October 17, 2008

Citation / Antoine Piazza

Ce livre d'Antoine Piazza est un roman. Mais Les ronces ressemble davantage à la chronique de quelques années vécues par le narrateur (l'auteur?) dans un village du Haut Languedoc. C'était au début des années 1980 et, parfois, on croit que c'était il y a bien plus longtemps. L'endroit semble hors du monde moderne et cela fait une partie de son charme. En même temps que cela crée des difficultés.
Mais je ne vais pas vous raconter l'ouvrage de cet auteur que j'avais découvert il y a quelques années avec un magnifique premier livre, Roman fleuve.
Si je parle des Ronces ici, c'est, vous l'avez deviné, pare qu'il y est question de Madagascar, dans l'histoire d'un policier, Henri Nègre, après sa démobilisation.
Les racines qui avaient attaché le jeune flic à son village ne se rompirent pas quand, après la guerre, on lui offrit le recrutement sur titre de commissaire, à Madagascar, c'est-à-dire aux antipodes, chez les mangeurs de criquets et de chair humaine. Les racines ne rompirent pas car le jeune homme était alors sous la tutelle de ses beaux-parents qui s'empressèrent de lui demander ce qu'il pouvait bien aller f... là-bas. Ces quelques mots suffirent à le contenir dans le bocal étanche de de sa petite vie et trente ans plus tard, il racontait volontiers l'épisode au premier passant venu. En riant. Avec ses baobabs corpulents et lisses comme des hercules de foire, Madagascar n'était rien à côté de l'apanage planté de châtaigniers greffés qu'il avait reçu en compensation.

Actes Sud, Babel, n° 904, 224 pages, 7,50 € (pages 103 et 104)

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