September 12, 2016

Il y a 100 ans : Au sanatorium d’Antsirabe

Antsirabe exulte. Lors du dernier voyage du Yarra sont arrivées une quinzaine de familles mauriciennes, soit une quarantaine de personnes (les journaux bourbonnais disent 102, sans préjudice d’une trentaine de Réunionnais).
L’arrivée des Mauriciens n’est pas sans intérêt, et le lecteur comprendra l’importance du séjour à Antsirabe de ces voisins qualifiés pour reconnaître les richesses naturelles de la station thermale, les ressources sans nombre qu’elle offre et son avenir immense.
Aussi, la presse locale fait-elle fête à ces arrivants, qui doivent être suivis par les prochains courriers de caravanes plus importantes.
Nos confrères adjurent les hôteliers d’être assez intelligents pour ne pas « plumer » les visiteurs qui apporteront de l’or, tout en faisant connaître Madagascar sous son véritable jour. Il est à penser que quelques-uns viendront même s’y installer et contribuer puissamment à sa prospérité.
Et cela fait songer au temps où M. Picquié inaugurait les thermes d’Antsirabe, et faisait procéder au tracé de la voie ferrée qui doit relier ce centre à Tananarive. Cela fait songer aussi que M. Garbit va compléter cette œuvre, et rendre à nos hôtes le séjour d’Antsirabe le plus agréable possible.
Est-il besoin de faire remarquer que c’est la première fois que cette station balnéaire reçoit un contingent de visiteurs aussi important, sans compter les colons des côtes Est et Ouest qui, chaque année, et de plus en plus, y viennent demander la réparation nécessaire à leurs fatigues.
C’est pourquoi l’administration actuelle, s’étant parfaitement rendu compte de ce mouvement, a décidé de faire édifier, le plus rapidement possible, un établissement thermal présentant tout le confort désirable, auquel sera adjoint un hôtel susceptible de recevoir, dans les meilleures conditions, une clientèle certaine.
Et, puisque nous venons de parler de la voie ferrée Tananarive-Antsirabe-Fianar, disons que sa construction est très avancée, quant à la plate-forme ; seule la difficulté de réaliser, par ces temps de guerre, les commandes de matières ouvrées, a empêché de poser le rail plus loin que Behenjy ; mais le gouvernement général se préoccupe de résoudre cette difficulté et la solution ne peut tarder à intervenir.

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 50 titres parus à ce jour.

September 10, 2016

Il y a 100 ans : Les doléances des Tamataviens

Tamatave se préoccupe toujours, et à bon droit, de la question du réseau fluvial qu’on lui promet toujours sans l’accorder jamais.
À ce sujet, le Comice agricole n’a cessé de faire remarquer que la région de Tamatave aussi bien que la plus grande partie de la Côte Est est coupée par de nombreux cours d’eau et par d’innombrables marais qui pourraient être facilement reliés entre eux.
De plus, ce réseau fluvial permettrait à toute une zone immense, s’étendant en longueur à plusieurs centaines de kilomètres, tant au nord qu’au sud de Tamatave, d’apporter ses produits dans cette dernière ville et d’en recevoir des approvisionnements à un bon marché extrême ; il est matériellement impossible de demander le même service à un réseau de routes terrestres.
Non seulement leur construction présenterait des difficultés presque insurmontables, mais elle coûterait horriblement cher.
Il va de soi qu’un cours d’eau quelconque, relié au réseau central, ira chercher sans frais les produits dans les coins les plus reculés qui jamais ne connaîtront de route. Tout le monde sait cela – excepté M. Lebureau. Et, si celui-ci le sait, – car s’il fait souvent l’ignorant, cela ne veut pas dire qu’il le soit, – pourquoi renvoie-t-il l’exécution de ces travaux urgents aux calendes malgaches ?
Notre confrère le Tamatave dit à ce sujet : « Des travaux de cette nature exigeraient l’acquisition d’une drague. Et à l’heure actuelle il ne faut pas songer à en faire venir d’Europe une qui d’ailleurs coûterait 170 000 francs. Mais celle des Messageries françaises serait loin de coûter ce prix, et rendrait certainement les mêmes services. »
Et notre confrère d’ajouter judicieusement : « Depuis bientôt vingt ans, il y a à Sainte-Marie, soigneusement enfermée dans un magasin, une drague à main qui, paraît-il, n’a jamais servi. Elle doit cependant avoir été construire pour rendre quelque travail. Elle doit être loin – cela se conçoit – de donner un rendement égal à celui d’une drague à vapeur. Mais cependant ce rendement sera supérieur à celui d’un terrassier. Ne pourriez-vous, M. Lebureau, tirer cette drague de sa léthargie et lui permettre de s’esbaudir sur les canaux des environs de Tamatave ? »

Le Courrier colonial

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September 9, 2016

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Il y a quinze jours, j’ai eu la folle prétention d’indiquer à notre Administration malgache une nouvelle source de revenus : je demandais tout simplement l’application d’un arrêté du 10 février 1912, arrêté non rapporté et jamais appliqué. Il paraît que j’ai eu tort, puisque mon appel est demeuré sans écho. Eh bien ! je proteste. Avec tant d’autres, j’estime que le pays a besoin d’argent et moins que jamais les ronds de cuir chargés d’appliquer les arrêtés n’ont le droit de négliger la moindre somme pouvant rentrer légalement dans les caisses publiques, fût-ce même au détriment de société puissantes habituées à donner à leurs actionnaires des dividendes scandaleux.
Le peuple français s’est montré admirable depuis deux ans ; les emprunts ont été couverts au-delà des espérances des pouvoirs publics ; les impôts nouveaux ont été acceptés sans rancœur ; les œuvres de guerre ont prospéré et nos braves poilus ont sacrifié leur vie sans compter.
Tout cela est superbe, mais j’estime qu’avant tout, l’État devrait s’inquiéter de l’argent qui lui est dû et n’en pas laisser échapper une parcelle.
Sarah B.

Fêtes

Pendant le séjour de M. le Gouverneur Général à Tamatave, nous aurons un Grand Concert le 5 août, au profit du monument à élever à Tamatave au Général Galliéni et une journée de Courses, le 6 août.

Exportation minière

Il a été exporté par le port de Tamatave, durant le mois de juin : 2 318 tonnes graphie ; 60 tonnes corindons ; 5 kilos 870 grammes pierres précieuses.
La Dépêche malgache

La « Ville d’Alger »

Ce paquebot, toujours de la Cie Havraise, est arrivé hier sur notre rade, venant de la Réunion. Il doit embarquer lui aussi un millier de tirailleurs venant de Tananarive. Son départ est annoncé pour vendredi prochain.
Le Tamatave

Un monument à la gloire de Galliéni

Des notabilités et des colons de Madagascar viennent de se grouper pour faire ériger à la gloire de Galliéni, fondateur et bienfaiteur de la Grande Île, un monument qui rappellera aux temps futurs les immenses services qu’il rendit à la colonie, et aussi la gratitude des Français de Madagascar envers le grand colonial qui vient de mourir.

Le Courrier colonial

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September 8, 2016

Il y a 100 ans : Nouvelles de Sainte-Marie-de-Madagascar

L’état sanitaire de notre île laisse à désirer depuis le mois d’avril, ce n’est pas le fameux poisson légendaire que nous avons eu, mais bien une mauvaise saison. La malaria entre dans les foyers des fonctionnaires, comme dans ceux des colons, indiens et indigènes. Et le service de police, qui surveille tout, ne défend nullement l’entrée de ces maladies !!
M. T…, Inspecteur de police auxiliaire, arrivé depuis bientôt trois mois, ne pourra se plaire ici, car les accès fréquents de fièvre ne lui laissent guère le temps d’exercer ses fonctions.
Relatons aussi que ce père de famille de 6 enfants ne sait où donner de la tête en voyant sa femme et ses enfants alités par la fièvre paludéenne. On peut se demander pourquoi M. le chef de ce service désigne, surtout en mauvaise saison, un fonctionnaire accompagné d’une nombreuse famille pour servir dans un poste malsain surtout pour les enfants en bas âge !
C’est une décision inconséquente, qui non seulement impose des dépenses inutiles au budget, mais place ledit Inspecteur dans un poste où son mauvais état de santé le rend inutilisable.

Les classes 95 et 96

Une vingtaine d’hommes appartenant à ces deux classes sont appelés à passer un nouveau conseil de révision. Ce conseil aura lieu le 15 juillet prochain.

Autres conseils de révision

Les ajournés des classes 13 à 17, ainsi que les exemptés des classes 15 à 17, seront également appelés sous peu à passer un autre conseil de révision.

La « Ville de Marseille »

Ce paquebot, retour de Diégo-Suarez où il était allé prendre deux compagnies du Bataillon de Diégo, comprenant 380 soldats en dehors des cadres, a quitté hier notre rade, après avoir embarqué deux autres compagnies du Bataillon de l’Émyrne, arrivées ici à 9 h. 45, et qui du train sont allées directement sur le bateau. Sur leur passage, les quais étaient pavoisés et une foule nombreuse ainsi que les principales autorités sont allées les saluer au départ.
La Ville de Marseille, qui emporte le courrier pour France, doit se rendre, dit-on, à Nantes ou St-Nazaire, en suivant la route du Cap.

Le Tamatave

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September 7, 2016

Il y a 100 ans : Audience correctionnelle

Cette grotesque affaire de M. V. S. contre la demoiselle Berta (mineure) et consorts, qui avait obtenu le renvoi, sur la demande du défenseur Me Eug. Dupuy, pour ce jour 23 juin, n’a pu être jugée, M. l’Administrateur-Juge étant empêché pour cause de maladie. Sans opposition des parties, cette cause féminine est de nouveau renvoyée au 12 août prochain.
Par indiscrétion, j’ai pu être informé que la partie défenderesse sera représentée par M. J. Tartarin, qui ne demande aucune rétribution pour ses soins humouristiques. Je suis allé lui faire visite pour le féliciter d’intervenir généreusement dans la défense des accusés non coupables et sans ressources. M. Tartarin m’a fait un excellent accueil et m’a lu certains brouillons préparés pour l’audience du 12 août 1916.
« 1er modèle : Attendu, d’une manière générale, que les dépositions, énonciations et témoignages sont imprécis et inexacts, et jusqu’à certains points contradictoires, etc., etc. ;
« Attendu qu’il ne saurait être admis que la partie demanderesse ait subi une atteinte à sa considération ni à sa valeur morale ; que le préjudice ne peut exister que dans son imagination ;
« En conséquence, Moi, J. Tartarin, Conseil-assistant pour la partie défenderesse, demande qu’il plaise au tribunal de dire :
« Que les prétentions, plaintes pour injures en langue betsimisaraka sont irrecevables, mal fondées ni justifiées ;
« Que tous les papiers incriminants de cette affaire soient détruits pour cause de mauvaises odeurs et condamne aux dépens les plaignants.
« Ce qui serait justice.
« Signé : J. Tartarin. »

Tribunal correctionnel

Dans son audience du 27 juin 1916, le Tribunal de simple police de Tamatave a condamné le sieur Tamby-Souprayen, commerçant à Ambodiriana, District de Tamatave, à seize francs d’amende pour tapage nocturne.

Objets trouvés

Une clé de porte trouvée Boulevard Galliéni a été déposée aux épaves du Commissariat de police.
Un rouleau de dentelles au crochet, un écheveau de fil à broder, une pelote de fil à repriser et un devant de corsage en batiste brodé, enveloppés dans un morceau de tulle, ont été trouvés sur la voie publique et déposés aux épaves du Commissariat de police, ainsi qu’un parapluie trouvé en ville.

Le Tamatave

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September 6, 2016

Il y a 100 ans : La « Ville de Marseille »

Sous ce titre, Le Tamatave du 17 courant a bien voulu nous faire connaître les diverses opérations que devait effectuer ce navire, notamment le transport en France d’un certain nombre de soldats.
Mais, croyant faire preuve d’esprit d’initiative, il a éprouvé le besoin de terminer son article par une ineptie.
L’intellectuel auteur de cet article n’a rien trouvé de mieux, pour se faire ressortir, que de « fourrer le nez » dans les travaux d’aménagement à exécuter sur ce navire.
« La critique est facile, l’art est difficile. » Si cet « ingénie » est réellement compétent en la matière, il aurait dû faire connaître de quelle façon il envisage la possibilité d’établir un plan ainsi qu’un devis permettant de soumettre ces travaux à la concurrence. Ses conseils auraient sûrement été entendus, mais n’auraient certainement pas pu être mis en pratique.
Il s’agit donc pour l’instant d’exécuter sur la Ville de Marseille des travaux improvisés, comme sur les précédents navires chargés de la même mission.
L’aménagement de ce dernier ne peut donc être exécuté convenablement, tant en ce qui concerne la menuiserie que la maçonnerie, que par des entrepreneurs français compétents réunissant le nombre d’ouvriers ainsi que les matériaux utiles à assurer l’exécution rapide de ces travaux.
Or, le bon travail ne se marchande pas et l’État qui paie demande, en la circonstance actuelle, que ses ordres soient exécutés promptement et sérieusement.
Dans ces conditions, j’estime que l’administration chargée du transport des troupes coloniales a agi sagement en choisissant les deux entrepreneurs visés par Le Tamatave, qui ont d’ailleurs fait leurs preuves.
À côté de ces derniers, qui aurait eu l’audace d’affronter ce travail ?
Il y aurait eu des candidats, certainement, des jaloux, des ambitieux, des orgueilleux, tous d’une incapacité incontestable.
Tous ces entrepris désireraient être élus pour se gonfler d’avoir mis un doigt à la défense de notre mère Patrie.
Sinécures à Tamatave, allez donc vous montrer sur le front, là vous vous dégonflerez et vous oublierez vos prétentions antérieures.
N’oubliez donc pas cet adage : « À chacun son métier et les vaches seront bien gardées. »
Un intransigeant.

La Dépêche malgache

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September 5, 2016

Il y a 100 ans : À nos lecteurs (3)

(Suite et fin.)
Et seul, certainement, je gagnerai à cet aimable marché dont vos lecteurs – je le crains bien – seront le plus souvent les dupes. Vous fournir de la copie hebdomadaire aussi peu ennuyeuse que possible redeviendra, peut-être, pour moi, une tâche agréable. Ce sera, en tout cas, un dérivatif à l’actuel état d’âme qui m’a fait un sort cruel et que je devrai garder hélas ! jusqu’au terme d’une existence dont les années, ou les mois, et, qui sait ? les jours mêmes, peut-être, sont comptés.
Vous avez parlé de mes souvenirs de vieillard… J’en ai beaucoup, en effet ; les uns joyeux, la plupart douloureux. J’évoquerai ceux dont le récit me paraîtra servir d’utile enseignement à vos lecteurs. S’ils ne les intéressent pas toujours, ceux-ci me tiendront compte de l’intention. Et, ce cette communion hebdomadaire – autant que possible – avec ceux de vos lecteurs qui voudront bien me lire, va naître, pour moi, le sentiment que je ne suis plus aussi seul avec moi-même. Cela console toujours, un peu, après tout…
E. V.

Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Avec Gallieni, Madagascar a perdu un ami éminent, et c’est avec la plus grande satisfaction que nous avons vu se former un comité pour lui ériger un monument. La constitution de ce comité m’a laissé rêveur ; il n’y a là-dedans que des personnalités de Tananarive, et surtout des gens qui ne l’ont pas connu, et en bloc on y a fourré les corps constitués de la côte et de l’intérieur. D’emblée, ce comité a décidé que le monument futur ne pouvait être érigé que sur une des places publiques de la Capitale. Pourquoi cela ? Gallieni n’appartient pas à Tananarive, il appartient à Madagascar et, si on avait pu lui demander son avis, il est probable qu’il aurait préféré la côte aux plateaux, il avait même, entre nous, un grand faible pour Tamatave et pas du tout pour la Capitale.
C’est entendu, nous irons de notre obole, mais nous aussi nous voulons quelque chose, et, à titre de réciprocité, j’espère bien que les Tananariviens nous viendront en aide pour perpétuer la mémoire du Grand Gouverneur.
Nous ne demandons pas que l’on tire au sort l’endroit privilégié qui aura la garde du monument Gallieni mais que diable les villes de la côte ont bien droit à un petit morceau de la couverture.
Sarah B.

La Dépêche malgache

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September 3, 2016

Il y a 100 ans : À nos lecteurs (2)

(Suite.)
Je m’en voudrais, pourtant, de vous les reprocher plus que de raison, une modestie excessive étant, somme toute, une des formes multiples de la vanité, et parce que votre présentation, au public, d’un vieux publiciste que vous croyiez fini (sic), vous l’avouez vous-même, part d’un bon naturel.
Peut-être eussiez-vous été plus sage de faire quelque réserve, en annonçant la nouvelle de ce que vous appelez ma résurrection. Fournir régulièrement, sans y manquer, de la copie à un journal, même une fois chaque semaine, lorsque, comme moi, pendant quarante ans, on a « mis du noir sur du blanc » ainsi que nous disons en notre argot professionnel, ne vous paraît-il donc pas constituer un effort un peu excessif ?
Les Arthur Meyer et les Clemenceau du journalisme, outre leur talent hors de pair, sont plutôt rares, savez-vous ? et, pour être l’orgueil et la gloire de notre profession, ce sont là de brillantes, de stupéfiantes exceptions.
Le commun des publicistes a, généralement, beaucoup moins de souffle ; je me sens, pour ma part, arrivé à l’heure plutôt pénible où il est peu facile, si fortement qu’on le voudrait, de hausser le ton d’une voix qui tombe, ou réveiller une ardeur qui s’éteint. On ne saurait toujours être, après avoir été, nous enseigne, d’ailleurs, la sagesse des Nations. Et puis, ne l’avez-vous pas dit excellemment ? La brousse, où j’achève de vieillir, avant le grand saut final et décisif dans le mystérieux au-delà d’où jamais personne n’est jamais revenu hélas ! est lointaine (sic).
On n’y trouve guère matière à écrire, éloigné qu’on est de toute ambiance intellectuelle, privé de communications, de renseignements ou d’idées utiles, seul en face de soi-même et de cette vanille que vous blaguez aimablement à la fin de votre article.
Eh bien, n’empêche ! Puisque, si confraternellement, vous m’avez convié – c’est un peu le coup classique de la carte forcée, savez-vous ? – à collaborer à La Dépêche, j’y tâcherai.
(À suivre.)
E. V.

La Dépêche malgache

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August 28, 2016

Il y a 100 ans : La «Ville de Marseille»

Contrairement à ce qui avait été annoncé, ce steamer n’a pas quitté Tamatave lundi dernier pour aller prendre des troupes à Diégo. On devait, en cours de route, aménager les couchettes destinées aux militaires. Mais, réflexion faite, il a paru peu pratique d’exécuter ces travaux pendant la marche du bateau pour diverses raisons, mais surtout à cause de l’état de la mer si agitée ces derniers jours.
Les travaux d’aménagement exécutés ici même et terminés aujourd’hui, la Ville de Marseille quittera la rade de Tamatave probablement ce soir même pour se rendre à Diégo où elle ne restera que le temps d’embarquer deux compagnies du Bataillon de Diégo, et reviendra prendre à Tamatave deux autres compagnies du Bataillon de l’Émyrne, après quoi elle prendra la route du Cap, à destination de… St-Nazaire ? dit-on.

Tribunal Correctionnel

Dans son audience de flagrant délit du 19 courant, le Tribunal Correctionnel de Tamatave a condamné le nommé Botoanivo à six mois de prison, pour vol d’effets.
Le Tamatave

À nos lecteurs (1)

Nous avons eu le plaisir d’annoncer à nos lecteurs, dans notre numéro de samedi dernier, que notre ami et cher confrère Eugène Vally avait bien voulu nous promettre sa gracieuse collaboration. Voici la lettre qu’il nous adresse.
Avant le la publier, nous tenons à réparer une gaffe de nos typos qui, dans l’éditorial Resurrexit relatif à la dite collaboration, nous en fait dire une bien bonne. Nous avions écrit : « Alors que nous le croyions “éteint” » avec un i. Ils ont simplement mangé l’; de sorte que la phrase telle qu’elle a été composée constitue une rosserie involontaire, évidemment, à l’endroit de notre excellent confrère. Il a trop d’esprit pour s’être froissé, et le bon sens de nos lecteurs aura certainement, à la lecture, découvert et compris la coquille.
Mon cher confrère,
N’en jetez plus ! serais-je tenté de vous crier, mon cher confrère, à l’instar du vieux Calchas, après avoir vu les lignes par trop élogieuses où vous trouvez bon d’annoncer, à grand renfort d’épithètes laudatives, mon hebdomadaire. Je crains, vraiment, qu’après les avoir lues aussi, quelque âme charitable – il s’en trouve toujours – ne m’accuse, au moins in petto, de vous les avoir inspirées, sinon dictées.
(À suivre.)
E. V.

La Dépêche malgache

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August 27, 2016

Il y a 100 ans : La question des riz

Sous le titre Revenons-y, la Tribune a publié l’excellent article ci-après :
Dans le compte-rendu que nous avons donné de la récente visite faite par le Gouverneur Général dans la région d’Antsirabe, notre correspondant relate que les beaux riz blancs (vary lava) ont, une fois de plus, affirmé leur supériorité sous tous les rapports.
Plusieurs de nos collaborateurs ont souvent, dans nos colonnes, fait ressortir l’urgence qu’il y a d’abolir la production de ces riz rustiques, invendables sur les grands marchés mondiaux, que les paysans des hauts plateaux s’obstinent à cultiver, et de les remplacer par les genres vary lava, lesquels sont très demandés en Europe, et sont fort estimés par les négociants de la Réunion et de Maurice, deux grosses îles mangeuses de riz.
Ces préjugés de nos paysans malgaches sont analogues à ceux des paysans de France à l’époque où les plus illustres agronomes entreprirent de répandre les variétés de blés perfectionnés qui faisaient la fortune de l’Amérique.
Ces savants se butèrent à l’ignorance. Aidés par les préfets, ils triomphèrent… Nous ne voyons pas pourquoi il n’en serait pas de même ici. Avec les Malgaches, on ne doit pas compter sur la persuasion, les Kabary. On doit leur dire : Il faut, « Je le veux ». D’ici 2 ou 3 ans, l’opulence régnera par ici. Au fond de leur cœur les Malgaches remercieront l’Administration qui est seule qualifiée pour faire aboutir cette réforme.
La liberté personnelle finit là où commence l’intérêt général.
Le Tamatave

Encore un !

M. le Gouverneur Général, par arrêté du 15 juin, a prescrit l’expulsion de la Colonie du nommé Laï Kong, alias Li Kong, commerçant chinois à Vatomandry, pour vente de riz à un prix supérieur à celui fixé par l’administration.

Exportation

Par le navire anglais Clifton Hall, du 19 juin 1916, 1 265 153 kilos de graphite ; et 338 352 kilos riz par le voilier anglais Jane Kilgour, du 20 courant.

Sur la voie publique

Un indigène du nom de Laingita dit Bonhomme, trouvé malade sur la voie publique, rue de Tananarive, a été transporté à l’hôpital indigène, par les soins de la police, le 22 juin 1916.

La Dépêche malgache

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August 26, 2016

Il y a 100 ans : À la mémoire du général Galliéni (2)

(Suite et fin.)
S’il ne lui a pas été donné de verser, pour la Patrie, son sang sur un champ de bataille, il lui a néanmoins donné, ce qui revient au même, jusqu’au dernier souffle de son existence.
L’histoire conservera et transmettra aux siècles futurs la mémoire de cet homme comme l’une des plus brillantes et les plus dignes d’être conservées.
Aucun des assistants n’oubliera l’impression profonde qu’il a rapportée de cette manifestation qui a réuni dans un même sentiment des hommes d’opinions, de confessions et de conditions les plus opposées.

La mort du Docteur Andrianjafy

Dans un numéro précédent, nous avons publié sur la mort subite du Docteur Andrianjafy une information qu’il convient de mettre au point et qui indique que dans cette circonstance notre bonne foi a été entièrement surprise.
Le Docteur Andrianjafy, citoyen français, Docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, avait été mobilisé le 4 août 1914 comme infirmier puis nommé médecin auxiliaire et promu ensuite médecin aide-major de réserve. Il servait depuis plusieurs mois à Diégo-Suarez au 3e Régiment de Tirailleurs Malgaches.
Pour des raisons de santé, le Docteur Andrianjafy venait d’être affecté, en complément d’effectif, à l’Hôpital Militaire de Tananarive et s’était embarqué sur l’Imerina à l’effet de rejoindre son nouveau poste.
Le Docteur souffrait d’une affection cardiaque que le mal de mer vint aggraver, à quinze milles de Diégo il fut pris en effet d’une syncope qui, en se prolongeant, causa une légitime inquiétude à bord et l’Imerina, interrompant son voyage, revint aussitôt à Diégo pour le débarquer mais il expira au moment où le bateau mouillait.
Le Docteur Andrianjafy n’était donc pas rappelé à Tananarive parce que affilié à la V. V. S. et il n’a nullement tenté de se suicider.
On ne saurait laisser répandre à son sujet une information complètement erronée, de nature à porter atteinte à la mémoire du bon citoyen français et du dévoué médecin militaire qu’était le Docteur Andrianjafy.

Le Tamatave

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August 25, 2016

Il y a 100 ans : À la mémoire du général Galliéni (1)

Les habitants de Tamatave n’ont pas oublié ce que le général Galliéni a fait pour notre ville, et ils lui en ont témoigné leur reconnaissance à l’occasion du service funèbre célébré à sa mémoire, hier, mardi, par la Mission Catholique.
Émouvante et grandiose, en effet, a été cette cérémonie. L’église paroissiale, dont la grande nef était entièrement tendue de noir, avait été superbement décorée jusque dans la rue par les soins de l’autorité militaire, avec une profusion de drapeaux, d’écussons, de faisceaux d’armes, de splendides panoplies. Bien avant l’heure fixée pour la cérémonie, l’église était entièrement remplie jusque dans les moindres recoins et bondée au point qu’il était impossible d’y pénétrer. L’affluence a débordé jusque sur les marches des autels des chapelles latérales.
Toutes les autorités civiles et militaires, tous les fonctionnaires, tous les représentants de sociétés, commerçants, colons, ainsi que les représentants des puissances étrangères, en un mot toute la population avait tenu à venir rendre un suprême hommage au pacificateur et organisateur de Madagascar, à celui qui avait fait notre ville ce qu’elle est.
La musique du 2e malgaches est venue rehausser l’éclat de cette grandiose manifestation en exécutant, de la façon impeccable qui lui est habituelle, des morceaux funèbres au cours de la cérémonie.
À la fin de la messe, le R. P. Freydier, dont on connaît le talent et l’ardent patriotisme, a prononcé une courte allocution : il a dit que ce n’était pas l’oraison funèbre du général Galliéni qu’il allait entreprendre, c’était là un travail de trop large envergure pour trouver place ici. Il se bornait à rappeler sa longue vie de labeur constant consacrée tout entière au service de la Patrie et à l’édification d’une plus grande France. Soldat en même temps que colonisateur, il a inauguré cette méthode qui consiste d’abord à démontrer à l’indigène, par les armes, la puissance de la France, et ensuite à l’amener, ainsi dompté, à nous seconder dans la mise en œuvre des ressources du pays.
Galliéni a été une haute intelligence, un grand cœur et une grande âme, dont la France est justement fière, et qui doit être pour nous un exemple.
(À suivre.)

Le Tamatave

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August 24, 2016

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Connaissez-vous l’arrêté du 10 février 1912 ? non sans doute ! Eh bien ! moi, j’étais comme vous il y a huit jours et maintenant il n’a plus de secret pour moi, tout simplement parce que je l’ai lu. On a souvent tort de ne pas lire l’Officiel, il y a des choses là-dedans beaucoup plus intéressantes qu’on ne le croit ; en la circonstance, cela m’aurait évité bien des ennuis. Un compain de l’intérieur m’avait chargé de lui expédier quelques produits de sa récolte, je ne pouvais pas lui refuser cela, je fis donc les formalités nécessaires et dieu sait s’il y en a, pendant 2 jours j’ai erré de guichet en guichet, à l’Administration, aux Messageries, à la Douane, j’en suis encore fourbu.
Enfin j’arrive au quai, comme par hasard il pleuvait, j’avise un coin libre sous un hangar et j’y réfugie ma camelote. Eh bien ! qu’est-ce que j’ai pris. J’ai cru m’être fourvoyé et ai fait de plates excuses au cerbère qui me chassait ; mes marchandises attendirent sous la pluie, elles sont perdues. Eh bien ! renseignements pris je me suis fait monter le coup, j’avais droit à un coin sous ce hangar et même à l’œil pendant huit jours, tandis que les marchandises qui s’y trouvaient à l’abri, n’ayant pas pour la plupart acquitté les droits, n’auraient pas dû s’y trouver. Et au bout de huit jours paient-elles les droits prévus ? non sans doute et le gouvernement a besoin d’argent. Que font donc les fonctionnaires ? Il est vrai que ce sont les gros bonnets qui en profitent. Dans ces conditions admettez que je n’ai rien dit.
Sarah B.
La Dépêche malgache

La soie d’ambrevade

Le contre-amiral Buchard, dans un article qu’il vient de publier sur le général Gallieni, dit que le gouverneur de Madagascar favorisait là-bas une industrie du pays que nous ne soupçonnons pas encore.
C’est une étoffe soyeuse, très souple et très solide qu’on appelle « la soie d’ambrevade », et qui est tissée par les Malgaches avec des fils d’araignée, mais d’une araignée spéciale à la grande île.
Malgré la protection accordée à ce tissu par le général Gallieni, qui s’en était fait faire un uniforme d’été, de nuance kaki pâle, l’ambrevade ne fut pas à la mode ; il y avait des intérêts étrangers à ménager. Lesquels ? On ne le dit pas.

Le Gaulois

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August 23, 2016

Il y a 100 ans : Inouï ! (2)

(Suite et fin.)
À ce compte-là, pour être logique, M. Chot, comme il a fait jeter au ruisseau le miel du pauvre Céleste, n’aurait qu’à faire raser sans pitié tous les champs de cannes rencontrés sur sa route, sous le prétexte que leurs propriétaires pourraient distiller clandestinement, un jour ou l’autre, le jus de ces saccarifères.
C’est grotesque en vérité, et tellement invraisemblable que nous n’aurions cru à la possibilité d’un tel acte arbitraire, de la part d’un fonctionnaire avisé, si des gens absolument dignes de foi ne nous en avaient affirmé l’absolue exactitude.
Il nous avait semblé que le temps était passé de pareils gestes.
M. le Gouverneur Général souffrira-t-il qu’ils se perpètrent à nouveau ?
Ce serait alors à désespérer de tout et de tous.
Agréez, Monsieur le Directeur, etc.
Un contribuable.

Resurrexit !

La presse locale se félicitera, croyons-nous, de l’heureuse nouvelle que nous portons à la connaissance de nos fidèles lecteurs.
La rédaction de La Dépêche malgache s’enrichira d’une collaboration à laquelle personne de nous ne s’attendait plus, M. Eugène Vally, colon à Madagascar et publiciste très distingué naguère, a bien voulu, à la suite de nos instances, nous promettre un article hebdomadaire, que ses anciens lecteurs, et les nouveaux aussi, liront, certainement, avec plaisir.
Notre vieux confrère nous en voudrait de faire ici son éloge qui n’est plus à faire du reste.
Il y a 15 ans qu’à Madagascar, dans le journal Le Madagascar, un des doyens de nos feuilles locales, dans La Tribune où il milita 4 ans consécutifs, sans compter d’autres organes d’Outre-Mer, il n’a cessé de dépenser, au service des intérêts généraux de ce pays, une expérience coloniale, une verve et surtout une indépendance qui ne sont pas ordinaires.
Alors que nous le croyons [sic] « éteint », il se promet de nous prouver le contraire.
Nous le verrons à l’œuvre. L’homme, qui s’est recueilli longtemps, peut avoir bien des choses à dire.
Nous accueillerons toujours, avec empressement, les articles que, de sa brousse lointaine, il voudra bien nous envoyer, à titre toujours gracieux évidemment, car il a réalisé le vieux principe classique : que l’on arrive à tout par le journalisme à condition d’en sortir par… la vanille.
M. Eugène Vally entend signer de son nom tout ce qu’il produira.
La Direction.

La Dépêche malgache

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August 22, 2016

Il y a 100 ans : Inouï ! (1)

On nous écrit de Brickaville :
Monsieur le Directeur,
Voulez-vous bien faire connaître au public, par la voie de votre estimé journal, un procédé très spécial inauguré, au cours de ses journées fructueuses, par le très honorable contrôleur des contributions M. Chot.
Si oui, vous ferez, à notre avis, œuvre utile et même méritoire, car il n’est pas possible qu’en haut lieu on sanctionne ou ratifie cette manifestation d’un zèle par trop excessif qui frise de beaucoup trop près l’arbitraire.
Or donc, Monsieur le contrôleur Chot, entrant ces jours derniers dans la boutique d’un Chinois, et y avisant bien en évidence une dame-jeanne contenant du miel, donna, purement et simplement, l’ordre à un de ses servants de verser au ruisseau le contenu du récipient.
Nous serions curieux de savoir de quel texte s’est autorisé ce fonctionnaire pour commettre un tel acte de force ? Est-ce que par hasard il serait défendu de vendre du miel ? Depuis quand alors cette interdiction qui serait étrange et dont personne n’a jamais été avisé ?
Quel mobile a donc pu dicter au contrôleur Chot ce véritable abus d’autorité ?
Va-t-il nous dire ou dira-t-il à ses chefs que son intention était méritoire, qu’il a voulu éviter que ce miel fût, d’aventure, frauduleusement distillé et transformé en alcool ?
M. Chot, qui a fait ses humanités, qui a des lettres et qui fut même, avons-nous entendu dire, un excellent journaliste à qui son indépendance a valu d’ailleurs son actuelle prébende, doit bien avoir fait, supposons-nous, entre-temps un peu de droit, potassé ses Codes.
S’il les ignore, il devrait les étudier. Ce sont là connaissances parfois utiles dans sa fonction délicate, et avec sa vive intelligence il assimilerait vite ce qu’il lui faut de droit pratique pour éviter de pareils… malentendus. Nous croyons avoir de tout temps entendu dire que la bonne foi doit toujours se supposer d’abord, et qu’en matière de délits, ceux chargés de les réprimer n’ont pas à les prévenir, sous le prétexte qu’ils sont possibles.
(À suivre.)
Un contribuable.

La Dépêche malgache

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August 20, 2016

Il y a 100 ans : La «Ville de Marseille»

Ce bateau de la Cie Havraise est en instance d’arrivée dans notre port. Il aura à son bord 350 militaires venant de la Réunion, il ira à Diégo augmenter son chargement, et reviendra le compléter à Tamatave, où il prendra deux Compagnies du Bataillon de l’Émyrne. Puis il se rendra à Durban, doublera le Cap de Bonne-Espérance, pour se diriger vers… un point quelconque de l’univers, où très probablement on est en train de se battre.
C’est un industriel de notre ville qui est chargé d’aménager sur ce bateau les couchettes destinées aux militaires qui y seront embarqués. À ce sujet, on nous prie instamment de faire remarquer que ces travaux d’installation, dont les prix se montent à des sommes relativement élevées, n’ont fait l’objet d’aucun concours, d’aucune adjudication. C’est cependant l’État qui en fin de compte paie la note.
Transmis à qui de droit.
Le Tamatave

Çà et là

Un groupe important de tirailleurs malgaches employés dans les ateliers des maîtres tailleurs et des cordonniers de l’infanterie coloniale à Toulon a demandé la permission de s’absenter avant-hier et s’est rendu à Saint-Raphaël pour déposer sur la tombe du général Gallieni, pacificateur et organisateur de Madagascar, une superbe couronne de souvenir que les Malgaches avaient achetée en faisant une souscription parmi eux.
Le Gaulois

Courrier de France

Nous n’aurons notre courrier d’Europe que dimanche soir, probablement. Les Tananariviens, plus favorisés que nous, ont reçu le leur, via Majunga, depuis mardi.
Comme on savait que le Crimée avait des opérations assez conséquentes à faire à Diégo et que ce navire tient le record de la lenteur, pourquoi n’avoir pas également débarqué notre courrier à Majunga et nous l’avoir acheminé via Tananarive ? En procédant ainsi, nous aurions pu le recevoir mercredi matin.

La rougeole

La rougeole continuant à sévir à Tananarive, la rentrée des classes, qui devait avoir lieu le 15 dans les principaux établissements scolaires de la capitale, a été ajournée sine die.

Messe de requiem

Il sera célébré mardi 20 juin à 8 heures du matin, à l’église catholique de Tamatave, un service solennel pour le repos de l’âme du Général Galliéni, ancien gouverneur général de Madagascar.

La Dépêche malgache

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