August 16, 2014

Il y a 100 ans : Troupes théâtrales indigènes

Madagascar a ses artistes indigènes.
Le chef d’une de ces troupes porte un nom imposant : il s’appelle Rainizanamanga-Betsinjaka. Seul de sa troupe, il va en pousse-pousse. Les autres vont à pied. Dam ! le réseau ferré malgache ne s’étend pas encore assez loin pour desservir toutes les localités où doit se transporter la troupe !
Les artistes sont d’ailleurs hiérarchisés et spécialisés comme en Europe ; des quatorze sujets qui la composent, le principal est naturellement le jeune premier, qui se parfume à la vanille, s’attife élégamment et esquisse des effets de torse comme ses collègues parisiens ; la forte chanteuse lui fait vis-à-vis, la chanteuse légère, la basse et la duègne évoluent de leur côté en compagnie des danseuses de genre.
La troupe de Rainizanamanga connaît les mortes-saisons de telles localités et leurs époques de recettes. Son répertoire, un peu rudimentaire, se compose de drames indigènes et de vaudevilles français adaptés à la mentalité malgache. D’ailleurs le programme se modifie selon que la salle est composée de Sakalaves, de Betsimisarakas ou de Hovas. Quand la troupe joue devant un public qui ne comprend pas la langue employée, la pantomime prend plus d’importance.
Les artistes malgaches sont appelés à participer à la plupart des fêtes, même officielles, de la Grande Île. Ils se rappellent encore avec joie la fête organisée par le comité de Madagascar au Palais de la Reine, qui leur a rapporté gros.
Ils provoquent également leurs compatriotes amateurs en des concours de chants et de danses et c’est tout juste si ces concours ne se terminent pas par des bagarres.
Afin de les éviter, le jury distribue force ex-æquo, et chacun s’en va content d’être le premier !
Les Malgaches sont fiers de leurs artistes nationaux.
C’est tout juste s’ils ne demandent pas des subventions au bénéfice de ces derniers.

Création d’un service des archives à Madagascar

Un service des archives et de la bibliothèque du gouvernement général à Tananarive vient d’être créé par un arrêté de M. Picquié, dans le but d’assurer la conservation de tous les documents d’ordre historique et administratif intéressant Madagascar et ses dépendances.
M. Even, sous-intendant en retraite, a été choisi pour diriger ce nouveau service. C’est là un choix excellent.

Le Courrier colonial


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August 15, 2014

Il y a 100 ans : Tananarive et ses industries (2)

(Suite et fin.)
L’art de la dentelle, pratiqué de tout temps dans la Grande Île, a pris une extension considérable à Tananarive, depuis quelques années ; les femmes qui s’y adonnent ont modifié et perfectionné leurs modèles ; les métiers européens qu’elles ont adoptés leur ont permis de sortir des vieux types routiniers ; dans le district d’Ambohimanga, plus d’un millier de dentellières travaillent sur commande, et des commissionnaires expédient leurs dentelles sur les marchés d’Europe.
Les voies de communication, totalement inexistantes avant l’occupation française et qui se créent partout, à l’heure actuelle, surtout depuis l’arrivée de M. Picquié, ont aidé puissamment au développement économique de la région ; chemins de fer, automobiles, voitures et charrettes à bœufs sillonnent la province, portant les produits du pays vers les centres d’exportation.
Toute la région centrale de Madagascar fait preuve d’ailleurs aujourd’hui d’une vie industrielle intense qui ne fera que s’accroître.
Sous l’intelligente impulsion de son gouverneur général, Madagascar se développe rapidement, si bien qu’au triple point de vue économique, industriel et agricole, cette île prendre place, un jour prochain, parmi les grands pays producteurs du monde.

Un livre illustré sur les Hovas

C’est celui que le lieutenant Sarramon, docteur des troupes coloniales, va faire paraître, ayant pour titre L’Hygiène pratique à l’usage des Hovas. Avant de quitter Tananarive, le lieutenant Sarramon a confié son œuvre au peintre Supparo, le fondateur de l’École des beaux-arts, qui s’est chargé de faire exécuter les illustrations par ses élèves.
On sait que M. Supparo, comme illustrateur, a été le collaborateur de Francis de Croisset, Willy, Carpentier, Félicien Champsaur, Oscar Méténier, Delphi, Fabrice, etc., etc., et qu’il possède un remarquable talent dans ce genre de dessin.
Il sera tiré de l’ouvrage trois exemplaires originaux, dont deux seront offerts à M. Albert Picquié, gouverneur général de Madagascar, et un au docteur Henry Gallay, directeur des services sanitaires de Madagascar.
L’ouvrage doit être envoyé à Paris pour y être richement relié. Dès qu’il nous sera parvenu, nous en rendrons compte à nos lecteurs.

Le Courrier colonial


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August 14, 2014

Il y a 100 ans : Tananarive et ses industries (1)

Les industries, tant européennes qu’indigènes, prennent à Tananarive un développement remarquable. La plupart des branches de l’industrie européenne y sont représentées à des degrés divers.
On sait que la capitale de la Grande Île est alimentée en eau et en lumière électrique par une belle usine du dernier modèle ; les glacières se sont multipliées au fur et à mesure qu’augmentait la population européenne.
Là ne s’arrête pas l’essor de l’activité industrielle ; toutes les industries secondaires des villes sont exercées à Tananarive, soit par des Européens, soit par des indigènes.
Ces derniers n’ont pas seulement conservé leurs métiers d’autrefois ; ils les ont perfectionnés grâce à notre concours.
L’industrie des chapeaux de paille, par exemple, si essentiellement malgache, a été portée à un degré de perfection remarquable ; au lieu de s’en tenir aux chapeaux en écorce de zourzour que produisait presque exclusivement la Grande Île autrefois et qui, vendus quelques sous, servaient de couvre-chefs pour le travail des champs, tant aux ouvriers qu’aux colons, les artisans malgaches se sont mis à fabriquer des chapeaux de luxe genre Panama. Ils emploient non seulement la fibre de raphia, mais encore diverses plantes des marais, aux fibres délicates et fines ; ils ont substitué des formes nouvelles et élégantes aux anciennes formes. Ces chapeaux, envoyés en France, s’écoulent très facilement. Le chiffre de ces exportations dépasse 1 000 000 de francs par an.
Les indigènes fabriquent également des poteries en terre rouge, industrie qu’ils tiennent des Européens et dans laquelle ils font chaque jour des progrès ; de même ils apportent un soin plus artistique à la confection de leurs rabanes, de leurs nattes et des divers articles de sparterie qu’ils ont produit de tout temps ; ils sculptent le bois et la corne ; ils fabriquent du savon et des bougies, des tuiles et des briques ; des meubles très élégants avec les bois précieux qui abondent dans leurs forêts. Madagascar arrive peu à peu à produire, pour sa consommation locale et même pour l’exportation, une foule d’articles qu’autrefois cette île devait demander à l’extérieur.
(À suivre.)

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August 13, 2014

Il y a 100 ans : Les méfaits des sorciers de Madagascar

En dépit des progrès de notre civilisation dans la Grande Île, malgré tous nos efforts pour mettre un terme aux escroqueries des sorciers, tant ombiasy que sikidy, leur influence n’a guère diminué chez les indigènes.
Voici une récente histoire de bœufs qui va donner une idée des procédés de ces dangereux charlatans.
Un Malgache, en se mariant, avait donné à sa femme deux bœufs en dot ; celle-ci les confia à son père, habitant un village éloigné d’une demi-journée à peine de leur résidence.
Peu de temps après, ils apprirent que les deux bœufs avaient disparu. Le frère de la femme était venu leur en apporter la nouvelle. Le ménage, très affecté, se hâta de se rendre sur les lieux pour essayer de retrouver les animaux. N’y pouvant parvenir, il s’adressa à l’ombiasy.
Celui-ci conduisit le mari et la femme, accompagnés du frère de cette dernière, devant le troupeau paternel.
— Mais les voici vos bœufs, s’écria-t-il, montrant le troupeau ; je les vois là, devant moi.
Les autres eurent beau écarquiller les yeux, ils ne voyaient que les bœufs du père et du frère, mais pas les leurs.
L’ombiasy paraissait stupéfait ; puis il s’écarta un instant, se recueillit et comme sous le coup d’une subite inspiration :
— Je sais, dit-il à la femme, pourquoi ni toi ni ton mari vous ne pouvez voir vos bœufs ; tu as commis une faute à l’égard de ta mère en n’en sacrifiant pas un à ses mânes quand ton mari te les a donnés. Tant que tu n’auras pas réparé cette faute, tu ne les reverras pas.
Les malheureux, convaincus de l’exactitude de cette histoire, s’empressèrent d’acheter un autre bœuf, fourni d’ailleurs par l’ombiasy lui-même, de le sacrifier aux mânes irrités de la belle-mère et, ayant pu « revoir » leurs bestiaux, de rémunérer largement l’ombiasy ; celui-ci, d’ailleurs, partagea avec le frère, son complice.
Dans tous les pays du monde, de tels procédés constituent des escroqueries et sont punis par les lois.
Il serait nécessaire qu’à Madagascar des exemples sévères y mettent un terme.

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August 12, 2014

Il y a 100 ans : Médecins civils et militaires aux Colonies

Il vient de se passer à Tananarive une véritable ignominie.
Depuis sept ans, l’Institut Pasteur de Tananarive est dirigé par un civil, le Docteur Salvat, pharmacien de 1ère classe, docteur en médecine, licencié ès-sciences, sur le point de passer sa thèse de doctorat, ancien élève de l’Institut Pasteur de Lyon et ancien chef du laboratoire de pathologie générale.
Aucun médecin de l’armée ne possède des titres égaux.
Depuis sept ans, le Docteur Salvat se livre à un labeur acharné, avec une conscience scrupuleuse, un zèle connu de tous. Avec un personnel réduit, des crédits modestes, il a fait face à toutes les nécessités de son service. Réservant toutes ses facultés et tout son temps à sa fonction, il n’a jamais fait de clientèle.
Ses travaux scientifiques sont nombreux. Il a éclairé la pathologie des mycoses si nombreuses et si graves à Madagascar. Ses études prolongées sur la rage, bientôt publiées dans ses thèses de doctorat, sont appelées à avoir un grand retentissement.
De l’utilité pratique de son action je ne citerai qu’un exemple.
La rage est très fréquente à Madagascar. En sept ans, le Docteur Salvat a traité par les injections 809 mordus, avec un seul décès. C’est la meilleure statistique connue je crois : 0,12 %.
Le vaccin jennerien, préparé à Tananarive, est supérieur à celui de toute autre provenance. Au Harrar les virus envoyés de France, d’Indochine avaient toujours échoué : depuis trois ans le service de santé de l’Abyssinie s’approvisionne à Tananarive.
Or, le mois dernier, le Docteur Salvat a appris brutalement qu’il cesserait, en août, de diriger l’Institut Pasteur et qu’il y serait remplacé par un médecin militaire. C’est une injustice abominable : c’est une perte pour la colonie. Cette sanction ne doit pas être exécutée.
Dans mon prochain article, je montrerai avec quelle duplicité, par quelles complicités calculées et perfides, pour ne pas dire plus, du service de santé, de l’Inspection et du Gouvernement Général, on a tenté d’exécuter le Docteur Salvat.
Victor Augagneur,
Député du Rhône, Vice-Président de la Chambre.
Les Annales coloniales


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August 11, 2014

Il y a 100 ans : Poissons et paludisme

On signale les dangers de la destruction systématique des poissons par les indigènes dans certains cours d’eau de Madagascar.
Le poisson est, on le sait, grand destructeur d’anophèles, larves du moustique ; il compte donc parmi les agents les plus actifs contre le paludisme, dont le moustique est le véhicule ordinaire.
Les récentes inondations ayant détruit un grand nombre de rizières, les indigènes se nourrissent actuellement surtout de poissons. Il n’y aurait pas à leur en faire un reproche s’ils en pêchaient juste pour leur consommation ; mais ils le gaspillent, en employant la nasse qui enlève de l’eau beaucoup plus de poissons qu’il ne leur en faut. Chaque jour, une bonne partie de leur pêche inutilisée pourrit ainsi et ne peut servir qu’à faire du fumier. Il en résulte que cette année les moustiques fourmillent littéralement.
Il serait facile, cependant, d’interdire la nasse comme engin de pêche.

La question du pétrole à Madagascar

De temps en temps, on fait courir le bruit que d’importants gisements de pétrole auraient été découverts à Madagascar.
Nous croyons devoir mettre nos lecteurs en garde contre ces nouvelles, qui ont trop souvent un caractère tendancieux et sont lancées pour favoriser les spéculations de certains gros brasseurs d’affaires de l’Afrique du Sud.
Évidemment, des recherches sont faites depuis quelque temps, dans la région de Maroabaly, près d’Ankavandra, province de Morondava ; nous avons signalé nous-mêmes la découverte par les prospecteurs, à 100 mètres de profondeur, de grès pétrolifères ; mais on n’a pas encore trouvé de pétrole liquide, susceptible de faire l’objet d’une sérieuse exploitation.
Ces fausses nouvelles sont regrettables à tous égards ; elles inspirent, en effet, de la méfiance pour les industries malgaches en général, et risquent d’éloigner les capitalistes qui pourraient favoriser le développement des entreprises dans la Grande Île.
Or, nombre d’entreprises agricoles et minières, à Madagascar, ont besoin d’argent à l’heure actuelle pour prendre l’essor qu’elles sont en droit d’espérer.
Il faut donc bien prendre garde d’effaroucher les capitaux, par de fausses nouvelles de cette nature.

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August 10, 2014

Il y a 100 ans : L’avenir de l’agriculture à Fort-Dauphin

La province de Fort-Dauphin, sur laquelle se porte peu l’attention, est, cependant, l’une de celles de Madagascar qui offrent le plus de ressources à l’agriculture.
La station d’essais de Nampohana produit actuellement du café, du thé, du girofle, de la vanille, dans des conditions telles que leur rendement sur une grande échelle serait certainement rémunérateur.
Le district d’Isaka est l’une des régions les plus favorisées de la province ; le créateur de la concession d’Émeraude, M. Conchon, après de très beaux débuts, fut assassiné pendant la révolte de 1901 et, depuis lors, cette magnifique propriété attend un nouveau concessionnaire et des capitaux pour donner un beau rendement.
L’expérience a prouvé que, dans toute cette vallée de la Fanjahira et dans les territoires environnants, le café, la vanille, le girofle, le manguier, le letchi prospèrent admirablement.
À Manantantely existe une très belle plantation d’agave, dont les fibres en échantillons envoyées en France ont été très bien cotées : 60 000 pieds sont en plein rapport ; 25 000 autres restent à planter. Comme Zoakar, Manantantely attend des capitaux pour assurer sa mise en valeur.
Les indigènes cultivent le riz, le manioc, le maïs, l’arachide.
Enfin le versant est de la chaîne côtière est riche en essences précieuses et en nombreux bois d’ébénisterie.
Les ruches abondent également dans les forêts, malheureusement les indigènes enfumaient jusqu’ici les abeilles pour recueillir la cire. Depuis peu, ils ont fini par comprendre qu’on pouvait récolter celle-ci sans détruire les ruches.
L’exploitation rationnelle et méthodique de la cire pourrait être également une source d’importants bénéfices dans toute cette province.

La route de Mananara

Le gouverneur général de Madagascar, qui s’intéresse vivement à la route en construction destinée à relier, à travers la vallée de la Mananara, la riche région d’Ambatondrazaka et du lac Alaotra au chemin de fer de Tananarive à la Côte Est, a voulu s’assurer lui-même de l’état d’avancement des travaux. Le 15 avril dernier, il a parcouru en automobile la nouvelle route jusqu’à Amalabe, et est revenu dans la soirée à Tananarive après avoir visité les différents centres de la région.

Le Courrier colonial


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August 9, 2014

Il y a 100 ans : Les douaniers de Tamatave protestent

On va construire une caserne pour douaniers à la Pointe-Hastie, et déjà, comme les gardes républicains, à Paris, l’année dernière, les douaniers de Tamatave se plaignent des inconvénients du casernement. Ces braves gens, qui ne sont plus des bleus, dont beaucoup même sont pères de familles, souffriront d’une désagréable promiscuité. Le travail terminé, ils aimeraient être chez eux en famille, se délasser de leurs fatigues ; or, ils vont se trouver en plein caravansérail.
De plus, le nombre de « pièces pour ménages » étant limité, ne se mariera pas qui voudra. Il faudra attendre le départ, la retraite ou la mort d’un camarade pour convoler à son tour. Encore sera-t-il prudent de prendre son numéro !
Les célibataires prendront leurs repas en commun, et c’est là un autre motif de récriminations. Ce corps étant recruté un peu dans toutes les provinces de France, voire même aux colonies, le maître-queue aura fort à faire pour donner satisfaction au Bordelais qui aime le bon vin, au Marseillais qui se délecte d’aïoli et au créole qui préfère le riz et la rougaille. Fera-t-on la cuisine au beurre, à l’huile ou au saindoux ? Cruelle énigme !
On parle d’envoyer dans les postes isolés, c’est-à-dire dans la brousse, le surplus des ménages ; ils seront loin de tous secours médicaux, privés des ressources que fournissent les grands centres.
Qu’un enfant vienne à tomber malade et voilà un grave sujet de préoccupation pour le père dont le service ne pourra qu’en souffrir.
Il paraît que ce projet de caserne a pour cause une question d’économie : le bâtiment de la Pointe-Hastie coûtera, il est vrai, 45 000 francs, mais permettra de supprimer l’indemnité de logement. Nous ne croyons pas qu’il soit digne de l’État de lésiner ainsi sur le dos de fonctionnaires méritants.
Il paraît, d’ailleurs, que M. Picquié n’y serait pour rien ; l’initiative de cette décision reviendrait au chef du Service des Douanes, récemment rentré en France. Elle n’a pas une bonne presse à Tamatave.

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August 8, 2014

Il y a 100 ans : La comptabilité des commerçants hindous à Madagascar

Une circulaire, toujours en vigueur à Madagascar, exige que les livres de comptabilité soient tenus en français ou en malgache.
Dans les villes, les commerçants ont dû se conformer à cette règle pour éviter les contraventions. Mais, dans la brousse, il n’en est pas de même et les boutiquiers tiennent leurs livres dans leur propre langue, hindoue, chinoise ou autre.
Aussi, dès qu’un litige se produit, on se trouve en face de complications inextricables. Ces soi-disant livres de comptabilité se composent de notes n’ayant aucun rapport avec ce que nous appelons une « tenue de livres » ; elles ne sont, d’ailleurs, le plus souvent lisibles que pour celui qui les a écrites.
Alors il se passe ceci : un indigène est allé trouver un commerçant hindou ; il lui a acheté des lambas ou lui a emprunté de l’argent sur sa prochaine récolte de riz ; le commerçant a griffonné quelque chose sur son cahier et l’indigène y a mis sa croix.
La récolte faite, il l’a vendue à un autre.
L’Hindou l’appelle devant le juge de paix. Le Malgache nie avoir reçu du prêteur, et celui-ci montre son livre. Personne n’y comprend rien, une croix n’est pas une signature et le contrat n’a aucun témoin. Le juge est perplexe, et il finit par renvoyer les parties dos à dos.
Ainsi, dans l’intérêt même des commerçants, il faudrait exiger qu’ils aient des livres régulièrement tenus en français ou en malgache et qui puissent faire foi en la justice.
Ceux qui sont réfractaires à cette règle sont les usuriers, experts dans l’art de masquer leurs opérations derrière les irrégularités de leurs grimoires illisibles.
Le Courrier colonial

Les droits des Saintmariens

Le 6 mai dernier, la cour d’appel de Tananarive a rendu son arrêt dans l’affaire des Saintmariens.
La cour a admis que les Saintmariens n’ont point perdu par le décret de 1909 la jouissance de leurs droits civils et que ces droits ne sont pas incompatibles avec leur statut personnel.
Par contre, elle a décidé que l’existence de ce statut personnel est incompatible avec les droits politiques accordés aux citoyens français.
Cet arrêt donnera-t-il satisfaction aux Saintmariens ?

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August 7, 2014

Il y a 100 ans : Le record du diplodocus battu

Il détenait, ce diplodocus dont on tant parlé, le record de la longueur et le moulage que nous en avait donné M. Carnegie fit longtemps l’admiration des paléontologistes.
Ces mêmes paléontologistes, versatiles dans leurs amours, veulent aujourd’hui remplacer par une gloire plus grande – c’est le cas de le dire ! – celle du diplodocus détrôné.
À vrai dire, un tas d’ossements et de débris est tout ce qui représente actuellement le dinosaurien gigantesque, mais on estime qu’il sera presque deux fois aussi grand que le premier et qu’il faudra deux ans pour « se débrouiller » dans le fouillis des os brisés que l’on possède et qui ont appartenu à plusieurs animaux. Le travail exige de la patience et… de la force, car les tibias, d’un diamètre de 70 centimètres, ne sont guère moins hauts qu’un homme adulte !
L’étrange reptile dont s’occupent nos savants – et qui ne sera pas facile à loger au Muséum ! – provient de Madagascar où M. Perrier de la Bathie, un Français, en a recueilli les débris. Notre compatriote a soigneusement repéré les gisements d’ossements analogues, de sorte que, lorsqu’un premier squelette sera mis debout et nos paléontologistes redouteront l’oisiveté, ils pourront s’atteler à la tâche d’en reconstituer un autre.
Il a fallu, on s’en doute, de considérables efforts et de grosses dépenses pour amener de Madagascar à Paris cette gigantesque et lourde charpente, même réduite en morceaux, car ces morceaux sont pesants ! Le sol malgache a fort bien conservé ces os et leur a donné une dureté plus grande que la pierre.
Il faudra à M. Marcellin Boulle, le paléontologiste éminent qui s’occupera au Muséum de cette reconstitution sensationnelle, une patience et une science dont il a déjà donné maintes preuves.
Il lui faudrait aussi de l’argent, et notre Muséum a un budget 20 fois moindre que celui du British Museum.
Cependant Cuvier était français… et il a créé la paléontologie.
Les Annales coloniales

Une nouvelle association indigène à Madagascar

Un arrêté inséré au Journal officiel du 2 mai a autorisé le personnel indigène de l’enseignement officiel de Madagascar et dépendances à former une association amicale.

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August 6, 2014

Il y a 100 ans : Une épidémie infantile à Madagascar

On nous signale de Mahatsara une maladie étrange et d’un caractère très contagieux qui atteint depuis quelque temps les enfants en bas âges. Il s’agit d’une sorte d’ophtalmie purulente à évolution rapide.
Un matin, l’enfant se réveille, les paupières enflées et collées. Quand, à force de lavages à l’eau boriquée, on a réussi à ouvrir les yeux, on aperçoit l’œil, noyé dans une purulence épaisse.
Le lendemain, un autre enfant est atteint du même mal et le surlendemain un autre encore. En moins de huit jours, dans un seul village du district de Mahatsara, cinq enfants sont tombés malades ; aucun médecin n’étant à proximité, on les soigne comme on peut.
Nous espérons que, depuis le départ du courrier, l’administration avertie aura pris les mesures nécessaires pour parer au danger de ce mal qui tend à prendre un caractère épidémique.
On sait que l’ophtalmie purulente est d’origine vénérienne : les individus contaminés peuvent aisément communiquer ce mal aux autres personnes pour peu qu’ils négligent les soins de propreté.
Chez les enfants, l’ophtalmie purulente est généralement guérissable alors que, chez les adultes, elle entraîne presque toujours la perte de l’œil et souvent des deux yeux.

L’aviation à Madagascar

Le gouverneur général de Madagascar a accepté la présidence d’honneur d’un comité indigène qui s’est formé à Tananarive en vue de recueillir des souscriptions pour offrir un biplan à la colonie.
On sait que déjà M. Picquié, qui s’intéresse fort à l’aviation, comme à tout ce qui peut aider au développement matériel et moral de Madagascar, avait, il y a trois ans, fait venir deux aéroplanes ; mais les premières tentatives n’avaient pas répondu aux résultats attendus ; l’un des appareils même, monté par l’aviateur Fabre, était tombé d’une hauteur de 30 mètres et s’était écrasé sur le sol.
C’est à la suite de ces essais qu’un notable de Tananarive, Rabemananjara, a eu l’idée de faire appel à l’initiative privée pour introduire dans la Grande Île des appareils biplans, plus stables, croit-on, que les monoplans.
Espérons que le biplan, dû à l’initiative indigène, sera la première unité de la future escadrille malgache.

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August 5, 2014

Il y a 100 ans : Développement du trafic postal et téléphonique à Madagascar

L’essor économique que la colonie de Madagascar a pris depuis quelques années, essor qui l’a très rapidement amenée à un développement que lui envient déjà d’autres colonies plus anciennes, a eu, entre autres conséquences, celle de provoquer une augmentation constante dans l’étendue et l’importance de ses relations postales et télégraphiques.
La comparaison des statistiques de l’année 1913 avec celles de l’année 1909 permet de faire de très intéressantes constatations.
Alors que le mouvement général des fonds dans l’ensemble des bureaux de postes de la colonie s’élevait en 1909 à 48 700 000 francs, le montant des sommes perçues et payées a atteint en 1913 le chiffre de 83 300 000 francs.
Le nombre des correspondances postales et télégraphiques échangées pendant la même période a également augmenté dans des proportions importantes. Pour les lettres, il s’élevait en 1909 à 38 millions ; il a dépassé 42 millions en 1913. Pour les télégrammes et câblogrammes, il a passé de 202 000 à 586 000.
L’ouverture de nombreux bureaux de poste aux mandats intérieurs et métropolitains, ainsi que l’élévation de 500 à 2 000 francs du maximum du montant des valeurs à recouvrer dans les relations intérieures, ont eu pour effet d’accroître le nombre des opérations d’articles d’argent.
Le service des colis postaux, assuré désormais dans la majorité des bureaux de poste, complété par la création d’un service d’envois contre remboursement, a eu comme conséquence de porter en 1913 à 77 075 le nombre des colis reçus et expédiés ; en 1909, le chiffre de ces transactions s’élevait à 55 000.
Le développement des courriers postaux qui s’étendait en 1909 sur 14 000 kilomètres couvre maintenant plus de 20 000 kilomètres. Le réseau des lignes télégraphiques, de 8 172 kilomètres, est passé pendant la même période à 9 706 kilomètres.
Enfin, l’établissement du réseau téléphonique après l’établissement du téléphone dans la ville de Diégo-Suarez et la création de messages téléphonés sur la ligne du chemin de fer a porté à 1 307 kilomètres la longueur des fils qui était en 1909 de 483 kilomètres.

Le Courrier colonial


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August 4, 2014

Il y a 100 ans : Lettre de Tananarive

Les premières courses de la saison ont eu lieu sur le coquet hippodrome de Mahamasina à Tananarive, le dimanche 3 mai. Les tribunes, le pesage, la pelouse étaient garnis d’une foule élégante et animée ; quant aux indigènes, massés en rangs serrés autour de la piste et sur les hauteurs du Fort-Voyron, ils suivaient les épreuves avec un intérêt soutenu autant que bruyant.
Au point de vue hippique, la réunion a été des plus intéressantes : chevaux importés et chevaux du pays rivalisaient d’ardeur et de belle tenue. Trois courses de plat, disputées sur 1 200 et 1 800 mètres, ont aligné une vingtaine de chevaux aux allures rapides et soutenues, tous très courageux. La course d’obstacles, disputée sur un parcours de 2 500 mètres, a été gagnée dans un très beau style par une jument importée d’Australie, devant un peloton serré de cinq autres jolies bêtes.
Ajoutons que les jockeys malgaches, s’ils manquent un peu de la science du turf, ont fait preuve d’énergie et de souplesse.
En somme, cette journée est toute à l’honneur des méthodes d’élevage, auxquelles ont été habitués les propriétaires indigènes et dont ils ont compris l’efficacité.
Les très beaux résultats constatés sont le couronnement des efforts constants de l’administration pour l’amélioration et le développement de la race chevaline dans la Grande Île.

Les inondations de l’Ikopa en peinture

Avant de partir pour Antsirabe, le gouverneur général de Madagascar a commandé au titulaire du prix de la Grande-Île une toile représentant l’une des terribles inondations de l’Ikopa. Le peintre Supparo lui avait présenté une esquisse, qui avait été acceptée.
On sait qu’au dernier moment des inondations de janvier dernier, les indigènes, chassés de leur case par le débordement de l’Ikopa, s’étaient installés provisoirement dans des huttes en zozor, sur la grande digue de Nhoasisoat ; c’est ce sujet que le peintre Supparo fixera sur sa toile qui figurera à l’exposition particulière de ses œuvres, en juillet prochain, dans la grande serre du Palais de la Résidence, à Tananarive, que M. Picquié vient de mettre gracieusement à sa disposition.

Le Courrier colonial


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August 3, 2014

Il y a 100 ans : La conserve de langoustes

Tunis, 28 mai. – Par lettre de notre envoyé spécial. – Les Anglais, gens pratiques, ont installé au Cap des fabriques de conserves de langoustes et ils en tirent de larges bénéfices. Pourquoi ne les imiterions-nous pas ? Pourquoi ne créerions-nous pas, en France, ou plutôt dans nos colonies, une industrie aussi rémunératrice ? C’est la question que s’est posée M. Gruvel, dont vous connaissez les efforts intelligents et inlassables en faveur des pêcheries coloniales. Et aujourd’hui il apporte la réponse.
La langouste capturée par les marins français sur nos propres côtes, sur les côtes du Portugal ou d’Angleterre, est vendue vivante à la consommation. Il en est de même de la langouste royale que, toujours sur les indications de M. Gruvel, l’on s’en va, de Bretagne et aussi de la Provence, chercher en Mauritanie. Vouloir faire de la conserve avec ces provenances, ce serait une grande imprudence. L’on arriverait ainsi, en effet, à détourner le consommateur du produit vivant, qui est aujourd’hui très recherché partout. L’industrie langoustière en souffrirait sans retard et gravement. Laissons donc nos pêcheurs poursuivre, sur les bases actuelles, le travail entrepris en France, en Angleterre, au Portugal, en Mauritanie.
Et cherchons ailleurs pour la conserve. C’est à Madagascar que M. Gruvel veut emmener les Français. Là, en effet, la langouste abonde. Et, comme il est impossible de la ramener vivante en France, l’on peut et l’on doit se préoccuper de la travailler sur place, avant de la livrer à la consommation. Puisque les Anglais réussissent bien au Cap, il n’y a pas de raison pour que nous ne réussissions pas, nous, à Madagascar, avec cette langouste, nullement inférieure à la leur. Les débouchés ne manqueront pas. En France, en Angleterre, partout, nous trouverons facilement à placer nos conserves nouvelles. Déjà, une société est en formation à Paris en vue d’organiser à Madagascar une industrie de ce genre. Et il est probable que d’autres se constitueront dans un avenir prochain.

L’Ouest-Éclair (éd. De Caen)


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August 2, 2014

Il y a 100 ans : Tout fout le camp

Les Petites Affiches de Majunga ont publié le 30 avril le filet suivant.
Après la démission des élus de la Chambre consultative de Tananarive, voici celle des membres de la C. C. de Tamatave. Notre confrère la Tribune du 21 avril annonce qu’en fait, par la démission des uns et l’absence des autres, la Chambre consultative de Tamatave n’existe plus. Oyez plutôt :
« Les commerçants de Tamatave avaient à élire dernièrement six membres à la Chambre consultative. Le lendemain de leur élection, ces messieurs ont jugé bon de démissionner. De sorte que cette assemblée, par suite de la rentrée en Europe de quelques-uns de ses membres et des démissions qui viennent de se produire, n’existe plus de fait. »
À Majunga, où le Tribunal de commerce avait été le premier constitué, on a voté sa suppression dans une réunion récente des corps élus.
C’est assez dire la lassitude des colons dans ce rôle de figurants et de plastrons. Ils en ont assez.
Les Annales coloniales

Les courses de Tamatave

Le 12 avril dernier ont eu lieu les courses de Pâques sur l’hippodrome de Tamatave. Cette fête sportive a été favorisée par le temps et un public élégant a applaudi les vainqueurs.
Tribune et pelouse étaient également garnies d’une foule joyeuse. Ces réunions deviennent de plus en plus populaires dans la Grande Île et le public les suit avec un véritable intérêt.

Les prisons sont insuffisantes à Madagascar

On se plaint à Madagascar de l’exiguïté des prisons. Le manque de place à la maison d’arrêt d’Antanimora, notamment, oblige l’administration à loger pêle-mêle les diverses catégories de détenus, contrairement aux règlements ; de là de nombreux inconvénients, tant au point de vue de l’hygiène que de la morale et de la discipline.

Vente clandestine de remèdes à Madagascar

Des agents du service des recherches de la Grande Île avaient obtenu des indications précises sur des indigènes qui se livraient à la vente clandestine de médicaments malgaches.
Agissant d’après ces renseignements, ils ont découvert, chez plusieurs de ces rebouteux, des récipients contenant de la « ranomena » (teinture d’iode) et des appareils distillatoires servant à la fabrication de ce produit.

Le Courrier colonial


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