March 14, 2016

Il y a 100 ans : L’Affaire ? (1)

La politique toute de faiblesse suivie par nos derniers gouvernants à l’égard de la race Hova nous a valu le complot fomenté par quelques-uns d’entre eux pour le renversement de notre gouvernement.
On a tout fait uniquement pour cette race au détriment des autres peuplades. Considérés comme les plus intelligents, les plus aptes à la civilisation, on a presque rendu aux Hovas l’autorité, la prédominance qu’ils avaient avant la conquête. On les voit aujourd’hui dans toutes nos administrations ; dans les villes et les villages on ne rencontre que des Hovas galonnés, à rendre jaloux un gouverneur général, représentant l’autorité supérieure et abusant de cette autorité pour continuer à tyranniser ceux qui sont sous leur coupe, se retranchant toujours et prudemment derrière des ordres supérieurs qu’ils prétendent avoir reçus. On nous dira peut-être pourquoi ceux ainsi opprimés ne se plaignent pas. C’est bien simple : l’indigène n’aime pas à se plaindre en général de ses supérieurs, il craint trop et avec raison les représailles de toutes sortes dont il serait par la suite la victime.
On a créé à grands frais des écoles professionnelles, des facultés de médecine, etc., sur les hauts plateaux. Quels sont les résultats obtenus ? Quels sont les fruits que nous en avons retirés ?
La plus grande ingratitude, la haine du vazaha.
Ces sont ces intellectuels qui lèvent aujourd’hui l’étendard de la révolte ; et, pour mettre leur projet à exécution, ils ne devaient reculer devant aucun crime.
Nous n’avons pas besoin d’étrangers qui viennent nous imposer leurs lois et leurs coutumes, nous sommes assez intelligents et capables de nous gouverner nous-mêmes, nous sommes mûrs pour nous mettre en République.
Voilà le sinistre projet qu’ils mûrissaient depuis plusieurs années, aidés et conseillés dit-on par nos ennemis actuels.
Pour remercier la France de tout ce qu’elle a fait pour eux, ces ingrats profitent de ce que tous ses enfants sont à la frontière, défendant pied à pied le sol de la Patrie outrageusement violé, pour lever l’étendard de la révolte.
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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