December 8, 2018

Il y a 100 ans : À l’instar de Bourbon


L’histoire du chocolat…, le seul qui ne blanchisse pas en vieillissant, est toujours à méditer. On s’attache encore de préférence aux marques connues, fussent-elles médiocres.
C’est ainsi que Madagascar, qui produit notamment des cuirs et du cacao, se voit éclipsée par sa petite voisine bourbonnaise. Certes, nous ne voulons pas médire des tanneries de la Réunion qui ont fait leurs preuves ni de ses chocolateries, mais il faut bien reconnaître que la Grande Île peut fournir les mêmes produits. Il est anormal de voir les colons de Madagascar qui ont sous la main des cuirs excellents – raison pour laquelle sans doute la mission de réquisition les laisse pourrir dans des baraquements construits ad hoc –, des cuirs excellents, disions-nous, les délaisser pour se faire chausser à Bourbon, et demander aux tanneries de leur fournir le cuir nécessaire pour les parties résistantes de leurs chaussures.
L’erreur est telle que, pour faire valoir ses produits, un de nos compatriotes de la Grande Île, industriel avantageusement connu, s’est rendu, l’année dernière, à la Réunion et a acheté la plus vieille tannerie de Saint-Denis.
L’injustice professée à l’égard des cuirs de Madagascar se renouvelle à l’égard de son chocolat ; depuis la raréfaction de ce produit sur les marchés européens, les marques bourbonnaises font prime dans la consommation locale. Or Madagascar possède, comme sa voisine, du sucre, sous forme de cannes, et du cacao ; il serait facile aux Malgaches de faire eux-mêmes leur chocolat au lieu d’en importer.
Il serait loisible à nos compatriotes de là-bas de prendre exemple sur les Bourbonnais qui ont su s’organiser et achètent même la plus grande partie de leur cacao aux producteurs de la côte est de Madagascar.
Colonisée depuis plusieurs siècles, la Réunion a fixé ses méthodes et a su, comme la métropole, spécialiser ses produits. Madagascar n’a qu’à l’imiter en bénéficiant de l’expérience de l’île voisine et en étendant ses échanges avec Bourbon qui lui achète déjà 95 % de ses bœufs de boucherie et d’importants chargements de peaux salées.
Tout cela est réalisable, mais à la condition, bien entendu, que l’initiative des colons malgaches soit encouragée par l’administration ou tout au moins – ne demandons pas l’impossible – ne soit pas contrecarrée.
Le Courrier colonial


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 76 titres parus à ce jour.

December 5, 2018

Jean-Pierre Haga Andriamampandry, primé à titre posthume

J'apprends, en lisant Midi Madagasikara, que Jean-Pierre Haga Andriamampandry est le lauréat 2018 du Prix Indianocéanie pour son roman Le jumeau. J'apprends en même temps cette nouvelle consternante: il est mort il y a quelques semaines. Je ne l'avais pas croisé depuis longtemps, mais j'avais eu le plaisir, il y a 10 ans, de le présenter lors d'un forum littéraire au CCAC. En hommage, je republie ici le texte que j'avais écrit pour servir d'introduction à ce forum.
Il sera également repris d'ici peu dans un volume d'articles que j'ai consacrés, au fil du temps, à la culture malgache - en prolongement de l'exposition qui se terminera le 1er janvier à Paris, et en complément d'un autre volume compilant des articles parus pendant la période coloniale.
Revenons à Jean-Pierre...

Jean-Pierre Haga n’a pas aimé l’école.
Il n’a pas aimé l’armée.
Il n’aime pas les 4 × 4.
Il n’aime pas les méchants.
Il n’aime pas les adultes.
Il n’aime pas les penseurs qui se poussent du col. Ni d’ailleurs, plus généralement, en dehors des penseurs, ceux qui se prennent au sérieux.
Il n’aime pas les skinheads.
Il n’aime pas… encore plein d’autres choses, d’autres personnes. « Je ne suis pas un gentil », me disait-il il y a quelques jours.
Je me demande s’il va aimer être parmi nous pendant l’heure et demie que nous avons prévu de passer ensemble… Je vais essayer, en tout cas, de rendre supportable son séjour sur cette scène. J’ai eu et j’ai toujours, en gros, les mêmes détestations que lui. Peut-être que cela va aider…
Ce qui va aider aussi, c’est qu’il n’est pas seulement une boule de colère qui haïrait le monde entier. Il a aussi des passions, comme le prouve la sortie de son deuxième livre, prétexte à la rencontre d’aujourd’hui, Sitarane Blues. Comme le prouve aussi la présence de sa guitare, un instrument qui ne le quitte jamais et dont il fait un usage… un usage… bon, vous verrez bien.
Mais reprenons au début : bien que son nom soit bien malgache, il est né à Paris – personne n’est parfait, n’est-ce pas, Jean-Pierre ? Malgré cela, il a passé l’essentiel de sa jeunesse, une dizaine d’années, à Tana et à Ambohidratimo. Ses parents, tous deux universitaires, avaient en effet décidé de rentrer au pays.
Il a longtemps travaillé dans le domaine du marketing, et quand je dis « dans le domaine », c’est un territoire très large dont il a exploré à peu près tous les aspects. En France métropolitaine, à Madagascar et à la Réunion, il a acquis une expérience pour le moins éclectique et l’énumération de ses emplois ressemble à un inventaire à la Prévert :
vendeur de bougies décoratives, vendeur de posters de pin-up au porte à porte
vendeur d’encyclopédies
garçon de piste, pompiste, caissier, comanager dans une station-service
chef de rayon stagiaire dans une grande surface
distributeur de journaux, responsable de zone de distribution pour France-Soir puis chef de zone pour le Figaro-portage
chef de ventes produits frais à Tana
organisateur d’enquêtes et concepteur de questionnaires d’enquête
formateur en techniques d’accueil et de vente
enseignant en marketing…
Expérience éclectique, je vous le disais… Pendant ce temps, il avait l’air d’un homme normal. Enfin, normal dans le genre marketing…
Au fond, il n’aimait pas trop ça. Il y avait de l’argent, certes, c’est le genre du marketing. Pour l’épanouissement, c’était autre chose. Alors, comme ce sont toujours les femmes qui comprennent avant les hommes, c’est son épouse, Fanja, qui lui a dit à peu près : « Tu es en train de devenir très con. Arrête ce boulot. Écris ! »
C’était il y a huit ou neuf ans, à la Réunion. Depuis, Jean-Pierre Haga a fait comme ses parents : il est rentré au pays. Et semble aujourd’hui, malgré ses colères, le plus heureux des hommes.
À tel point que, si vous vous souvenez de deux ou trois choses dont je disais tout à l’heure qu’il ne les aimait pas, il assume tranquillement un apparent paradoxe. Lui qui n’a pas aimé l’école s’occupe depuis 2005, toujours avec son épouse, d’une… école à Antsirabe. Mais attention : pas n’importe quelle école ! Une école que les enfants aiment. Où il y a un potager dont les enfants s’occupent, et quand les légumes ont poussé, c’est lui qui fait la cuisine. Oui, Jean-Pierre Haga s’occupe de la cuisine. Et, d’après ce qu’il dit – je ne crois pas qu’il se vante –, les enfants apprécient. Forcément : il y met tout son cœur.
Mais bon, vous n’êtes pas venu pour entendre parler de gratin d’aubergines, n’est-ce pas ? Nous sommes dans un forum littéraire. Avant d’en venir à la littérature, il faut quand même faire encore un détour. Par la musique, par la chanson. Sous le nom de Hagamena, Jean-Pierre a sorti un CD, Made in Antsirabe.
L’orchestration est minimale : Fafah joue de la guitare et des instruments traditionnels, Jean-Pierre Haga chante… Il n’en faut pas plus, car l’essentiel est dans les textes. Le disque reprend une grande tradition de la chanson française, défendue par des chanteurs-compositeurs-interprètes.
On y trouve, on y revient toujours, l’écho de ce qu’il n’aime pas. Comme lorsque, dans « Les hypocrites », il explique pourquoi certains de ces hypocrites prient : « au nom du pèze, du fisc et de leur saint profit », ou « au nom du fer, du crime et de son saint fusil », à moins que ce soit « au nom du verre, du vice et de leur sainte orgie », tandis que la femme aimée prie, elle, « au nom des mères, des filles et puis des fils aussi ».
J’insiste sur la qualité de l’écriture. Un des titres (« Amours océanes ») lui a d’ailleurs valu un prix de « chanson à texte » tout à fait justifié dans le cadre d’un concours organisé par l’association « Bons baisers de Jules Verne ».
Et j’en viens aux livres. Il a publié d’abord, chez Magnard, il y a trois ans, Vert de peur, un court roman fantastique pour la jeunesse. Il était d’ailleurs déjà sur cette scène il y a quelques mois, c’était fin mai, dans le cadre d’un forum consacré à la littérature de jeunesse, avec Laurence Ink et Jean-Claude Mourlevat.
Il aimerait bien ne pas garder l’étiquette d’écrivain pour la jeunesse – pas exclusivement, en tout cas. Pas de chance : Sitarane Blues paraît encore dans une collection destinée aux jeunes. Je ne vais pas m’y attarder, puisque nous allons en parler ensemble – et avec vous. Mais je ne résiste pas au plaisir de lire quelques lignes de la quatrième de couverture, l’avis de trois personnes sur ce texte. Deux éloges et un coup de griffes :
« Un récit sublime et plein d’humour ! »
(ma femme)
« Trop cool ! Super coooool ! »
(ma fille)
« N’importe quoi ! En plus, il dit des gros mots ! »
(ma voisine que je n’aime pas et qui me le rend bien)
On voit le genre d’humour que pratique Jean-Pierre Haga. Je précise aussi, même si nous y reviendrons probablement, que ce texte, Sitarane Blues, appartenait en fait à un recueil de douze nouvelles, auquel son auteur avait donné un titre qui claque : « Bien fait ! » (Comme on dit, pardon pour l’expression, mais je n’en ai pas trouvé de plus juste : bien fait pour ta gueule !)
Et puis, comme il n’est résolument pas qu’un auteur pour la jeunesse, il a écrit un roman, L’œil du cyclone, pour lequel il a reçu en 2004 le prix de l’océan Indien. Jean-François Samlong en dit : « Jean-Pierre Haga passe à la loupe les faits et gestes des personnages, leurs pensées, tout en jouant avec les onomatopées (à la manière d’une Anna Gavalda). »
À propos de ce roman, je vous confie un scoop, comme on dit quand on est déformé par le journalisme : L’œil du cyclone est annoncé pour le début de l’année prochaine.
J’ai presque envie de vous raconter aussi de quoi parle le roman auquel il travaille actuellement. Le sujet est excitant.
Je le fais ?
Non, il le dira mieux que moi tout à l’heure si on trouve le temps d’envisager l’avenir. Je vais donc en rester là et permettre à Jean-Pierre Haga de s’exprimer. Après tout, c’est lui que vous êtes venus écouter.

Il y a 100 ans : Galliéni


La France a perdu dans le général Galliéni une haute intelligence, un grand caractère, en un mot un homme de très grande valeur.
Nous n’entreprendrons pas de donner sa biographie ; d’abord parce que les travaux accomplis par lui rempliraient un volume, et ensuite parce qu’ici, à Tamatave, dont il est pour ainsi dire le créateur, tout porte encore l’empreinte de son génie d’organisation. Il n’y a pas un habitant qui ne connaisse à fond les moindres détails de sa vie.
Un très court résumé suffira.
Le Midi qui a vu naître les Joffre, les Foch, les Castelnau s’honore également de lui avoir donné le jour. En 1870, la guerre déclarée, à peine sorti sous-lieutenant de l’école de St-Cyr, il a la bonne fortune d’être l’un des acteurs de l’un des faits les plus glorieux de cette guerre désastreuse – épisode légendaire des dernières Cartouches, c’est-à-dire la défense d’une Bazeille par le commandant Lambert et une poignée de braves dont Galliéni.
La guerre de 1870-71 terminée, Galliéni, qui appartenait à l’infanterie de marine, a fait toute sa carrière militaire dans les Colonies. C’est ainsi que le Tonkin, la Cochinchine, le Soudan, le Sénégal l’ont vu tour à tour y séjourner à différentes reprises, à mesure qu’il montait en grade, et cela pendant 35 ans environ.
Madagascar a été la dernière étape coloniale qui a permis à son génie organisateur de s’exercer sur une vaste échelle. Rappelé en France, tout le monde connaît les rôles brillants qu’il y a remplis et les services éminents qu’il a rendus à notre patrie.
La France reconnaissante lui a fait des funérailles nationales et ses restes sont allés se reposer à côté de celle qui fut la compagne fidèle et dévouée de sa vie, et dont la perte lui avait causé un si grand chagrin.
Faire l’éloge du général Galliéni comme militaire est superflu. Sa défense de la place de Paris et son action dans la bataille de la Marne sont là pour attester sa valeur.

Vol

Un vol important a été commis au préjudice de la demoiselle L. J. Plusieurs milliers de francs qui étaient enfermés dans sa malle auraient été dérobés. La police enquête.
Le Tamatave



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December 4, 2018

Il y a 100 ans : Cercle de Tamatave


La petite comédie dont nous avons raconté le premier acte dans notre dernier numéro s’est poursuivie dans la soirée du mardi d’une façon tragi-comique.
On a assisté à ce spectacle peu banal des membres du Cercle apportant eux-mêmes leurs chaises et les introduisant de force dans le local dont M. Caubet voulait leur interdire l’entrée.
Certains ayant trouvé porte close du côté du boulevard ont dû pénétrer chez eux par escalade au moyen d’une échelle.
Puis ce fut la partie de bridge ou de poker à la lueur incertaine des chandelles achetées en hâte chez le Chinois du coin.
On se demande vraiment où vent en venir ce brave M. Caubet, lequel est d’ailleurs assigné pour lundi prochain.

Torpillage du « Djemnah »

Nous ne pouvons donner aucune nouvelle sur les disparus ou rescapés du Djemnah torpillé en Méditerranée.
Le prochain courrier de France nous apportera certainement les rescapés et les noms des disparus.

La boucherie municipale à Tananarive

Cet établissement, qui paraît indispensable pour empêcher la spéculation, est, en raison des frais généraux considérables qu’elle supporte, obligée de vendre sa viande à des prix plus élevés que les bouchers malgaches.
En ce qui concerne la viande, les Tamataviens n’ont pas à se plaindre. Grâce à la diligente activité de M. le vétérinaire Espérandieu, inspecteur des animaux abattus, les bouchers de la ville leur fournissent de la viande de première qualité et à un prix très abordable.

Le recrutement des Malgaches

Le Journal officiel de la Colonie vient de publier un décret relatif au recrutement des indigènes. Pour les encadrer et les instruire, on va prendre paraît-il des permissionnaires qui reviennent du front et qui ont été affectés aux Malgaches.

Soirée en perspective

Un indiscret – cette race ne se perdra jamais – nous fait connaître qu’à l’occasion de l’inauguration du monument Galliéni, des artistes amateurs de la ville se préparent à donner une soirée théâtrale à laquelle assistera le Gouverneur Général Schrameck.
Le programme est des plus attrayants et ménage des surprises.
Le Tamatave



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December 3, 2018

Il y a 100 ans : Le Tribunal de Tamatave

Quelques mois avant la guerre, il était question de construire dans notre ville, sur le terrain qui se trouve près de la Police, un Palais de Justice en maçonnerie ou béton armé. La guerre survint, et le projet fut remis à plus tard.
Dans l’immeuble occupé par le Tribunal actuel, c’est surtout la salle d’audience qui ne remplit aucune des conditions requises à cet effet.
Trop près de la rue, le bruit des charrettes et pousse-pousses y circulant couvre à tout moment la voix de ceux qui parlent dans la salle d’audience, au point qu’on ne peut rien entendre. L’acoustique en est également déplorable.
Malgré ses nombreuses ouvertures, la salle mal éclairée rend la lecture des pièces extrêmement difficile, avec cela une réverbération épouvantable pour le président du siège et les assesseurs.
Quoique le besoin s’en fasse bien sentir, il ne faut pas que l’on songe pour le moment à apporter des modifications sérieuses dans cette salle. Cependant il est de toute urgence que les Travaux Publics qui sont chargés des immeubles communaux étudient et mettent à exécution le moyen d’empêcher la réverbération intolérable qui existe dans la salle d’audience, et cela avant les fortes chaleurs.
Transmis à qui de droit.

Colis postaux du « Sydney »

Nous avions annoncé dernièrement que 6 000 colis postaux étaient restés sur le Sydney parce qu’on avait oublié de les débarquer à Tamatave.
Le public a été informé par un avis officiel du Service des Douanes que les colis n’étaient pas à bord de ce bateau. On dit ici que ces colis se trouvent sur le Bay-Verdun.
Les commerçants intéressés réclament un avis non moins officiel, mais définitif au sujet de ces colis.

Les marchandises du « Bankoku-Maru »

Ces marchandises débarquées à Majunga ont été vendues dans un délai extrêmement court. Il est regrettable que le commerce n’ait pu obtenir la publication de la date des ventes et de la liste des marchandises débarquées. Cette publication aurait pu tout au moins permettre aux commerçants qui auraient reconnu leurs marchandises de donner des ordres de rachat pour celles dont ils pouvaient avoir un pressant besoin.
Le Tamatave



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December 2, 2018

Il y a 100 ans : Cercle de Tamatave

Nous sommes informés qu’à la suite d’une réunion des membres du Cercle de Tamatave, M. Caubet, propriétaire de l’Hôtel de France qui sous-louait au Cercle les locaux qu’il occupait, vient de donner un brusque congé à ce dernier sous le prétexte que des propos désobligeants auraient été tenus sur son compte au cours de la dite réunion. Personne ne s’explique la décision hâtive prise par M. Caubet, d’autant qu’il est tenu par contrat à un préavis de trois mois. En tout cas, les gens qui se trouvaient à l’Hôtel dans la journée du 17 courant ont pu assister à un spectacle comique. D’un côté, M. Caubet faisait enlever le matériel, tables et chaises du Cercle, et d’un autre, il empêchait d’installer dans les locaux du cercle le matériel acheté par ce dernier.
Il est fort probable que toute cette histoire aura prochainement son épilogue à la barre du Tribunal. Nous tiendrons nos lecteurs au courant.

Comité Galliéni

« Le Président et les membres du Comité Galliéni prient les habitants de la Ville et de la Province de Tamatave de vouloir bien assister à la Cérémonie d’inauguration du buste du Général Galliéni qui aura lieu à Tamatave, sous la Présidence d’Honneur de M. le Gouverneur Général de Madagascar, dans l’après-midi du surlendemain du départ du vapeur Sydney de Tamatave. »
Pour le Président,
le secrétaire,
Baron.

Le vapeur « Hvah-Hun »

Le vapeur Hvah-Hun arrivé dans notre port mercredi débarque à Tamatave 6 636 balles de tissus venant de Pondichéry et 1 949 balles de sacs jute embarqués à Calcutta.
Une partie de ces marchandises devra être acheminée par transbordement sur d’autres point de l’île.
Ce vapeur consigné à la Cie Havraise doit relever dimanche pour Maurice.

Le riz

Cette denrée, la base de notre alimentation à nous Malgaches, est très abondante cette année-ci. Dans la province de Majunga, la réquisition se fait sans difficulté. Dans un district de cette province, les Sakalaves apportent aux Fanjakana sans qu’il soit besoin de le leur demander de grandes quantités de riz par soubiques de 20 kilos. Ils sont également satisfaits du prix payé par l’Administration.
Le Service du Ravitaillement a fait vendre jeudi matin à l’encan 18 tonnes de riz avarié. Ce riz a été payé 75 et 87 francs la tonne, suivant la quantité.
Le Tamatave



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November 30, 2018

Il y a 100 ans : L’élevage du mouton


Au cours de son voyage, l’examen d’une quinzaine de troupeaux de moutons a convaincu M. le Gouverneur Général que dans l’élevage intensif de cet ovidé résidait la solution. Il a été décidé que l’on allait au plus tôt faire venir des moutons de France et développer à l’extrême leur reproduction, afin d’obtenir de la laine que les Malgaches pourraient tisser pour se faire des lambas chauds pour l’hiver.
D’un autre côté, de tous les genres d’exploitation agricole, c’est l’élevage qui fait courir le moins de risques aux capitaux engagés, exige le moins d’outillage, le moins de frais généraux, et donne le plus promptement des utilités. Enfin, les troupeaux améliorent les terres que lesquelles ils séjournent, les fertilisent par leurs excréments et les préparent ainsi à recevoir plus tard une culture riche.
Dans les terrains arides ne se prêtant pas à une culture rémunératrice, c’est l’élevage des ovidés et principalement des moutons que l’on doit entreprendre, en raison de la grande valeur agricole que présentent l’exploitation de ces races, valeur qui s’accroît encore par ce fait qu’ils ont, en raison de leur constitution, la faculté d’utiliser les substances alimentaires incapables d’entretenir aucun animal des autres genres domestiques.
Là où les équidés et surtout les bovidés ne trouveraient point de quoi se nourrir, à cause de l’aridité relative du sol, les moutons subsistent facilement et donnent du produit.
Nombreuses sont les régions de Madagascar possédant un climat sec où l’élevage du mouton pourrait très bien réussir.
Ainsi, dans la province de Tuléar, certaines régions considérées comme désertiques, l’élevage de cet ovidé est très prospère. On en comptait en 1913 près de 79 000 têtes. Pour améliorer la race, quelques couples de moutons de race Southdown ont été importés pour tenter des croisements avec ceux du pays. La tentative a parfaitement réussi ; la viande est, paraît-il, excellente et très demandée par les frigorifiques de la région. Leur laine est également utilisée.
Si une impulsion sérieuse est donnée à l’exploitation des moutons, il n’est pas douteux qu’elle ne devienne une nouvelle source de richesses pour la Colonie.
C’est d’ailleurs l’élevage qui précède, tant tous les pays nouveaux, les autres branches de l’exploitation agricole.
Le Tamatave


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November 27, 2018

Il y a 100 ans : Une découverte

« Argus de la Presse » nous communique l’article suivant que l’Avenir Seurrois nous consacre.
Plusieurs journaux parisiens reproduisent une information sensationnelle publiée par le Tamatave, organe colonial, et relative à un souvenir laissé par le consul allemand à Madagascar.
« Parmi les meubles de la maison O’Swald, on a découvert deux beaux cartons à chapeau, flambant neufs, contenant, l’un, un splendide casque à pointe magnifiquement orné de dorures, depuis la pointe jusqu’à la jugulaire, et portant sur une large bande, également en or, faisant le tour du casque, une inscription en langue allemande disant : Pour Dieu, pour le Kaiser et la plus grande Allemagne.
« Etc., etc. »
Il est inexact que les deux beaux cartons à chapeau soient flambant neufs. Ils ont déjà servi en 1915.
À la fin de l’année 1915, en effet (il serait aisé de retrouver la date), tous les journaux parisiens reproduisaient une information sensationnelle publiée par le Tamatave.
« Parmi les meubles de la maison O’Swald, etc., etc. »
Il n’est pas douteux qu’en 1923, si la guerre dure encore, le Tamatave découvrira de nouveau les deux cartons à chapeau flambant neufs avec lesquels il s’amusera encore à bourrer le crâne des journalistes parisiens.
Le confrère est dans l’erreur.
Notre modeste feuille n’a jamais eu la prétention de s’amuser à bourrer le crâne des journalistes parisiens.
Quant à l’information sensationnelle que les journaux parisiens reproduisaient en 1915, qui a pour titre « Les arcanes de la Maison O’Swald », à la demande d’un grand nombre de nos lecteurs, nous la reproduisons aujourd’hui.

Extraits des minutes du Greffe du Tribunal de 1re instance de Tamatave

Par jugement du Tribunal de 1re instance de Tamatave statuant en matière de simple police en date du 6 mai 1918, le nommé Chan Kon, commerçant à Marovoay Foulpointe, a été condamné à 15 Fr. d’amende, à l’insertion et à l’affichage du jugement dont est extrait et aux frais et dépens pour vente de sel à un prix supérieur à la taxe, par application des articles de loi du 2 avril 1916, 479, 480, 482 du code pénal et à l’arrêté du 22 décembre 1917.
Pour extrait conforme, Tamatave, le 3 septembre 1918.
Le Greffier, L. Wickers.
Le Procureur de la République, L. Azénor.
Le Tamatave



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November 26, 2018

Il y a 100 ans : Les soldats du «Bankoku-Maru»

Un de nos amis vient de recevoir la visite d’un soldat créole permissionnaire qui se trouve à bord du Bankoku-Maru et qui se rend à la Réunion, son pays natal. Il nous a fait le récit de son long voyage, de tout ce qu’il a souffert lui et ses camarades. Il l’a fait simplement, avec un accent de sincérité qui ne trompe pas, avec la loyauté qui caractérise, pour tous ceux qui le connaissent, ce jeune homme qui appartient à une des plus honorables familles de la Réunion. Quoiqu’étant sous l’impression de la mort d’un de ses amis, permissionnaire comme lui, décédé à Diégo à la suite d’une maladie contractée en cours de route, il n’accuse personne, il venait seulement demander à son ami de lui donner de vieux habits ainsi que ses souliers pour ne pas arriver chez lui tout à fait en guenilles. Le costume qu’il portait appartenait à un de ses camarades qui s’était déshabillé pour le lui prêter car, ainsi qu’un grand nombre de ses compagnons de voyage, il avait tout perdu dans l’incendie du Bankoku-Maru.
Ayant demandé à Majunga des habits, il lui fut répondu qu’à Diégo on les habillerait. De Diégo on les a renvoyés à Tamatave, et il paraît qu’ici l’Intendance n’a pas le droit de disposer pour un régiment autre que le sien des effets qu’elle a en dépôt.
C’est fort bien. Mais on nous fait remarquer ceci : puisque l’Intendance ne peut rien, les Œuvres de Guerre de Tamatave ne pourraient-elles pas venir au secours de ces malheureux, comme l’ont déjà fait celles de Majunga, par exemple ? Le secours qui leur serait accordé serait aussi bien placé que partout ailleurs.
Car somme toute, s’ils sont dans cette situation, c’est à cause de nous, c’est pour nous qu’ils se sont battus, pour défendre nos personnes, conserver notre tranquillité et nos biens.
Espérons donc que l’appel que nous faisons à la générosité de nos compatriotes ne restera pas sans écho, et que les pauvres petits poilus seront secourus.

Les postiers

Les postiers de Tamatave sont dans la joie, et il y a de quoi. D’après l’Action qui est toujours bien informée, il va leur arriver par le Sydney 1 600 colis.
Ils auront bien entendu l’indemnité de 0,04 fr. par heure, mais on ne leur fera pas payer la chandelle qu’ils brûleront s’ils ont à travailler la nuit. Et tout sera bénéfice pour eux.
Le Tamatave



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November 25, 2018

Il y a 100 ans : La fête militaire (2)


(Suite et fin.)
La Fille du régiment pour violon et piano a été jouée à la perfection par Mlles d’Hautman de Villers.
M. de Bize a encore été applaudi dans Guillaume le menteur. Mlle Bénézis récita à la perfection le poème patriotique La poupée tricolore.
Le spectacle se termina par la comédie Le jeune homme pressé dont MM. Frelant, Lescarret et Vierne interprétèrent les différents rôles d’une façon supérieure.
Comme toujours, la fanfare nous fit entendre les meilleurs morceaux de son répertoire.
Signalons tout spécialement le sous-lieutenant Cahors qui s’est surpassé dans l’organisation de cette représentation dont le résultat a dépassé toutes les espérances.
Tout cela a pu faire oublier un moment qu’on se trouvait dans une ville coloniale perdue au milieu de l’Océan Indien, à une grande distance de la Mère Patrie et donner l’illusion qu’on assistait à une soirée donnée dans une ville de France.
Toutes nos félicitations et remerciements aux organisateurs et acteurs qui se sont dépensés sans compter pour mener à bien cette fête. Les troupes malgaches ainsi que la population tamatavienne leur en seront reconnaissantes. Et cette soirée comptera dans le souvenir de tous ceux qui y ont assisté.
La recette provenant de la vente des programmes et de la quête a donné une somme s’élevant à près de 1 500 francs qui sera intégralement versée pour les troupes combattantes malgaches, les frais de cette fête devant être couverts par les officiers du régiment.

Remerciements

Le Commandant et les officiers du 2e Malgaches remercient bien vivement les Services qui ont participé à l’organisation, les artistes qui ont prêté leur concours et les membres de la population de Tamatave qui sont venus si nombreux assister à cette fête, lui donnant par leur présence plus d’éclat et par leur générosité une recette remarquable. Les remerciements d’adressent aussi aux quelques personnes qui, n’ayant pu venir, ont envoyé leur obole.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 76 titres parus à ce jour.

November 24, 2018

Il y a 100 ans : La fête militaire (1)


Soirée charmante et pleinement réussie. Le local décoré avec un goût exquis suffisait à peine à contenir les assistants, parmi lesquels : M. le Gouverneur Général et Mme Merlin, M. et Mme Hesling, les autorités civiles, militaires et tout ce que Tamatave compte d’élégant et de distingué avaient tenu à s’y rendre pour apporter son obole aux troupes combattantes malgaches, en faveur de qui était donnée cette fête.
La vente des programmes était faite par de gracieuses jeunes filles, Mlles de Gironde et Clarke.
À l’entrée de la cour aménagée en grande salle se tenait le Commandant Muller pour recevoir les invités.
À ses côtés, Mme Muller les accueillait tous avec une parole aimable pour chacun, et aussi avec cette grâce, cette distinction et tout à la fois cette manière affable que tous ont pu apprécier.
Après la Marseillaise jouée par la fanfare, la représentation débutait par la belle poésie Hardi les Gars, que M. de Bize vint déclamer avec un réel talent.
Mlle Bénézis, une mignonne fillette, récita fort bien Daudolo (poésie de Legouvé).
M. Tréal fut également très bien dans Pauvres amoureux.
Chanson d’actualité, que M. Mathiaux avait composée pour la circonstance, fut très goûtée du public.
M. de Bize nous fit encore apprécier son talent dans la poésie sentimentale Sur les bords de la Tamise.
Mme Paule de Gironde obtint un plein succès dans La Bataille, poème dont elle sut par son impeccable diction faire ressortir toute la beauté. Elle fut également applaudie en disant avec beaucoup de goût, de distinction et de naturel le spirituel monologue Oh ! Monsieur !
Vint ensuite une pièce malgache très originale et fort goûtée des indigènes.
Pendant l’entracte eurent lieu des chants et des danses exécutés par les tirailleurs et leurs femmes.
La quête au profit des troupes combattantes malgaches fut faite par les toutes charmantes Demoiselles de Gironde.
La deuxième partie commençait par Samson et Dalila, exécuté par la fanfare.
M. Vierne a montré son talent dans le comique monologue Mon Toine !
La passe à l’épée entre MM. Trabaud et de Bize a captivé l’attention de tous les assistants.
(À suivre.)
Le Tamatave


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November 22, 2018

Il y a 100 ans : La cargaison du «Bankoku-Maru»

Après quelques jours coupé du monde (ou au moins coupé d'internet), voilà que tout est rentré dans l'ordre. Reprenons donc le cours des événements passés. (Ce qui ne vous interdit pas de garder un œil sur le présent.)

On se souvient que le Syndicat des Chargeurs de Madagascar, dans sa séance du 19 juillet dernier, avait décidé à l’unanimité d’attirer l’attention du Gouvernement Général sur l’intérêt qu’il y a à obtenir la réalisation à Madagascar même de ses marchandises avariées.
Jusqu’à l’heure présente, rien d’officiel ne nous a été communiqué à ce sujet. Cependant, d’après les renseignements que nous avons pu recueillir, il résulte qu’une certaine quantité de marchandises a déjà été mise en vente à Madagascar et que sous peu une autre partie de la cargaison avariée sera vendue à Tamatave.
En ce qui concerne le débarquement à Zanzibar, le Commandant du bateau a seul le droit de débarquer la cargaison qui lui paraît dangereuse pour son navire.

Le fret

Les commerçants de Madagascar ne pourront pas utiliser tout le vide des bateaux qui en ce moment vont à la Réunion et Maurice.
Ces temps derniers, le fret faisant absolument défaut, aujourd’hui il y a pléthore.
Le Ministre fait connaître que les navires réquisitionnés par l’État ne sont responsables ni du manquant au départ ou à l’arrivée du bateau, ni des avaries survenues en route.
Dans ces conditions, la cargaison voyage à ses risques et périls.

À la Douane

On dit qu’à la Douane, les Français commerçants en tissus, bicyclettes, etc., ont toutes sortes de difficultés pour dédouaner leurs marchandises. Les étrangers au contraire font, paraît-il, ces opérations avec la plus grande facilité !!

Opinion de chacun

On reste rêveur quand tonne le canon du Port, pour nous annoncer qu’il est 8 heures, alors que l’horloge du grand Marché retarde le plus souvent de 10 à 15 minutes.
On se demande en présence de cette différence d’heure à quoi on doit s’en tenir. Les bons possesseurs des casseroles ?
On suppose que le mieux, c’est de régler sa montre chaque matin d’après la différence d’heure qu’il y a entre l’horloge de la ville et le coup de canon du Port.
Pour plus amples renseignements, s’adresser au service du Port.
G. N.
Le Tamatave


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November 17, 2018

Il y a 100 ans : Taxation du sel


Décision municipale n° 30 et provinciale n° 103 portant taxation du sel.
L’Administrateur des Colonies, Chef de la Province et Maire de Tamatave,
Vu l’Arrêté du 23 octobre 1908 portant organisation des communes à Madagascar ;
Vu l’Arrêté du 20 mars 1906 réorganisant la Province de Tamatave ;
Vu la Loi du 20 avril 1916 sur la taxation des denrées et substances ;
Vu le Décret du 5 janvier 1917 déterminant les conditions d’application de ladite Loi aux Colonies ;
Vu l’Arrêté du 23 juillet 1918 autorisant les Administrateurs-Maires et les Chefs de Province à fixer le prix maximum de vente au détail des denrées de première nécessité ;
Vu l’Arrêté du 23 juillet 1918 fixant la nomenclature des denrées dont les Administrateurs-Maires et les Chefs de Province sont autorisés à fixer le prix ;
Vu l’Arrêté du 21 août 1918 fixant le prix du sel en gros et demi-gros à Tamatave ;
Vu le télégramme de M. le Gouverneur Général n° 3466 fr. du 21 août 1918,
Décide :
Art. 1. – Le prix maximum de vente du sel au détail est fixé ainsi qu’il suit sur toute l’étendue des territoires de la Commune et de la Province de Tamatave :
a) Vingt-centimes le kilo sur le territoire de la Commune ;
b) Trente centimes le kilo sur tout le territoire de la Province.
Les prix ci-dessus représentent les prix de vente maxima aux consommateurs et les vendeurs ne peuvent et ne doivent exiger plus.
Art. 2. – Toute personne convaincue d’avoir vendu du sel à un prix supérieur à ceux fixés par la présente décision sera passible d’une amende de un à quinze francs et d’un emprisonnement de un à cinq jours ou de l’une de ces deux peines seulement, sans préjudice de l’application des peines prévues à l’art. 10 de la Loi du 20 avril 1916 en cas de bénéfices illicites.
Art. 3. – MM. le Commissaire Central de Police pour la Commune et les Chefs de Districts pour la Province sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente décision.
Tamatave, le 24 août 1918.

Réparation

Les Travaux Publics réparent en ce moment, au-delà du Wharf, le mur de soutènement destiné à protéger le boulevard Galliéni contre les avances de la mer. Lors du cyclone de février 1917, ce mur s’était effondré sur une cinquantaine de mètres et n’avait pas encore été réparé.
Le Tamatave


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