February 27, 2019

Il y a 100 ans : Commission Municipale de Tamatave (2)


(Suite et fin.)
Question des clôtures. – La Commission des logements insalubres demandait à ce que tous les terrains vague fussent clôturés par des murettes surmontées de grilles en fer ou en bois travaillé conformément à l’arrêté municipal. Un membre fait observer que les matériaux étant hors de prix, on pourrait permettre, provisoirement, de clôturer les terrains en palissades comme anciennement. Plusieurs membres disent que ces clôtures durant pour le moins 10 ou 12 ans, il faudrait attendre ce délai pour les remplacer par les clôtures en maçonnerie. Il fut alors décidé qu’on donnerait un délai d’un an aux propriétaires des terrains pour les clôturer ; passé ce délai on les obligerait à entourer leurs terrains de murettes surmontées de grilles en fer ou en bois travaillé.
Locations des terrains. – Cette question fut également discutée ainsi que la révision du cahier des charges pour la vente des terrains communaux.
Changement des noms de certaines rues. – Il a été décidé à l’unanimité que certaines rues porteraient le nom de généraux ou d’aviateurs qui se sont illustrés dans la guerre actuelle tels que : Foch, Pétain, Castelnau, Garros, etc., ou de villes telles que : Verdun, Calais, etc.
Les squares s’appelleront respectivement Clémenceau, Georges V, Albert I, Wilson.
Demande de crédits. – la Commission Municipale trouve que les crédits accordés à la ville de Tamatave ne sont plus suffisants, le prix des matières premières ayant augmenté d’une façon considérable. À l’unanimité, la Commission demande à M. le Gouverneur Général de bien vouloir augmenter ces crédits.

Remerciements

Le Gouverneur des Colonies, le Secrétaire Général du Gouvernement Général et Madame Joseph Guyon, très touchés des nombreux témoignages de sympathie qui leur sont parvenus de Tananarive et d’autres points de la Colonie, à l’occasion du deuil cruel qui les a frappés dans le torpillage du Djemnah, se trouvant dans l’impossibilité de répondre à tous, prient les personnes qui se sont associées à leur douleur de trouver ici l’expression de leurs remerciements émus.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 24, 2019

Il y a 100 ans : Commission Municipale de Tamatave (1)


Lundi dernier, la Commission Municipale de la ville de Tamatave a tenu sa première séance sous la présidence de M. Rambaud, Administrateur-Maire, pour discuter diverses questions concernant la ville et la région.
Le programme des questions à traiter était : Révision des prix des zones de la valeur foncière de la ville de Tamatave. Logements en ville des indigènes. Eclairage électrique. Question des clôtures. Location de terrains. Changement des noms de certaines rues. Demande de crédits.
Nous ne donnerons pour le moment qu’un succinct résumé.
Révision des prix des zones. – Dans certaines zones de la ville les terrains ont pris depuis peu une grande valeur ; il a paru bon à la Commission Municipale de réviser les prix des terrains communaux dans ces diverses zones et d’en déterminer le prix d’après la valeur actuelle. Un tableau a été dressé à cet effet.
Logements des indigènes en ville. – Il est défendu à tous les indigènes de loger en ville, même à ceux qui sont employés chez des industriels ou des particuliers, Un membre fait observer que cette prohibition présente un grand inconvénient, car l’indigène qui sort de chez son patron après 9 heures du soir se voit arrêté par la police, et s’il arrive le matin avant le jour chez son employeur, la police lui met également la main dessus. M. l’Administrateur-Maire dit alors, que c’est par mesure d’hygiène qu’on a défendu aux Malgaches de loger en ville, mais que si l’industriel ou les particuliers s’engageait à donner à ses ouvriers ou botos des habitations salubres on pourrait permettre à ces derniers de loger chez leurs patrons.
Après discussion, il fut décidé qu’on nommerait une commission chargée d’inspecter en ville les habitations occupées par les botos chez leurs employeurs.
Éclairage électrique. – La Municipalité estime qu’il y a lieu d’éclairer le plus tôt possible Tamatave à l’électricité. On sait que la Municipalité a été saisie de propositions à ce sujet.
La Commission décide d’étudier ces diverses propositions, et si l’on n’arrivait pas à s’étendre avec les auteurs de ces projets, d’exécuter les travaux en régie.
(À suivre.)
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 22, 2019

Il y a 100 ans : Voyage de M. le Gouverneur Général au lac Alaotra (2)


(Suite et fin.)
D’Anosiroa, dernière station du tramway, au lac Alaotra il reste une trentaine de kilomètres de voie ferrée à construire. Mais cette partie possède déjà une route empierrée qui permet l’exportation des produits de cette région.
Celle-ci mesure une égale étendue d’une centaine de kilomètres.
Tout le monde sait que cette région est une des plus fertiles de la colonie.
On conçoit dès lors le trafic intense qui se fait sur la nouvelle voie et le degré de prospérité qu’elle provoque dans les pays qu’elle dessert. Cette prospérité sera complète le jour où le railway aura atteint son point terminus au bord du lac Alaotra.

La houille blanche à Madagascar

On sait tout le parti qu’ont tiré les entreprises métropolitaines de la houille blanche, autrement dit de la force motrice fournie par les chutes d’eau.
Il serait facile d’obtenir le même résultat aux colonies, à Madagascar notamment, où les chutes d’eau sont nombreuses.
Rien qu’en considérant la région comprise dans un rayon de 100 kilomètres de Tananarive, et sans faire état, dans ce périmètre, des petites chutes inférieures à 200 chevaux, on peut obtenir les rendements suivants :
Sur l’Ikopa : 7 000 chevaux ; à Anlelomita, 1 200 chevaux ; à la Mandraka : 1 800 chevaux ; à Ramainandro : 1 500 chevaux ; à Andromba : 500 chevaux ; sur le Sisaony : 400 chevaux : soit un chiffre total de 12 800 chevaux, représentant en une année près de 100 millions de chevaux heure, soit l’équivalence de 100 000 tonnes de charbon. C’est donc une richesse inutilisée de 10 millions de francs que l’on pourrait facilement mettre en œuvre à peu de frais.
Dans ces chiffres, encore une fois, n’est pas comprise la force motrice qui pourrait être obtenue dans les autres provinces. Il ne faut pas oublier que presque toutes les rivières prennent leur source dans l’intérieur de l’île, à une hauteur moyenne de 1 000 mètres, surtout sur la Côte-Est ; de là, par un court trajet elles se précipitent jusqu’à la mer en cascade qui atteignent souvent cent mètres de hauteur. Cela représente une richesse incalculable. Mais cette richesse est méconnue et inutilisée.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 19, 2019

Il y a 100 ans : Voyage de M. le Gouverneur Général au lac Alaotra (1)


En quittant Tamatave, et poursuivant son voyage d’inspection, M. Schrameck s’est rendu à Moramanga, et de là au lac Alaotra.
Le pays traversé sera certainement pour lui une révélation.
Après avoir traversé avec le T. C. E. la zone absolument chaotique qui précède Moramanga, on se trouve pour ainsi dire, sans transition, dans une plaine immense mesurant une trentaine de kilomètres de largeur, sur une centaine de longueur dans le sens où se dirige le tramway, exactement du Sud au Nord, vers la région du lac Alaotra. Cette plaine légèrement ondulée est traversée de l’est à l’ouest par une infinité de petits cours d’eau formés par des sources qui sourdent des collines la limitant à l’Est.
On devine quels avantages cette disposition des lieux présente pour de riches installations agricoles. Chaque petit cours d’eau capté et canalisé, après avoir par ce fait assaini la plaine, peut servir à l’irrigation des terres qui l’avoisinent. Ces terres sont principalement alluvionnaires et recouvertes d’humus dont la couche sur certains points atteint jusqu’à un mètre de profondeur, sur les talus de la voie.
De plus, cette plaine à ondulations à peine sensibles peut être labourée directement, sans nécessiter d’autres travaux, même par des charrues à vapeur.
Cela est si vrai, que, le tramway à peine en construction, des colons on ne peut plus sérieux se sont empressés de s’installer dans cette plaine
C’est ainsi qu’à Marovoay, première station où le train porte le voyageur en 40 minutes, on trouve une usine à transformer le manioc en fécule, et une grande étendue de terrain planté de ce tubercule.
D’autres colons se sont installés le long de la voie. Car, si les terres qu’on traverse sont bonnes pour l’agriculture, elles sont également bonnes pour l’élevage.
On parcourt ainsi 80 kilomètres de voie ferrée jusqu’au village d’Andaingo. Grâce à la configuration du sol, cette voie, qui ne présente que des déclivités très peu sensibles, va en ligne droite, au point de présenter des alignements de 17 kilomètres.
(À suivre.)
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 18, 2019

Il y a 100 ans : Riz et réquisition


Le riz de réquisition est livré, en gros, par l’Administration à Tamatave, au prix inouï de 475 francs la tonne, alors qu’à Tananarive le prix par tonne est de 335 francs !
On se demande le motif de cette différence de traitement. Il ne peut même pas s’expliquer par une différence dans le prix de revient. Il est impossible de supposer, en effet, que l’Administration ait réquisitionné du riz à Majunga à un prix supérieur à 300 francs la tonne.
Ce prix est déjà beaucoup trop élevé car il est avéré que, même à 250 francs, les usiniers auraient déjà un bénéfice fort honnête !
Mais, en supposant que l’on ait payé le prix fort, soit 300 francs la tonne, le riz ne peut, en tout cas, revenir à Tamatave à plus de 350 francs.
Pourquoi alors ce prix fantastique de 475 francs ?
Devant de pareilles inconséquences, nous ne pouvons que souhaiter que le Gouverneur Général mette fin une bonne fois à la réquisition et laisse le commerce libre tout en sévissant, s’il y a lieu, contre les spéculateurs et les accapareurs.

Monsieur le Gouverneur Général à Tamatave

M. le Gouverneur Général est arrivé à Tamatave dimanche matin. À la gare, de nombreux colons, des fonctionnaires des indigènes sont allés le saluer.
Le lundi, il a installé la nouvelle Commission Municipale et prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a montré à la nouvelle commission ses devoirs et ses attributions.
De ce premier contact avec M. le G. G., les membres de la nouvelle commission se sont montrés très satisfaits. Après cela, M. Schrameck s’est retiré et a laissé la Commission Municipale à ses travaux.
L’après-midi, il a visité les écoles, la poste, la prison, les dépôts de riz et il est reparti de Tamatave le soir à 9 heures.
Arrêté
Art. 1er. – MM. Chatillon, Directeur de la Société des Messageries françaises, Dechamp, négociant, Grenard, banquier, Isambert, imprimeur, Luzet, agent de la Compagnie Lyonnaise et le docteur Vié sont nommés, pour une période de deux ans, membres de la Commission Municipale de Tamatave en remplacement de MM. Caucé, Baron, Baillet, Bouvier, Clarke et Dupré.
Art. 2 – MM. Nativel et Vié sont nommés respectivement premier et deuxième Adjoints à l’Administrateur-Maire.
Art. 3. – l’Administrateur Maire de Tamatave est chargé de l’exécution du présent arrêté.
Signé : A. Schrameck.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 16, 2019

Il y a 100 ans : Notre ville, Tamatave (2)


(Suite et fin.)
Il n’est pas jusqu’aux indigènes à qui il serait possible de créer des quartiers confortables convenablement disposés, dont ils n’éprouveraient plus le besoin de s’enfuir, de déborder comme ils le font de leur pacage actuel de Tanambao.
Tout cela est faisable. Le fera-t-on ? Oui, si les services compétents y mettent de la bonne volonté, et si nos dirigeants accordent les crédits nécessaires.
Le Tamatave

Nouvelles maritimes et courriers

La Crimée, qui doit emporter le prochain courrier pour France, est en réparation à Maurice. Elle ne sera pas à Tamatave avant le 25 courant.
Le Louqsor, prochain courrier de France, sera à Tamatave du 15 au 20.
La Cordillère, venant de France, a passé à Port-Saïd le 29 novembre.

La V. V. S.

De L’Action :
À l’occasion de la Victoire, M. le Gouverneur Général a décidé de gracier tous les Membres de la V. V. S. qui avaient été condamnés à trois années de détention administrative. Ces indigènes ont montré un réel repentir de s’être laissé entrainer dans la célèbre aventure.
M. Schrameck va étudier les dossiers des autres condamnées afin de prendre à leur égard telles mesures qui conviendront.

Riz

On nous signale qu’une forte quantité du riz chargé à Majunga sur Sidon est composée de brisures et de déchets d’usines.
Il est bon de rappeler que la commission « ad hoc » avait condamné du riz semblable, arrivé pour le Commerce, au temps où la réquisition ne sévissait pas.
Nous espérons que l’Administration saura s’appliquer les règlements qu’elle applique aux autres et que les fonctionnaires chargés de vérifier les achats n’éviteront pas la sanction qu’ils méritent.
Le Tamatave

Mort au champ d’honneur

Dousse, sous-lieutenant au 8e tirailleurs algériens. Chevalier de la Légion d’honneur avec quatre citations antérieures. Mort des suites de ses blessures. Cité dans les termes suivants :
« Officier de grand courage et animé du plus haut sentiment du devoir. Véritable entraîneur d’hommes. Mortellement atteint à la tête de sa section en se portant à l’attaque d’un village opiniâtrement défendu par l’ennemi. »
M. Dousse était garde principal de 1re classe de la garde indigène de Madagascar.
Journal officiel de Madagascar et dépendances


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 13, 2019

Il y a 100 ans : Notre ville, Tamatave (1)


À l’heure actuelle, on signale dans notre ville comme une recrudescence de fièvre paludéenne, qu’il est convenu d’attribuer au changement de saison, qui peut bien ne pas y être indifférent, mais il faut l’attribuer surtout à la façon défectueuse dont est construite la ville de Tamatave, sans plan général, au jour le jour, dans la hâte fiévreuse de l’improvisation
Nous sommes la principale ville maritime de l’Est – et pour le moment l’on peut dire de tout Madagascar – et nous sommes campés sur notre langue de sable comme des gens qui n’auraient pas l’intervention d’y rester.
Nous avons une seule rue et des ruelles vites passées à l’état de simples venelles. La municipalité épuise chaque année ses ressources à relever les caillasses mal accrochées à ce sable mouvant ; il serait une meilleure affaire d’employer une fois pour toute des crédits suffisants à la constitution de solides chaussées profondément empierrées donnant ainsi un fond inébranlable, retenant mieux la macadamisation de surface.
On ne pourra tout faire en une fois : mais l’essentiel est de commencer à le faire.
Il en est de même des bâtisses.
En dehors des dangers si souvent renouvelés des cyclones, nos maisons, à quelques exceptions près, sont construites avec des bois trop minces qui n’abritent qu’approximativement contre les intempéries et nullement contre l’humidité et la chaleur du dehors. Ajoutez à cela des toitures en tôles de fer plus ou moins galvanisées que vous pouvez toucher presque de la main tant elles sont basses en général, concentrant dans l’habitation la chaleur solaire, au point d’en faire de véritables étuves, foyer d’infection où la fièvre trouve à se développer tout à son aise.
Or, la terre ferme n’est pas loin ; un service public de decauvilles nous apporterait à bon compte de bonnes pierres de fondations ; le gouvernement général, par une réduction spéciale des tarifs de transports, devrait faire arriver en abondance à la côte briques et tuiles de l’Émyrne ; nos forêts de l’Est sont remplies d’excellents bois pour des pièces de charpente de tout repos et même des bardeaux qui sont tout indiqués pour les toitures dans cette région très pluvieuse.
(À suivre.)
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 10, 2019

Il y a 100 ans : Une lettre du Général Galliéni (2)


(Suite et fin.)
Sous peu un bureau semblable sera constitué à Tamatave, et des instructions rédigées d’après les mêmes principes seront envoyés à tous les Résidents, Commandants de Cercles, autorités civiles et militaires de l’intérieur et de la côte. D’autre part des recommandations sont faites à tous les services intéressés pour que les nombreuses affaires en suspens, telles que concessions de terrain, de mines, exécutions de travaux, etc. soient étudiées et résolues le plus rapidement possible. Bref, l’appui qui sera donné à tous les colons français à Madagascar n’aura pour limites que les règles posées par le Département des Colonies auxquelles j’ai pour devoir de me conformer strictement, et l’observation de la plus rigoureuse impartialité dans l’examen des demandes de chacun.
Dès maintenant, je vous prie de vouloir bien me transmettre les vœux que vous avez à exprimer dans l’intérêt du commerce et de la Colonisation.
J’y donnerai la satisfaction la plus large possible ; mais vous voudrez bien, en me les adressant, tenir compte des difficultés de toutes sortes que j’ai trouvées à mon arrivée à Madagascar.
J’espère, avec l’appui de tous, arriver à les surmonter peu à peu ; mais, en attendant, et pour quelque temps encore, elles m’obligent à borner mes efforts, et devront souvent paralyser ma bonne volonté quand il s’agira de vous fournir le concours que vous me demanderez et auquel, je vous le répète, vous avez droit de la façon la plus complète.
Le Général Commandant Supérieur des Troupes et des Territoires Militaires, faisant fonctions de Résident Général.
Signé : Galliéni.
Il est certes regrettable que cette ligne de conduite n’ait pas été suivie par de nombreux Administrateurs pour lesquels hélas le colon est l’ennemi !
Nous avons de bonnes raisons de croire que M. Schrameck partage les idées de notre premier Gouverneur en ce qui concerne la colonisation.
Il aura un fort courant à remonter, mais grâce à son énergie, il arrivera certainement à vaincre toutes les difficultés de la force d’inertie que l’on ne manquera pas de lui opposer – qu’il ait au moins dans cette tâche l’appui de tous les colons.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 7, 2019

Il y a 100 ans : Une lettre du Général Galliéni (1)


Nous croyons intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs la lettre adressée par le Général Gallieni aux membres de la Colonie française dès son arrivée à Madagascar en octobre 1896.
Messieurs,
Mon premier soin, en prenant provisoirement les fonctions de Résident Général à Madagascar, conformément aux ordres de M. le Ministère des Colonies, est de me mettre en relations avec vous.
Je n’ai pas besoin de vous indiquer les sentiments qui m’animent vis-à-vis de nos commerçants et colons.
Dans tous les commandements coloniaux que j’ai eu l’honneur d’exercer, j’ai toujours considéré comme le premier de mes devoirs de fournir mon concours la plus complet à mes compatriotes, estimant que les colonies sont faites pour les colons français, n’ignorant pas les risques auxquels ils s’exposent en s’expatriant et en aventurant au loin leurs personnes et leurs fortunes, et applaudissant de grand cœur à tous les succès qu’ils peuvent obtenir.
J’ai toujours posé en principe cette vérité et je me suis efforcé de la faire admettre par mes subordonnés, à savoir que la réussite d’un colon français exerçait la plus heureuse des influences, la plus essentielle de toutes au point de vue de la colonisation française, car la nouvelle, avec les multiples moyens que nous possédons aujourd’hui, s’en répandait en France et déterminait aussitôt plusieurs de nos compatriotes à venir tenter à leur tour la fortune au loin, en apportant dans ces nouvelles terres françaises le concours de leurs intelligences et de leurs capitaux.
Je compte ici rester fidèle à ce principe qui est d’ailleurs conforme aux instructions que j’ai reçues de M. le Ministre des Colonies et je m’efforcerai par tous les moyens à ma disposition de vous faciliter votre tâche. Déjà, à Tananarive, j’ai créé auprès de moi un bureau commercial, qui sera chargé de centraliser tous les renseignements intéressant les colons à un titre quelconque, de les leur communiquer, de faire faire dans les points encore inexplorés de l’île les études nécessaires à l’extension de la colonisation, d’indiquer aux colons les endroits où ils doivent se rendre, en un mot de les aider partout et toujours dans leurs entreprises de nature diverse auxquelles ils comptent se livrer.
(À suivre.)
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 6, 2019

Il y a 100 ans : Avis relatif à la démobilisation


La majeure partie de l’effectif des hommes de troupe français gradés du groupe de l’Afrique orientale est composée de réservistes et de territoriaux ressortissant aux bureaux de recrutement de Madagascar et de la Réunion.
Cet effectif a été durant la guerre et se trouve encore présentement réduit au strict minimum.
En dehors des besoins des services publics et de cas de strict intérêt national, il ne sera donc possible de mettre en sursis, puis de démobiliser les intéressés, dans l’ordre des classes en commençant par la plus ancienne, qu’au fur et à mesure de l’arrivée de France de gradés de relève. Cette relève a été demandée télégraphiquement au département de la guerre.
En ce qui concerne les hommes de troupe français non gradés, la situation est différente. Il y a présentement un excédent d’effectif qui va disparaitre par la mise en sursis immédiate :
a) Des militaires non spécialistes faisant parties des classes les plus anciennes ;
b) Des hommes du service auxiliaire, non indispensables, de toutes classes.
Journal officiel de Madagascar et dépendances

Vol d’une pirogue et de bananes

4 indigènes étaient prévenus d’avoir soustrait au préjudice de Mme B. 43 régimes de bananes et une pirogue. L’auteur principal avait avoué à l’instruction, mais avait dénoncé comme étant ses complices 3 autres indigènes. À l’audience, il a renouvelé ses aveux, mais a déclaré qu’étant très bouleversé, il avait dénoncé les 3 indigènes qui étaient innocents.
Après une plaidoirie de l’avocat, le tribunal, voyant que la culpabilité des 3 complices désignés par L. n’était pas suffisamment établie, les a acquittés et a condamné le prévenu à deux ans d’emprisonnement et à 100 francs d’amende.

Le poisson

Depuis la suppression des trains de nuit, le poisson de mer a fait sa réapparition sur le marché de notre ville. Cela provient de ce que les courtiers en poisson, qui allaient attendre le mardi soir sur la plage à l’arrivée des pêcheurs pour expédier le poisson ce même soir à Tananarive, ne peuvent plus faire ce commerce. Le poisson, malgré la glace employée, après une journée de voyage, n’arrive plus frais à la capitale.
C’est pour cela que nous pouvons en ce moment-ci manger du poisson de mer à Tamatave.
À quelque chose malheur est bon.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 4, 2019

Il y a 100 ans : La destruction des forêts à Madagascar


Madagascar possède environ 9 millions d’hectares de forêts pour 592 000 kilomètres carrés. C’est bien peu de chose quand on compare cette surface boisée à l’immense étendue occupée par les mamelons dénudés et arides des hauts plateaux.
L’Administration, devant la disparition progressive des grandes forêts, s’est décidée à prendre les mesures nécessaires, et M. Fauchère, Inspecteur d’Agriculture Coloniale, étudie en ce moment le reboisement du plateau central dénudé de l’Imerina.
Trop longtemps on a laissé les indigènes brûler les forêts pour préparer leurs rizières de montagne et obtenir de bons pâturages.
Il faut des années pour remplacer ce que le feu a détruit en quelques heures, bien que la nature, dans la grande île, soit assez généreuse pour faire reverdir au bout de deux ou trois jours les clôtures de bambou coupés et plantés dans le sable. Ce n’est pas le seul exemple de la richesse du sol : des lilas du Japon, à Ankazobé, ont atteint 4 mètres de haut après 5 ans de plantation. Les eucalyptus, les mimosas poussent avec une extraordinaire rapidité à Tananarive. Des noyaux de mangues jetés au hasard sur la route de l’Ouest ont donné des arbres magnifiques là où l’on a remué la terre.
Des essais de reboisement avaient été faits il y a déjà 4 ou 5 ans, et des pépinières ont été établies à Alarobia, à Ambatolaona. Les essences sur lesquelles ont porté les essais furent : l’eucalyptus, le mimosa, le pin et quelques espèces locales choisies parmi les meilleures. Les pépinières ont donné les résultats attendus, elles ont permis de déterminer les espèces forestières les plus propres à procurer un reboisement rapide, et des bois de valeur certaine. Elles ont également fourni les plans nécessaires pour reboiser des surfaces très importantes.
Grâce à la compétence de l’Inspecteur d’Agriculture désigné plus haut, et au bon vouloir de l’Administration, les travaux forestiers de la Colonie vont être menés activement, de façon à développer et à améliorer les richesses forestières de Madagascar.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

February 3, 2019

Il y a 100 ans : La crise du graphite (2)


(Suite et fin.)
Pour conclure, disons que la crise ne tardera pas à cesser, mais donnons le conseil aux exploitants de ne s’attacher à traiter que des graphites de bonne teneur, les exigences des acheteurs paraissant devoir porter sur le titrage en carbone des lots offerts.
P. Virelay.
La Guerre étant heureusement terminée, il n’existe plus de raison pour règlementer d’une façon quelconque les exploitations du graphite, sauf cependant un certain contrôle au sujet de la teneur en carbone. Il nous faut le commerce libre, tant sur la France que sur les autres pays.
Il est possible que certains gros accapareurs cherchent à entraver cette liberté, de façon à pouvoir écouler leurs stocks aux prix excessifs qu’ils pratiquent encore actuellement en France.
Ces gens-là ont gagné suffisamment d’argent pendant que le véritable exploitant se ruinait. Leur situation est beaucoup moins intéressante que celle de ce dernier, et nous avons confiance en M. le Gouverneur-Général dont la clairvoyance est bien connue pour déjouer les dernières manœuvres de nos Caïmans.

Au Tribunal

Le nommé L., propriétaire rue Lieutenant Lubert, était le 7 septembre avisé d’avoir à reconstruire son immeuble et à refaire l’entourage en maçonnerie suivant les arrêtés en vigueur. Pour n’avoir pas obéi à l’avis, L. comparaissait le 3 décembre devant le Tribunal correctionnel de Tamatave.
Pour sa défense, L. dit : qu’il n’y a pas de tôles sur place pour arranger son immeuble, et que pour refaire l’entourage en maçonnerie il n’y a pas non plus de ciment à Tamatave.
Il a été condamné à 15 francs d’amende.
Comparaissait également devant le tribunal le boucher Daoud pour avoir vendu au marché de la viande de bœuf au-dessus du tarif.
Il lui est échu 5 francs d’amende.

Encore le riz

Les personnes qui, hier, allaient chercher du riz à la Mairie, se plaignaient de ce que ce riz contenait 50 % de brisures. Plusieurs d’entre elles sont allées trouver M. l’Administrateur-Maire à ce sujet, d’autres se sont retirés sans prendre la quantité qui leur revenait.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.