May 31, 2019

Il y a 100 ans : Le bolchevisme dans la Grande Île (1)


S’autorisant de son origine russe, un sieur D…, qui pourrait parfaitement s’appeler D… brouillard, a tenté d’implanter le bolchevisme dans la Grande Île. Oh ! un bolchevisme pacifique, car il s’est contenté de saboter les commandes qu’il avait reçues du Gouvernement, ce qui l’a, d’ailleurs, amené sur les bancs de la correctionnelle de Nossi-Bé.
Adjudant interprète dans notre armée, il s’était fait mettre en sursis pour se rendre à Nossi-Bé et exécuter un contrat qu’il avait passé avec le service de l’aviation ; il avait juré sur la tête de Lénine de se livrer à la culture intensive du ricin, mais, en réalité, ce fut à la culture de la carotte qu’il donna ses soins. Ce brave interprète avait promis 2 000 tonnes de ricin pour fin 1918 et 20 000 tonnes les années qui suivraient.
Les mots en français n’ont-ils pas la même valeur qu’en russe ? Vraisemblablement, car voici comment D… exécuta son contrat.
Ayant reçu 30 tonnes de semences de ricin ensachées, D… ensemença 9 hectares de terre (ce qui n’aurait donné que 9 000 tonnes) ; puis, après ce travail d’Hercule, il songea à faire comme le Créateur, c’est-à-dire à se reposer ; mais il réfléchit qu’il avait mieux à faire ; et, pour se payer des dépenses faites… par le Gouvernement, D… commença par vendre les sacs et, comme ce n’était pas assez, il vendit encore six tonnes de semences qui n’avaient pas trouvé place dans son jardin d’essai.
Bien entendu, D… prétendit n’avoir vendu les sacs et les semences que pour payer la main-d’œuvre que le gouvernement général lui avait promise et qu’il ne lui a pas procurée. Enfin, s’il n’a pas poussé plus loin sa culture intensive, c’est que l’administration a mis dans les roues… de son entreprise tous les bâtons qu’elle a pu trouver.
L’inculpé a même traité l’administrateur-maire de satrape et de sale larbin, ce qui nous semble un non-sens, un satrape étant tout le contraire d’un larbin.
Mais Nossi-Bé se trouvant de l’autre côté de l’Équateur, il se peut très bien que les choses s’y passent autrement qu’en France.
(À suivre.)
Le Courrier colonial



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.

May 27, 2019

Il y a 100 ans : Tamatave a retrouvé sa commission municipale


Le gouverneur général de Madagascar ayant par arrêté du 5 novembre 1918 déplacé l’administrateur-maire de Tamatave, plusieurs membres de la commission municipale adressèrent, au nom de cette dernière, à l’administrateur-maire déplacé « leurs regrets de la mesure imprévue qui le frappe et qui reste pour eux inexpliquée ».
Cette délibération ne portait que la signature du premier adjoint ; deux membres qui n’avaient pas assisté à la séance, ayant protesté contre l’abus fait de leur nom, M. Schrameck déclara nulle ladite délibération et, par arrêté du 3 décembre 1918, retira leur mandat de membres de la commission municipale de Tamatave à MM. Baillet, Bouvier, Baron, Caucé, Clarke et Dupré, tandis qu’un second arrêté les remplaçait par MM. Chatillon, directeur des Messageries Maritimes, Déchamp, Grenard, Isambert, Luzet et le docteur Vié.
MM. Nativel et Vié étaient nommés respectivement premier et deuxième adjoints à l’administrateur-maire. Des bruits divers ayant couru, M. Schrameck tint à venir lui-même installer la nouvelle commission municipale ; il arriva à Tamatave le 8 décembre et fut reçu à la gare par tous les fonctionnaires. Seul M. Laborderie, souffrant, s’était fait excuser.
Aucune manifestation hostile ne se produisit. Le lendemain, dans la matinée, le gouverneur général donna audience à quelques colons.
Dans l’après-midi, M. Schrameck présida la première réunion de la nouvelle commission municipale, qu’il exhorta avec la plus grande amabilité à s’occuper activement et sans plus des intérêts généraux de la cité.
En quittant Tamatave, le gouverneur général eut la satisfaction de voir le plus grand calme régner dans cette ville contrairement à ce qu’on lui avait laissé prévoir.
Le Courrier colonial

Accident mortel

Avant-hier un des meilleurs pêcheurs de Tamatave, L. F., montait sur un arbre pour en cueillir les fruits, lorsque la branche qui le supportait se cassa et le malheureux tomba à terre. Il eut la colonne vertébrale et un poignet brisé. La mort fut presque instantanée.
Nos condoléances à sa famille.
Le Tamatave




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May 26, 2019

Il y a 100 ans : Pour obtenir un travail régulier de l’indigène (2)


(Suite et fin.)
Par exemple, quand on a obtenu ainsi quelques résultats satisfaisants, il faut bien prendre garde de les compromettre par un abaissement de salaire, même justifié. L’indigène se refuse à comprendre les raisons que l’employeur peut lui faire valoir. Son esprit simpliste considère toute diminution de ce genre comme une injustice et il en résulte fatalement des désertions.
Trop de colons malgaches ont vu leurs entreprises compromises de la sorte pour que je ne signale pas tout le danger de pareilles réductions.
Faisons aussi partout et toujours l’éloge de l’effort devant les indigènes. Usons de tout notre ascendant moral sur eux pour le déterminer au travail. Démontrons-leur sans cesse les avantages immédiats qu’ils en retireront et nous nous plaindrons moins de l’inconstance et de l’irrégularité de la main-d’œuvre.

Avis

La Société du Wharf de Tamatave, constatant que les marchandises débarquées des bateaux restent dans les magasins ou sous les hangars beaucoup plus longtemps qu’elles ne le devraient, croit devoir rappeler aux réceptionnaires que sa responsabilité cesse régulièrement le onzième jour après le dépôt du manifeste en douane. En conséquence, elle refusera tout constat de manquants ou d’avaries une fois ce délai expiré. Des affiches apposées dans les magasins indiqueront pour chaque bateau la date à laquelle doit cesser la responsabilité de la Société.

Exportations

Le vapeur Ville d’Alger a embarqué dans notre port les marchandises suivantes pour la Réunion : 17 413 kilos de grains de pignon de l’Inde, 2 990 kilos de cacao en fèves, 300 kilos de poissons salés, 108 380 kilos de maïs en grains, 2 288 kilos d’arachides, 46 498 kilos de saindoux, 7 000 kilos de salaisons de porc, 4 250 kilos de rabanes, 73 761 kilos de haricots, 394 800 kilos de riz.

Avis aux Contribuables

L’Administrateur-Maire de Tamatave a l’honneur d’informer MM. les Contribuables européens, assimilés et indigènes que le rôle des patentes, licences et taxes de séjour de la Ville de Tamatave pour l’année 1919 est déposé au Bureau de la Mairie où il pourra être consulté du 21 février jusqu’au 7 mars inclus tous les jours ouvrables, de 8 heures à 11 heures et de 14 heures 30 à 17 heures 30.
Tamatave, le 21 février 1919.
Le Tamatave



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May 25, 2019

Il y a 100 ans : Pour obtenir un travail régulier de l’indigène (1)


L’indigène, en sa qualité de primitif, a un langage riche en images. Mais son intelligence reste inapte à saisir tout ce qui n’est pas concret. Plusieurs générations séparent encore le Malgache, par exemple, du moment où il pénètre sans trop de difficultés le sens d’idées abstraites que nous exprimons souvent devant lui sans prendre garde que les mots frappent son oreille, mais que leur signification lui échappe.
Cherchez à faire comprendre à un Malgache qu’entre le travail et la liberté il y a d’étroits rapports, vous vous apercevrez que vous avez perdu votre temps. Il estime, au contraire, qu’un abîme les sépare.
Par exemple, ils m’entendront si je leur dis : « Résignez-vous au travail parce qu’il vous procurera l’argent nécessaire au payement de l’impôt et des petites jouissances matérielles dont vous commencez à être friands. »
Ce langage, leur intelligence est apte à le comprendre.
Ensuite, il faut inculquer à chacun le sens de sa valeur individuelle, en supprimant radicalement le déplorable système du travail à la journée, pour lui substituer celui du travail à la tâche.
Le premier favorise la paresse et décourage ceux que le désir d’un gain plus élevé inciterait à fournir un effort plus grand. Le travail aux pièces est le meilleur moyen auquel on puisse avoir recours pour triompher de l’apathie naturelle des Malgaches et les amener peu à peu à un travail régulier.
L’engagement de groupements d’indigènes donne aussi de bons résultats, comme on l’a vu dans les régions de Madagascar où nos colons ont fait venir et établi des familles entières pour cultiver le riz. Ainsi déracinées, celles-ci s’attachent au sol qu’elles mettent en valeur et ne songent plus à le quitter comme le font les travailleurs qui vont chercher de la besogne loin de leurs villages et s’empressent de revenir chez eux dès qu’ils ont réalisé quelques économies.
Cette fixité est la base principale de tout progrès dans l’utilisation de la main-d’œuvre.
(À suivre.)
Le Tamatave



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May 24, 2019

Il y a 100 ans : Citation du 12e Colonial


C’est avec un véritable plaisir que nous publions ci-après la troisième citation du 12e Colonial où nos tirailleurs malgaches se sont couverts de gloire et qui prouve bien leur attachement à la France :
3e citation, 27 octobre 1918 de la Xe armée.
À l’ordre de l’armée du 12e bataillon de chasseurs malgaches.
Bataillon magnifique qui, sur l’énergique commandement du chef de bataillon Hippeau s’est signalé, au cours des opérations du 28 août au 11 septembre 1918 par son mordant, sa vigueur, sa ténacité et le bel esprit de sacrifice qui l’anime. Le 2 septembre malgré les feux nourris de mitrailleuses qui le prennent de flanc et de front il emporte de haute lutte les organisations de Terny-Sorny, y fait 200 prisonniers, et s’y maintient malgré de violentes attaques. Le 14 septembre poursuivant un effort qui ne s’est pas démenti durant 12 jours, il s’élance à l’attaque des positions ennemies solidement tenues ; dans un élan irrésistible il submerge tout un système de tranchées fortement organisées et défendues par les meilleures troupes ennemies, fait plus de 200 prisonniers et capture un énorme matériel.
Le bataillon est passé régiment à la date du 1er janvier. 3000 hommes !…

Le départ de M. de Laborderie

C’est avec un vif regret que tous les habitants de Tamatave ont appris le départ de leur Administrateur-Maire, qu’ils avaient depuis 4 ans et qui leur était si sympathique. En effet, cet homme, qui était doué d’une haute intelligence, d’un esprit large et de beaucoup d’aménité de caractère avait su par sa bienveillance se concilier les partis même les plus adverses qui le regretteront tous sans réserve.
En ce moment il va revoir sa glorieuse famille, dont plusieurs membres sont tombées en défendant le sol de la patrie et dont plusieurs autres la défendent encore jusqu’au dernier moment.
Honneur à de tels hommes dont le pays est en droit d’être fier.
D.

Avancement

M. l’Ingénieur Bidel qui a laissé de si bons souvenirs à Tamatave vient d’être promu sur place Ingénieur en Chef. Le Tamatave lui adresse ses cordiales félicitations.
Le Tamatave




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May 23, 2019

Il y a 100 ans : L’adduction d’eau potable à Tamatave


Parmi les questions qui ont déjà soumises à M. le Gouverneur Général, il en est une qui tient incontestablement la première place en ce qui concerne l’hygiène dans une ville. C’est la question eau potable, et on peut affirmer que sans eau potable il n’y a pas d’hygiène possible.
Des échantillons de l’eau qu’absorbent les habitants de Tamatave furent prélevés aux fins d’analyses et envoyés à Tananarive. Ce fut, paraît-il, l’eau d’un puits artésien qui se trouve près du Manangareza qui fut reconnue potable.
On songerait donc à amener par canalisation cette eau en ville.
En supposant que ce puits de 8 mètres de profondeur ne reçoive pas l’eau des marais qui l’entourent, ou que le sable qui est le meilleur des filtres la purifie, cette eau ne vaudra jamais celle qu’on puisse à une source pure comme nous en avons dans les montagnes aux environs de Tamatave. Nombreux sont ici les colons qui ne boivent d’autre eau que celle qu’ils font venir des sources qui coulent dans leurs propriétés. Cette eau comme digestibilité, goût et limpidité ne supporte aucune comparaison avec celle qu’on puisse à Tamatave ou à Manangareza.
On recule, paraît-il, devant les sommes qu’il faudrait dépenser pour l’adduction de l’eau de ces sources en ville. Cependant l’hygiène et la santé publique vaudraient bien le sacrifice pécuniaire que la Commune ou la Colonie pourrait s’imposer.
Du reste dans bien des villes de France et d’Algérie, l’eau qui les alimente se trouve bien plus loin qu’à Tamatave.
Qu’on y réfléchisse.

À la voirie

En vue de l’adduction de l’eau potable et de l’éclairage électrique de la ville de Tamatave, le service de la voirie dresse en ce moment le plan de la ville sur une grande échelle.

Le vapeur « Bosphore »

Un témoignage officiel de satisfaction a été accordé au vapeur Bosphore des Messageries Maritimes qui, le 21 septembre dernier, alors qu’il naviguait en convoi, réussit à éviter une torpille ennemie grâce à une heureuse manœuvre de l’officier de quart qui a obtenu la Croix de guerre
Le Tamatave




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May 22, 2019

Il y a 100 ans : Les chemins de fer et le développement de Madagascar


Le chemin de fer de Tananarive à la Côte Est a été, à l’origine, l’objet de très vives critiques. Beaucoup estimaient, et certains qui ne portent pas Tamatave sur leurs cœurs estiment encore que le tracé aurait dû être dirigé vers la Côte Ouest avec Majunga pour point terminus.
Le Sud-Afrique est en effet, pour Madagascar, un marché très important à acquérir et une voie ferrée qui relierait le centre de l’Île à la Côte Ouest serait le facteur le plus important de notre expansion commerciale vers Afrique Orientale. D’autre part, Majunga est un port parfaitement à l’abri, dont la rade peut offrir un refuge en toute saison, alors qu’à Tamatave la création d’un port est une nécessité depuis longtemps reconnue.
Par conséquent, comme il a été prévu à la Conférence Économique, il faudra songer à relier la capitale à la Côte Ouest par une voie ferrée établie le plus économiquement possible.
Mais conclure, comme beaucoup l’ont fait au début, que le chemin de fer de la Côte Est serait inutile, c’était là une assertion téméraire et une critique injuste que les événements se sont chargés de démentir.
Non seulement le chemin de fer de Tananarive à la Côte Est fait d’excellentes affaires, mais on constate chaque jour une augmentation appréciable du fret, et la direction de l’exploitation se trouve dans l’obligation d’accroître sans cesse son matériel roulant pour répondre aux besoins du commerce et de l’industrie.
Des contrées des hauts plateaux, réputées pauvres et stériles, se sont développées comme par enchantement, et constituent aujourd’hui de véritables greniers de produits agricoles.
La route du Sud qui prolonge le chemin de fer vers Antsirabe et le Betsiléo étant devenue insuffisante, il a été résolu de continuer le chemin de fer de Tananarive jusqu’à Antsirabe, soit sur une distance de 168 kilomètres.
La région d’Ambatolampy-Antsirabe-Betafo, remarquable déjà par son développement économique, verra doubler sa prospérité le jour où cette nouvelle ligne sera livrée à l’exploitation.
Aussi, quand le port de Tamatave, dont les études ont été approuvées par le ministre des Colonies, sera enfin créé, toute cette partie de notre Colonie connaîtra un merveilleux développement économique dont on ne peut se faire une idée.
Le Tamatave



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May 21, 2019

Il y a 100 ans : Arrivée des Tirailleurs malgaches


Le vapeur Île de la Réunion ayant à son bord 800 Tirailleurs malgaches et une cinquantaine d’Européens est arrivé hier à Tamatave. Les Autorités Civiles et Militaires sont venues les attendre sur le quai, ainsi qu’une foule énorme de leurs compatriotes, parents ou amis, dont quelques-uns portaient des étendards et des drapeaux. Des chants malgaches avec accompagnement de tambours se firent entendre. La musique du 2e Malgache rehaussait l’éclat de la fête.
Parmi ces tirailleurs, une vingtaine portaient la croix de guerre. D’autres appartenant au 12e Colonial avaient la croix de guerre et la fourragère.
Ils tenaient soigneusement enveloppée dans un papier et montraient avec orgueil une découpure de journal du 18 juillet où se trouvait la citation de leur régiment sous les ordres du Ct Hippeau.
Ils avaient en général bonne mine, et paraissaient très satisfaits de leur séjour en France.

Le bureau de la Presse

Heureux les journalistes de Tananarive s’ils savaient apprécier leur bonheur : ils ont un bureau de la Presse, où ils peuvent aller puiser les renseignements qui leur sont nécessaires.
Aussi nous annoncent-ils, par exemple, la quantité de denrées que chargeront les bateaux sur rade à Tamatave ; que M. le Gouverneur Général descendra de la capitale tel jour, etc., etc.
Il nous faut attendre les journaux de Tananarive pour savoir ce qui se passe à Tamatave.

Nos rues

Des équipes de prisonniers par courent journellement la ville dans tous les sens, balayant et nettoyant d’une façon parfaite. C’est un plaisir que de se promener dans les rues avec ce raffinement de propreté.
Nos félicitations et nos remerciements à M. l’Administrateur-Maire, l’hygiène et la santé publique se ressentiront certainement de cet état de choses.

Audience du 11 février

Le nommé Razanga, pour avoir dérobé sur la propriété de son employeur M. C. un sac de manioc qui n’était pas encore à maturité, a été condamné à 6 mois d’emprisonnement et à 16 fr. d’amende.
Le nommés E. S. et M. H. M. ont été condamnés à 5 fr. d’amende pour défaut de nettoyage de l’emplacement de divers immeubles leur appartenant.
Le Tamatave




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May 20, 2019

Il y a 100 ans : Les tavy


Il est rare que le Journal Officiel enregistre des amendes infligées aux indigènes pour des dégâts occasionnés par des feux de brousse qu’ils allument pour faire des tavy, et malgré les mesures coercitives employées contre les délinquants, ils ne peuvent se défaire entièrement de cette vieille coutume ancestrale.
Les autorisations que l’on donne aux Malgaches de faire des tavy, outre qu’elles sont désastreuses pour la Colonie, ne sont qu’une prime à la paresse malgache.
Pour cultiver le riz de montagne, l’indigène, sans autre travail, met le feu à la brousse c’est-à-dire à la forêt, puis lorsque le feu a accompli son œuvre il ne lui reste plus qu’à jeter le riz en terre sans autre travail de préparation. Cela fait il dort sur ses deux oreilles jusqu’à la récolte.
Dans toutes les régions il y a des terres à riz, c’est-à-dire pouvant s’irriguer comme dans les Hauts-Plateaux pour donner une récolte intense.
Mais ces terres demandent à être travaillées à la bêche ou à la charrue, après que l’épaisse végétation qui les recouvre en a été soigneusement extirpée. Et c’est là un travail auquel l’indigène ne veut s’assujettir à aucun prix, malgré tous les encouragements et tous les conseils que l’Administration peut lui donner, car il y a des fonctionnaires qui s’occupent sérieusement et avec intelligence du progrès et du bien-être des indigènes.
Voilà les diverses raisons pour lesquelles les tavy ont été interdits, et voilà pourquoi aussi cette interdiction doit être rigoureusement maintenue.
Dans l’intérêt tant de la Colonie que de l’indigène lui-même on doit y arriver.

Un homme apprécié à sa valeur réelle

Jeudi dernier, étant au Greffe, j’ai rencontré la g… sympathique du dénommé Clavier, ex-président du siège de Tamatave. Il est véritablement surprenant qu’un homme puisse avoir un pareil culot de revenir dans une ville où il a su se faire apprécier à sa valeur réelle. Il rentre, paraît-il, à la Réunion. Nous lui souhaitons bon voyage et la fin qu’il mérite.
Léon B.
Le Tamatave


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May 18, 2019

Il y a 100 ans : Voies de communication (2)


(Suite et fin.)
Le pays, tout le long de la mer, est parsemé de lagunes, et le génie colonisateur du général Gallieni avait vu tout de suite la possibilité de relier ces lagunes entre elles, de les canaliser et d’obtenir ainsi une voie de communication précieuse, dont la facilité et l’économie dépassent de beaucoup toutes les autres, soit routes, soit chemin de fer.
Ces lagunes se continuant au sud de Tamatave sur plusieurs centaines de kilomètres en passant par Andevorante, Mahanoro, Vatomandry, etc., le général Gallieni avait conçu le projet de les relier entre elles d’abord et ensuite avec celles du nord pour ne former du tout qu’un unique canal, mesurant plus de 600 kilomètres.
Pour réaliser ce projet, des études ont été faites… à plusieurs reprises, et des devis dressés, à la suite desquels les adjudications ont eu lieu.
À différentes reprises même, les travaux ont été commencés, puis interrompus pour être recommencés encore. C’est une véritable toile de Pénélope, et bien que plus de 20 ans se soient écoulés depuis que le général Gallieni a lancé son idée, les colons en attendent encore la réalisation.
Cependant cette voie de communication est d’une extrême importance, car de Tamatave au Sud de l’Île, la côte toujours battue par un triple ressac ne permet nulle part la construction d’un port, et les bateaux annexes des Messageries Maritimes qui font le service de cette côte ne peuvent jeter l’ancre qu’à une grande distance quand toutefois l’état de la mer le leur permet, ce qui rend très aléatoires et dangereuses les opérations de chargement et de déchargement.
Cependant ces contrées sont réputées le plus riches de l’Île et de vaillants colons y ont mis en valeur de grandes étendues de terrain, représentant aujourd’hui de grosses fortunes.
Le programme des travaux publics présenté à la conférence économique comprend la construction des divers canaux dont nous avons parlé plus haut.
Nous sommes certains que M. le Gouverneur Général qui tient par-dessus tout à améliorer la situation économique de la Colonie veillera à ce que ces travaux soient commencés et achevés le plus tôt possible.
Le Tamatave



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May 17, 2019

Il y a 100 ans : Voies de communication (1)


L’étranger ou le touriste qui débarque à Tamatave éprouve naturellement le désir de se rendre compte par lui-même des richesses que la contrée a la réputation de posséder.
À noter que Tamatave est le port le plus important de l’île et le point obligé de débarquement pour ceux qui veulent se rendre à la capitale ou sur les Hauts-Plateaux, étant en plus la tête de ligne du T. C. E.
Or à vouloir sortir des limites strictes de la ville, l’étranger ou le touriste se heurte à l’impossibilité absolue de franchir les marais qui l’enserrent de toute part.
Il y a deux routes, celle de l’Ivoloina et celle de Melville, mais elles n’aboutissent nulle part, et le visiteur qui tenterait de les suivre se verrait obligé de revenir sur ses pas sans pouvoir aller plus loin.
Reste la voie ferrée du T. C. E. Mais qu’il essaye de descendre à une gare quelconque de Tamatave à Moramanga, c’est-à-dire sur une distance de 250 kilomètres pour en visiter les environs, et il en dira des nouvelles. Aucun chemin pratique, aucune voie d’accès ne permet de circuler autour de ces gares, qui ne sont reliées que par la voie ferrée elle-même.
Que le touriste débarque à Tamatave avec son automobile dans l’intention de gagner la capitale par ses propres moyens, tout en visitant à loisir les régions traversées. Cela lui est matériellement impossible, et il ne lui restera d’autres ressources que de charger son auto sur un fourgon du T. C. E. et de se rendre sur les Hauts-Plateaux par la voie ferrée. Du reste le cas s’est déjà présenté. Ce n’est que dans l’intérieur que se trouvent des routes permettant les communications entre les divers centres. Il n’en existe point sur la Côte Est, et le point le plus rapproché de la route allant vers l’intérieur se trouve à 100 kilomètres de Tamatave.
Mais c’est bien autre chose si, ayant vu dans le port les riches produits coloniaux,  – riz, vanille, café, manioc, épices, etc., – exportés des régions côtières tant au nord qu’au sud de Tamatave, le voyageur veut aller visiter lesdites contrées.
Il n’a pour s’y rendre qu’une seule ressource, qui est de mobiliser une armée de bourjanes, pour le transporter en filanzane lui et ses bagages, et de s’en aller par petites journées.
 (À suivre.)
Le Tamatave



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May 14, 2019

Il y a 100 ans : Main-d’œuvre et sécurité (2)


(Suite et fin.)
D’un autre côté, si cet indigène vient à disparaître au moment le plus opportun, non sans s’être lesté généralement de quelque objet vous appartenant, et dont il a cru vous débarrasser, par un avis donné immédiatement à son chef, celui-ci sera à même de l’atteindre et de lui faire infliger la correction qu’il mérite infiniment mieux que vous ne sauriez le faire, bien qu’aidé du personnel entier de la police.
Au point de vue de la perception de l’impôt, ce système offrirait de précieux avantages, car, dans les conventions stipulées entre l’employé et l’employeur, ce dernier retiendrait chaque mois une partie du salaire convenu, qu’il verserait entre les mains du chef ou de tel autre agent préposé à cet effet. À cela tout le monde trouverait son compte : l’employé qui se verrait à l’abri de vexations que je ne nomme pas ; l’employeur qui se verrait libéré de nombreux ennuis ; et l’Administration qui se verrait faciliter et assurer la rentrée des impôts.

Canal du nord

Le canal est terminé jusqu’à Rangazava à 25 kilomètres au nord de Tamatave.
Les travaux se poursuivent activement ; un pangalane de 2 km 500 dont la percée est commencée permettra de le prolonger jusqu’à 35 kilomètres de Tamatave.
Nos félicitations au chef du Service Régional des T. P. pour l’activité entendue qu’il a su déployer pour mener à bien ce travail d’une utilité de premier ordre pour la région nord de Tamatave.
Nous profitons de la circonstance pour exprimer le souhait de voir bientôt aboutir le canal à Tamatave et non à Salazamay distant de 5 kilomètres de Tamatave.

Attachez vos chiens

Passant en motocyclette sur le boulevard, M. D. fut poursuivi par un chien de grande taille. Voulant éviter le chien qui était près de l’attendre il fit une fausse manœuvre qui le projeta à près de vingt-cinq mètres. Il eut l’épaule démise et le bras très écorché. Après plusieurs jours de traitement, son état s’est amélioré. Il n’en est pas moins vrai que l’accident aurait pu avoir de très graves conséquences.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.

May 12, 2019

Il y a 100 ans : Main-d’œuvre et sécurité (1)


Les nombreux vols qui se commettent en ville et dans les environs font ressortir quels avantages précieux pour assurer la sécurité offrirait le groupement des indigènes en villages de plus de vingt hommes, sous l’autorité d’un chef responsable. Cette même organisation faciliterait également la main-d’œuvre.
Pour expliquer par un exemple et en prenant pour cela le village de Tanambao qui fournit la presque totalité de la main-d’œuvre employée à Tamatave, voici quelle forme cette organisation pourrait adopter :
Ce village étant formé par des indigènes d’origines différentes et pour ce motif souvent hostiles entre eux, il serait prudent de les diviser, autant que possible, par groupes de même origine, ayant chacun un chef de même race.
Ce sont, paraît-il, les Betsimisarakas et les Antaimoros qui forment le contingent le plus nombreux. Chacun de ces deux groupes pourrait désigner un chef offrant quelques garanties de moralité et de fortune, sachant lire et écrire en français. Il serait désigné un chef unique pour les autres indigènes d’origines différentes qui ne seraient pas en nombre suffisant pour former un groupe séparé.
Chacun de ces chefs serait rémunéré de son travail par une allocation fixée par tête d’administré. On comprend sans plus d’explication les avantages que présenterait ce simple rouage.
À proprement parler, ce serait une sorte de bureau de placement, ou encore un syndicat du travail, toutes choses usitées si couramment en France. Chaque chef ayant la liste de ses hommes avec leurs aptitudes particulières, c’est à lui que l’intéressé devrait s’adresser pour obtenir le travailleur ou le serviteur qui lui est nécessaire.
Le chef consignerait sur le livret individuel le nom de l’employeur et les conventions intervenues lorsque l’employé serait engagé pour un certain temps. De cette façon on ne serait pas exposé à prendre, par exemple, comme cuisinier, un indigène ayant subi plusieurs condamnations qui, après avoir exigé un salaire auquel seuls peuvent prétendre des artistes en art culinaire, se trouve n’être pas apte à remplir l’office d’aide-marmiton.
(À suivre.)
Le Tamatave



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May 11, 2019

Il y a 100 ans : Feux de brousse


Une amende de 420 francs par contribuable a été infligée au fokon’olona d’Antanimandry pour n’avoir pas prêté son concours pour éteindre un feu de brousse allumé par le nommé Rakoto et qui a détruit une partie de la cocoteraie de l’exploitation SAVER.
Dans la province de Vatomandry, une amende de 338 frs, à raison de 2 frs par contribuable, a été infligée à chacun des fokon’olona des villages Ampasimava, Analatsara, Maromby, pour n’avoir pas voulu désigner les auteurs de feux de brousse qui ont occasionné des dégâts dans les plantations des colons de cette région et n’avoir tenté aucun effort pour éteindre ces incendies.
Une autre amende de 535 francs a été infligée à des fokon’olona du district autonome d’Ambilobe pour n’avoir pas dénoncé les auteurs de feux de brousse allumés par des leurs et n’avoir pas travaillé à éteindre ces feux qui ont détruit un pont et endommagé la ligne télégraphique.
Une amende collective de 3 frs par contribuable est infligée aux habitants des villages de Manankasina est, de Mandrosoa, Amboniriana, Andranovelona, Fianohana et Antanimafy (faritany de Mahambo, gouvernement de Mahitsy, district Ambohidratrimo), pour mauvaise volonté dans l’extinction d’un feu de brousse allumé sans autorisation et qui a causé des dégâts importants sur la propriété de M. Garassin.
Le Tamatave

Tananarive célèbre la victoire

Pour fêter l’heureuse terminaison de la guerre mondiale, on a célébré à Tananarive, dans la cathédrale d’Andohalo, magnifiquement pavoisée aux couleurs des nations alliées, le Te Deum de la victoire. Le Gouverneur Général avait délégué son chef de cabinet, le général Nicole, de nombreux officiers, et les anciens combattants de 1870 représentaient l’armée française. La colonie européenne était au complet si bien que l’église se trouvait trop petite pour contenir la foule qui s’y pressait.
Un patriotique discours de Mgr de Saure, que nous regrettons de ne pouvoir reproduire, a ému toute l’assistance, chacun a quitté la cathédrale en se promettant de rester fidèle à l’Union sacrée plus nécessaire que jamais pour le bonheur de la noble France et de l’Humanité, pour la prospérité de la Grande Île.
Le Courrier colonial


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May 8, 2019

Il y a 100 ans : On se plaint…


… Que la glace soit devenue à Tamatave aussi rare que la pluie.
Il faut faire perdre des heures pour en avoir… quand il y en a.
Ou la glace n’est pas encore arrivée ou elle est arrivée il y a une heure et il n’y en a plus. Ou on n’en délivre pas du tout, ou elle est sale.
C’est cependant un objet de première nécessité par ce temps de canicule insupportable !
C’est beau le monopole !
Quand donc un industriel qui ne se moquera pas du public installera-t-il une glacière susceptible de délivrer à la population assoiffée de la glace à une autre saison qu’en hiver ?
Il sera le bienvenu celui-là ! Il pourra compter sur la clientèle qui n’aime pas l’intermittence, et qui craint la pépie.
Pas d’eau ! Ou trop peu pour laver le linge. Le Manangareza se ressent de la canicule à l’inverse des humains… il ne coule plus. C’est dans une boue noire qu’on lave le linge et c’est plus qu’il n’en faut pour engendrer des épidémies. Nous signalons ce fait grave à M. Marcoz qui fera, nous en sommes certains avec son activité ordinaire, l’impossible pour remédier à cette situation.
À quand des lavoirs ? de l’eau municipale et des établissements de bain ?

Télégramme officiel N° 97-R

Tananarive, le 14 janvier 1919
Gouverneur Général à Chef Province Tamatave.
Réponse 67-A. – Ai appris avec surprise que vide mille mètres cubes primitivement prévu pour Ville Arras existait plus après chargement Réunion et produits priorité Madagascar. En conséquence impossible enlever aucun tonnage pour commerce. Regrette vivement que totalité cubes disponible ait été prise par Colonie Réunion. Vous prie en aviser le commerce et lui renouveler que tous mes efforts tendent à modifier situation pénible résultant encombrement nos ports du fait insuffisance bateaux et grand tonnage produits en souffrance lui faire connaître en même temps qu’outre nombreux câblogrammes déjà adressés dans ce but à Département lui câble une nouvelle fois ce jour pour obtenir que partie du tonnage des bateaux actuellement dans les eaux la Réunion soit affectée Madagascar pour enlèvement produits du commerce et que le tiendrai au courant résultats nouvelles démarches entreprises à ce sujet. Aucune erreur en ce qui concerne chargement cuirs Intendance qui est bien 400 tonnes.
Le Tamatave


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