October 24, 2013

Il y a 100 ans : La résurrection des castes

Notre confrère La Tribune, qui s’était tout d’abord élevé avec nous contre les manœuvres d’une poignée de réactionnaires malgaches, vient de passer la plume à l’un des intéressés.
Cette hospitalité accueillante trouverait son explication dans la confirmation de l’autorisation administrative donnée à une œuvre de louche réaction.
M. Picquié pose pour l’infaillibilité ; avec ce principe, quand on a ouvert la série des loufoqueries, il faut se montrer loufoque jusqu’au bout.
Toujours est-il que notre Andrianamboninolona se targue du précédent établi par M. Picquié lui-même lors de la commémoration du roi Andrianampoinimerina : on ne saurait être moins royaliste que le roy, c’est-à-dire le représentant actuel de la République.
L’argument ne manque pas de saveur si l’on considère avec le défenseur des castes qu’Andrianamboninolona n’a été qu’un pauvre sire auprès d’Andrianampoinimerina.
D’où il résulte que le gouverneur est le promoteur de la résurrection des castes !
Nous n’inventons rien ; le maladroit défenseur de l’œuvre nous apprend, en effet, que divers comités ont été constitués sous la direction d’un comité central et se sont réunis en Assemblée générale, le tout avec l’autorisation de l’autorité supérieure. Cette organisation extraordinaire, dont la Tribune avait primitivement déclaré qu’elle constituait un État dans l’État, a été si bien prise au sérieux qu’elle a donné lieu à l’institution de fonctions ainsi qu’il résulte du baragouin ci-après : « la non élection des fonctions qu’ils enviaient a excité nos ennemis à mener une campagne contre cette œuvre entièrement respectable. »
Et, fort de l’estampille officielle, il dénie aux dissidents le droit de conférer le titre d’Andrianamboninolona.
À quand les brevets et les quartiers de noblesse ?
Et dire que ces niaiseries, qui ne relèvent que du code de l’Indigénat, rencontrent l’approbation gouvernementale !

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