September 6, 2013

Il y a 100 ans : Le bassin de radoub de Diégo-Suarez (1)

Qui voudra juger, dans toute leur belle étendue, l’esprit de suite et la valeur administrative du ministère de la Marine ira à Diégo-Suarez. Là on lui montrera une forme de radoub, cachée au fond de la baie de la Nièvre, au pied d’une colline argileuse sur laquelle s’élèvent les bâtiments vastes et nombreux abritant l’état-major, les marins et les services du point d’appui. Tout auprès sont les ateliers d’un arsenal, de la marine aussi, outillés pour les travaux que comporte un bassin de radoub de l’importance de celui de Diégo, construit pour recevoir nos plus gros cuirassés.
La marine, après l’alerte de Fachoda, décida d’établir, dans les mers lointaines, des points d’appui pour nos flottes : Diégo-Suarez fut désigné pour être le relais et le refuge de nos vaisseaux dans l’Océan Indien. Une défense mobile y fut organisée : elle était constituée par six torpilleurs sous la direction supérieure d’un capitaine de frégate.
En même temps se dessinaient les plans et commençaient les travaux de construction. Sur la côte s’élevaient assez rapidement les bâtiments destinés à la garnison maritime, officiers et matelots, et ceux de l’arsenal. Les six torpilleurs étaient mouillés dans une darse, à peine terminée aujourd’hui, un dock flottant servait à les réparer.
L’établissement du bassin de radoub fut extrêmement laborieux, si laborieux qu’il n’est pas encore terminé.
Les travaux furent dirigés avec une charmante fantaisie. Les plans, dressés sur place, à la suite des sondages des fonds, de l’étude des terres de la côte, devaient être approuvés à Paris par des gens évidemment très expérimentés, mais ayant le malheur de n’avoir pas vu, de discuter sur des papiers, des rapports, au lieu de se décider d’après les faits.
Dans l’étude de ces projets, résultant de concessions mutuelles (ce qui est trop fréquent aux colonies) entre les données recueillies sur place et les avis des théoriciens opérant à distance, réside un vice originel qui pèsera lourdement sur l’avenir.
(À suivre.)

Les Annales coloniales

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).

No comments:

Post a Comment