres et accélérer des études sauvages, je n’ai rien trouvé de mieux que prolonger ici les activités auxquelles je me livrais déjà en Belgique : le journalisme culturel est un espace ouvert dans lequel chaque article est prétexte à ramener quelques pierres d’une construction globale qui restera toujours inachevée mais dont certains pans devraient, à force d’insister, ressembler à quelque chose. À la réalité d’une vie artistique que mènent, en dépit des difficultés rencontrées, des créateurs ardents, des talents parfois ignorés.
De ce présent, ou d’un passé très proche, voici un témoignage, mosaïque d’articles publiés en différents endroits et surtout dans deux quotidiens d’Antananarivo : La Gazette de la Grande Île (2004-2005) et Les Nouvelles (2005-2006). À dire vrai, ma contribution aux Nouvelles, à cette époque, n’était qu’un complément à une émission culturelle diffusée du lundi au vendredi par la radio Alliance 92. « Un quart culture » (parce que cela durait un quart d’heure) se nourrissait, pour l’essentiel, d’entretiens avec des artistes qui ont défilé devant mon micro pendant un an (d’autres, parfois les mêmes, l’avaient fait en 2000-2001 dans une émission hebdomadaire dont j’ai oublié le titre mais pas la durée – une heure et demie – sur les ondes de RLI). La récolte fut abondante, elle aurait peut-être mérité d’être exhumée. Mais il aurait fallu retrouver les enregistrements des émissions et les transcrire, ce qui semble pour l’instant impossible.
On se limitera donc à découper en dix chapitres, des arts plastiques au théâtre, une compilation d’articles qui ne prétend pas être le reflet global d’une décennie de vie culturelle et se contente d’en fournir un écho assourdi. Pertinent ou pas, chacun en jugera. Avec bienveillance, si possible, pour les ruptures de ton qui interviennent dans certains sujets littéraires : des forums animés au Centre Culturel Albert Camus d’Antananarivo (actuellement Institut Français de Madagascar) étaient précédés d’un vague portrait de l’écrivain invité, dans un style plus parlé qu’écrit.
Pierre Maury.
ISBN 978-2-37363-077-0 (2,99 € ou 9.000 ariary)

December 18, 2018

Il y a 100 ans : Circulaire au sujet du concours agricole (3)


(Suite et fin.)
La section des animaux de basse-cour présentera aussi un intérêt particulier du fait de la création récente dans la Colonie de l’industrie des conserves de volaille.
Produits agricoles. – En raison de la variété des climats et des sols et à cause aussi des efforts faits tant par les Européens que par les Indigènes, l’exposition des produits agricoles pourra être intéressante, elle permettra de déduire les améliorations qu’il convient d’apporter à nos méthodes de culture et de déterminer l’outillage qu’il est urgent d’introduire dans la Colonie.
Industries agricoles. – Depuis quelques années, de nombreuses industries nouvelles se sont installées dans l’île : elles se multiplieront encore par suite du développement des voies de communication et de la cherté du fret ; celle-ci rend indispensable la transformation de nos matières premières en produits moins encombrants et plus riches. Un vaste champ est déjà ouvert de ce côté à l’activité de nos compatriotes : il convient de mettre en évidence les résultats obtenus jusqu’ici. Je suis certain que cette partie de notre exposition ne sera pas la moins remarquée et que le commerce local, aussi bien que celui des pays voisins, seront vivement intéressés par notre production industrielle.
Concours divers. – Enfin, dans la quatrième classe, sont prévus un concours de labourage, un concours de tous les produits agricoles des écoles, la distribution de diplômes aux meilleures monographies des propriétés agricoles et l’attribution d’une prime d’honneur à l’exposant qui aura recueilli le plus grand nombre de primes.

Vous voudrez bien, dès réception de la présente circulaire, la porter à la connaissance de la Chambre consultative de votre circonscription et des groupements agricoles et lui donner le plus de publicité possible auprès des agriculteurs, des éleveurs et des industriels européens et indigènes de votre ressort. Il sera en outre indispensable de vous tenir en rapport avec eux afin que la préparation de cette manifestation économique ne laisse en rien à désirer en ce qui concerne la participation de votre circonscription.
A. Schrameck.
Journal officiel de Madagascar et dépendances



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December 16, 2018

Il y a 100 ans : Circulaire au sujet du concours agricole (2)


(Suite.)
B. – Exposition d’avril 1919
Animaux. – C’est la classe la plus richement dotée en prix, soit près de 3 000 francs au total, en raison de l’importance de plus en plus grande que doit prendre l’élevage dans ce pays. Les animaux sont répartis en cinq sections. Vous remarquerez que les chevaux de trait y sont admis à côté des bovidés. Le développement pris par notre système routier permet à présent à l’agriculture d’entrevoir en effet une utilisation plus fréquente du cheval et de l’âne. Celui-ci figure même en une section spéciale (4e).
La présentation des animaux appartenant à chacune des sections envisagées devra faire ressortir les progrès réalisés depuis quelques années par suite de l’introduction de reproducteurs de race étrangère, de l’application des procédés de sélection préconisés par le service vétérinaire et de l’amélioration également apportée dans la nourriture du bétail, principalement des vaches laitières et des animaux de race porcine.
À plusieurs reprises, ceux d’entre vous qui dirigent des provinces appartenant à la région centrale de l’île ont été priés d’inciter l’Indigène à se préoccuper davantage du bon entretien des animaux, à se livrer d’une façon plus intense à l’élevage des bœufs dits « bœufs de fosse ». Les besoins de la métropole en viande de boucherie, qui ont été considérablement augmentés par l’état de guerre, seront encore, longtemps après la paix, infiniment plus importants que jadis ; aussi devons-nous, plus que jamais, poursuivre avec opiniâtreté la conservation, le développement et une meilleure utilisation du troupeau malgache. Des résultats ont dû être obtenus déjà par la mise en application des instructions auxquelles je viens de faire allusion : notre concours de 1919 est une excellente occasion de mettre ces résultats en évidence et de démontrer aux éleveurs malgaches l’importance que nous attachons à la question de l’élevage dans leur propre intérêt. Ceux d’entre vous qui administrent des provinces assez rapprochées de la capitale pour prendre part à l’exposition des animaux devront porter plus spécialement leur attention sur cette branche du concours.
(À suivre.)
Journal officiel de Madagascar et dépendances




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December 15, 2018

Il y a 100 ans : Circulaire au sujet du concours agricole (1)


Tananarive, le 23 septembre 1918.
Le Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, chevalier de la Légion d’honneur, à Messieurs les chefs de province et de district autonome.
Je vous adresserai d’ici quelques jours le programme du concours agricole qui se tiendra à Tananarive au début de l’année 1919.
Ce concours comportera, à trois mois de distance, deux séries d’expositions :
a) Dans la deuxième quinzaine de janvier, l’horticulture ;
b) Dans la deuxième quinzaine d’avril, les animaux, les produits agricoles, les industries agricoles et le labourage.
Les dates exactes de ces expositions seront ultérieurement indiquées, mais il convient dès à présent de se mettre à l’œuvre et de prévenir le public.
Je tiens à donner à cette manifestation économique la plus grande ampleur et j’attache une importance particulière à une préparation minutieuse de votre part de chacune des sections du programme.
Il s’agit de donner aux représentants de notre agriculture et de notre industrie l’occasion de mettre en évidence les résultats de leurs efforts, de faire connaître au commerce local et surtout à celui de la métropole nos ressources si variées et la qualité de nos produits, de stimuler l’indigène en lui faisant toucher du doigt la nécessité d’une amélioration constante de ces procédés d’élevage et de culture et la possibilité d’arriver à des résultats toujours meilleurs en s’inspirant des exemples de travail méthodique que lui fournissent agriculteurs, éleveurs et industriels européens.
A. – Exposition de janvier 1919
L’horticulture englobera toutes les productions des jardins potagers ou même s’agrément, et se verra attribuer de nombreux prix d’une valeur totale de près de 500 francs. Les fleurs sur pied y figureront à côté des légumes et des fruits, les uns et les autres de provenance exotique et européenne.
Pour agrémenter cette exposition, un concours de photographies aura lieu en même temps.
Cette exposition, d’un caractère spécial, sera réservée aux sujets pour cartes postales et portera uniquement – en 1919 – sur des vues de Tananarive et de ses environs.
(À suivre.)
Journal officiel de Madagascar et dépendances




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December 14, 2018

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre (2)


(Suite et fin.)
Le Français est tenu d’avoir un domicile fixe, des moyens d’existence ou, à défaut, d’exercer un métier, une profession lui permettant de gagner sa vie, et ce, sous menace de se voir appliquer les peines édictées contre le vagabondage. D’où pour lui l’obligation du travail.
L’indigène, lui, naît et évolue comme il lui plaît sans qu’il soit tenu d’en rendre compte et surtout sans qu’il ait à payer l’impôt du sang. D’où une plus grande liberté que la nôtre.
Voulez-vous que l’indigène soit libre de travailler ou de ne rien faire ?
Mais alors soyez logiques, et laissez vos enfants libres d’aller ou non à l’école, de travailler ou de vivre dans l’oisiveté, le vagabondage et le vice. Or le Malgache est encore à l’état d’enfance et, par atavisme, encore moins capable de raisonner et de comprendre son intérêt que votre jeune enfant lui-même.
En prenant possession du pays, nous avons assumé l’obligation de l’éduquer et de le civiliser. Le premier moyen pour cela est de lui apprendre le travail, et par conséquent de l’y obliger, car sans cela il ne peut y avoir pour lui ni progrès ni bien-être.

Avis

Le Batelage du Commerce, la Société des Magasins Généraux et la Société du Wharf de Tamatave ont l’honneur d’informer leur clientèle que :
1° Par exception à leurs tarifs généraux, les cuirs, le ricin, le paddy, le rafia, les sacs en vacoa ou autres, le manioc sec seront dorénavant pris au débarquement et à l’embarquement au cube, au lieu de la tonne de connaissement.
2° Les opérations sur les voiliers côtiers (débarquements et embarquements) seront taxées à raison de cinq francs la tonne ou le mètre cube.

Avis relatif aux sursis d’appel

Le général commandant supérieur des troupes informe les hommes du service armé (classes 1895 et plus jeunes) et du service auxiliaire (classes 1906 et plus jeunes) qu’à partir du 1er octobre prochain, ils recevront un ordre d’appel s’ils n’ont pas à cette date formulé une demande tendant à obtenir de M. le Gouverneur Général la prorogation de leur sursis.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 76 titres parus à ce jour.

December 13, 2018

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre (1)


Une des questions les plus difficiles tant en législation qu’en pratique coloniales, c’est celle de la main-d’œuvre, et ceux qui ne la connaissent pas ne se font pas une idée des difficultés qu’elle soulève.
Lors du passage de M. le Gouverneur Général à Fianarantsoa, le Vice-Président de la Chambre Consultative a attiré l’attention du Chef de la Colonie sur cette question si délicate. M. Schrameck a promis de l’examiner minutieusement dès son arrivée à Tananarive.
Cette question vitale pour la Colonie est sur le tapis depuis longtemps – depuis toujours, peut-on dire – sans qu’elle ait jamais été résolue.
Une solution aussi radicale, aussi énergique et aussi rapide que possible s’impose, d’autant plus que la crise est arrivée en ce moment à un point d’extrême acuité, par le fait du recrutement des indigènes et par la paresse de ceux qui restent.
Le Malgache, quand il a son riz, ne travaille guère. S’il ne lui fallait pas payer sa carte, il coulerait des jours heureux autant que paisibles dans le farniente ; aussi y a-t-il urgence à ce que cet état désastreux cesse au plus tôt, et qu’il soit astreint à un travail régulier.
Il est superflu de faire remarquer le développement considérable que cette mesure provoquerait dans la Colonie. La race indigène elle-même s’en trouverait revivifiée. C’est donc là une question d’humanité.
L’une des mesures à prendre pour atteindre ce but serait d’imposer un livret individuel à tout Malgache en état de travailler.
Ce livret, en outre des indications générales, nécessaires pour établir l’identité de son détenteur, mentionnerait la date de l’entrée de ce dernier dans les chantiers où il aurait été employé, mentionnant si oui ou non son travail a donné satisfaction. Une sanction pénale, autre que la prison simple, pourrait être donnée à celui qui aurait passé un temps déterminé sans travailler. Cette peine pourrait être effectuée sur des chantiers organisés pour des travaux d’utilité publique.
Des humanitaires crieront peut-être à la tyrannie, à l’esclavage ! Ils réclameront que l’indigène soit traité sur le pied de l’égalité la plus absolue avec les citoyens français, etc.
Nous sommes absolument d’accord.
(À suivre.)
Le Tamatave



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December 10, 2018

Il y a 100 ans : Une précieuse découverte

Au moment où l’essence est si rare, nous croyons utile de signaler une découverte de la plus haute importance pour l’automobile.
Elle offrirait en même temps un champ très vaste à l’industrie coloniale, notamment à Madagascar. C’est à ce dernier titre surtout que nous la portons à la connaissance de nos lecteurs.
Il s’agit tout simplement de la mort de l’essence minérale ! Un des élèves favoris de Pasteur, le professeur Lefranc, a trouvé un produit qui remplace avantageusement celle-ci, et qui résulte de la fermentation des drèches et des pulpes de fruits préparés avec un ferment.
Les résultats les meilleurs ont été également obtenus, paraît-il, avec les résidus de canne à sucre.
L’essence ainsi obtenue, appelée Carburix, expérimentée comme carburant dans l’industrie automobile, a donné des résultats surprenants et supérieurs à l’essence minérale.
Cette invention qu’une société se proposait de commercialiser est appelée, dit-on, à révolutionner l’industrie.
On le conçoit sans peine.
Dans notre région, ce ne sont ni les débris de canne à sucre, ni les fruits de toute nature qui feront défaut pour alimenter cette industrie.
Qu’on ne l’oublie pas.

Inauguration du Monument Galliéni

Nous sommes autorisés à annoncer qu’à l’occasion de l’inauguration du Monument Galliéni à Tamatave et de la présence en notre ville de M. le Gouverneur Général Schrameck, une grande soirée théâtrale et musicale sera donnée au Théâtre Municipal à une date qui sera ultérieurement fixée et qui, selon toute probabilité, sera le lundi 30 septembre ou le mardi 1er octobre.
Au programme figureront deux charmantes comédies en un acte et une partie concert (chant, musique, diction) où nos meilleurs amateurs tamataviens sauront une fois de plus nous faire apprécier leur talent.
En outre, quelques-uns des artistes amateurs les plus réputés de Tananarive ont bien voulu descendre spécialement à Tamatave pour interpréter une opérette comique.
Nous sommes convaincus que le public viendra assister en foule à cette représentation et apporter son obole aux œuvres de guerre.
Le Tamatave


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December 9, 2018

Il y a 100 ans : Au Tribunal

L’indigène Roger comparaissait le 23 courant devant le Tribunal Correctionnel de Tamatave pour avoir dérobé à la dame X. la somme de 22 francs 60.
Il a été condamné à 6 mois d’emprisonnement.
Venait également s’asseoir sur la sellette le nommé Botovelo pour avoir volé sur la propriété de M. Raoul, son employeur, une petite quantité de vanille, n’ayant pas eu le temps, sans doute, d’en dérober davantage.
Le Tribunal l’a condamné à 1 an de prison et 16 francs d’amende.
Cette condamnation peut paraître quelque peu sévère, mais il faut qu’elle serve de leçon aux trop nombreux Malgaches qui sont habitués à vivre du fruit des larcins commis par eux chez des colons.
L’affaire du Cercle de Tamatave a été renvoyée à huitaine.

Le beurre

Les Tananariviens étaient menacés de payer le beurre 10 francs le kilo. Des mesures ont été prises pour empêcher cette hausse, et les spéculateurs en ont été pour leurs frais.
Il y a plusieurs mois qu’à Tamatave, on nous vend le beurre 10 francs le kilo et nous payons ce prix-là sans nous plaindre.
Les Tamataviens ont bon caractère !
Le Tamatave

Avis relatif au concours agricole de Tananarive

Un concours agricole se tiendra à Tananarive dans les premiers mois de 1919. Ce concours, auquel l’administration locale apportera tous ses soins et qui sera doté de près de 8 000 francs de prix, comprendra deux séries, la première, réservée à l’horticulture, aura lieu dans la deuxième quinzaine de janvier ; la seconde, englobant les animaux, les produits agricoles, les industries agricoles et un concours de labourage, se tiendra dans la deuxième quinzaine d’avril.
Un avis ultérieur fera connaître les dates précises, la durée de ces expositions et l’emplacement qui leur sera affecté.
En même temps que l’exposition d’horticulture aura lieu un concours de photographies (sujets pour cartes postales artistiques), portant seulement sur des vues de Tananarive et de ses environs.
Journal officiel de Madagascar et dépendances

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