March 30, 2015

Il y a 100 ans : Les bœufs de Madagascar viendront en France (1)

La campagne que notre directeur avait entreprise dans la Petite Gironde et dans ce journal en faveur de l’importation des bœufs de Madagascar, et qui avait rencontré de sérieuses résistances, notamment de la part des éleveurs français, commence à porter ses fruits.
Aujourd’hui, d’autres personnalités joignent leurs efforts à ceux de M. Francis Mury, afin de faire aboutir cette question si importante pour la conservation du cheptel français, et il semble bien qu’on va enfin aboutir.
La Commission réunie au ministère de l’Agriculture se montre favorable à cette importation.
De renseignements, qui ont été apportés par des fonctionnaires et des colons de la Grande Île, il résulte que le nombre de six millions de bœufs, indiqué par notre directeur dans le numéro du 29 janvier comme existant dans la colonie, est largement dépassé. Le chiffre de dix millions a même été prononcé et confirmé par diverses personnes.
Il n’est donc pas exagéré de dire, comme nous l’avons fait, que Madagascar peut fournir un million de bœufs à la métropole.
Mais comment les amener en France ? Là est toute la difficulté. Les deux usines frigorifiques existant à Tamatave et à Majunga fournissent à la Guerre le maximum de leur production, et il ne faut pas songer à installer d’autres usines en moins d’un an. L’importation du bétail vivant paraît donc s’imposer. Or, il est difficile de charger plus de 1 500 bœufs, 2 000 au maximum, sur un vapeur de 5 000 à 6 000 tonnes. On voit le nombre considérable de bâtiments qu’il faudrait affecter à ces transports à un moment où les navires se font rares et où le fret atteint des taux invraisemblables.
Alors qu’il y a trois mois on pouvait espérer un prix moyen de transport de 100 francs par animal, les exigences des armateurs atteignent, dépassent même 200 francs, ce qui met, pour le moment, la viande de bœuf malgache à un prix trop élevé pour que la boucherie civile puisse l’utiliser.
C’est d’autant plus regrettable qu’elle se déclare prête à le faire. Chose intéressante à signaler, elle considère cette viande comme n’étant pas inférieure à celle du bœuf métropolitain et n’hésite pas à dire qu’elle ne ferait pas de différence de prix entre les deux.
(À suivre.)
F. M.

Le Courrier colonial

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