August 27, 2014

il y a 100 ans : Les progrès de l’agriculture à Madagascar (1)

Les hautes terres de Madagascar, habitées par les populations les plus denses et les plus développées de l’île, se trouvaient mises en culture bien avant l’occupation française. Aussi, dans cette partie de l’île où cependant le climat, relativement tempéré, aurait pu permettre aux immigrants de prendre une part active aux travaux agricoles, les colons n’ont-ils pas cherché à le faire, et sont-ils consacrés de préférence à l’échange et à l’industrialisation des produits cultivés par les indigènes.
L’agriculteur européen, désireux de s’adonner à la production, aurait, en effet, malaisément triomphé de la concurrence des producteurs indigènes qui occupent, depuis longtemps, les meilleures terres et se procurent avec beaucoup moins de difficulté que nous la main-d’œuvre nécessaire, recrutée souvent dans leur groupe familial. D’autre part, les hauts plateaux ne se prêtent pas, en général, aux cultures riches, qui attirent surtout les Européens : on n’y cultive guère avec succès que le riz, le maïs, le manioc, la pomme de terre, le froment, cultures pauvres, dont l’utilisation industrielle ou commerciale peut seule intéresser nos compatriotes.
Le caractère spécial que devait prendre la colonisation européenne dans l’Imerina et le Betsileo avait été dégagé et mis en lumière dès 1900 par l’administration locale dans les renseignements et conseils donnés aux immigrants. Ceux-ci étaient avertis que les plateaux pouvaient seulement convenir aux colons venus sans espoir de retour et disposés à se contenter d’une modeste aisance sans vouloir tenter de grosses entreprises et essayer de réaliser une fortune rapide.
Ces considérations sont demeurées vraies dans leur ensemble, et il semble bien que le rôle de l’Européen doit se borner à orienter l’effort indigène, à industrialiser et à mettre en circulation les produits obtenus.
Dans ces régions où l’alternance de saisons nettement limitées partage l’année en une période de sécheresse presque complète et une période de pluies très abondantes, les Hova avaient compris la nécessité d’emmagasiner et de distribuer régulièrement l’eau nécessaire à la culture, à celle du riz principalement.
(À suivre.)
A. Lemaire

Le Courrier colonial


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