February 12, 2015

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Depuis trois semaines, j’étais tranquille le soir. Mon patron n’allait plus au cinéma mais le soir de Noël je n’y ai pas coupé, ce vieux céladon tenait à revoir les attraits de Paris.
Comme d’habitude j’ai confié la surveillance de mon pousse à un copain et je suis entré à l’œil ; le service de surveillance n’existant pas, ce n’est pas bien difficile de passer inaperçu.
J’ai remarqué que l’armée est toujours bien représentée, j’ai pensé tout d’abord que c’était pour le service d’ordre, mais je crois m’être trompé car en fait d’ordre l’armée ne fait au cinéma que du potin et s’arroge les meilleures places. Du moment qu’elle paye c’est un droit. Il n’y a sans doute comme miramilas à Tamatave que des fils de famille qui peuvent se payer 44 sous de cinéma à chaque séance. Le civil et les officiers ne peuvent que s’incliner et admirer.
Le programme de Noël était admirablement choisi et de circonstance : Les bas-fonds de Paris. Les Moulins Rouge et de la Galette, l’Enfer, le rat mort, Tabarin et encore d’autres boîtes du même genre, en un mot tout le boulevard Clichy et une partie du Barbès. C’était délicat comme tout et bien des mamans regretteront, par ces temps troublés, de n’avoir pas amené leurs jeunes filles. J’ai fait comprendre à plusieurs copains que Paris ce n’était pas que cela.
Personnellement des séances comme celle-là ça me dégoûte et je crois bien que ce n’est pas avec des programmes aussi bien choisis que nous retrouverons la foule que l’ami Vallet avait su attirer à ses représentations hebdomadaires.
Sarah B.
Le crime de la rue de la Batterie

Mercredi après-midi a eu lieu, sur place, la reconstitution de la scène du crime.
Le nommé Thomas dit Petit Frère a maintenu les aveux qu’il avait déjà faits ; soit que c’est bien l’indigène Laurent qui a frappé M. Chabas d’abord d’un coup de bâton puis d’un coup de hache à la tête et que c’est sur son instigation que ce crime a été commis. Il désigne aussi ses complices, le dénommé Morange et un indigène qui serait en fuite.
Quant à Laurent et Morange, ils continuent à nier et disent être absolument étrangers au crime.
Malgré leurs dénégations, la justice estime que le doute n’est pas possible.

La Dépêche malgache

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