June 8, 2017

Il y a 100 ans : L’avenir de Madagascar (1)

À M. le président du Comice agricole.
Sur le vœu présenté par les commissions économiques de la Chambre des Députés et le désir exprimé par le Gouvernement, M. le Gouverneur Général vous a demandé : « de vouloir bien procéder à une étude aussi complète que possible, portant sur l’ensemble des ressources de votre région, etc. »
On a procédé à cette étude maintes fois, et peut-être en retrouverait-on trace dans les cartons à oubliettes du Gouvernement général ou du Ministère des Colonies, car une des premières a été faite il y a une quinzaine d’années par une commission envoyée à cet effet par M. Doumergue, alors Ministre des Colonies. Cette commission était composée de trois personnes dont deux, M. Achille Bergès de Grenoble et M. Thury de Paris-Genève, jouissent dans le monde entier d’une réputation incontestée de science et d’expérience.
Peut-être le rapport de cette commission, rédigé sans esprit de parti et sans considération de personnes, a-t-il été un peu sévère à l’égard de certains travaux de colonisation, notamment ceux de la construction du T. C. E.
Il était naturel que, sur ce dernier point, M. Thury le grand électricien et M. Bergès le père de la Houille blanche ne puissent pas admettre que le T. C. E., côtoyant sur son parcours d’importantes chutes d’eau, n’eut pas mis à profit la force motrice hydraulique, qui aurait permis de réduire les courbes et par suite la longueur de la voie en faisant épouser à cette dernière des pentes deux et trois fois supérieures.
M. Lebureau, froissé dans son amour-propre, s’en est vengé en envoyant le susdit rapport dormir du sommeil éternel dans quelque carton, si même il ne l’a pas jeté au panier.
Et cependant… il serait aujourd’hui d’actualité aussi vraie qu’il l’était alors. On pourrait le reprendre sans y changer un mot.
Mais passons et répétons ce qui a été dit tant de fois, dans le cas où le Gouvernement serait réellement disposé à favoriser le développement de la colonie.
Partons d’un principe qui domine tout. C’est celui de la propriété foncière. Celle-ci est la base, la pierre angulaire de toute colonisation. Il serait oiseux d’en faire la démonstration.
(À suivre.)

Le Tamatave

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