March 15, 2016

Il y a 100 ans : L’Affaire ? (2)

(Suite et fin.)
Hypocrites et lâches, c’est sous le masque d’un pseudo-loyalisme, qu’on pourrait même traiter d’exagéré, qu’ils envisageaient le moyen de nous trahir.
Le 27 janvier, c’est-à-dire dans quelques jours, ces misérables auront à répondre devant la Justice de leur ignoble forfait, ils seront jugés d’après la loi malgache.
Nos magistrats n’auront pas à fouiller bien loin le code des 305 articles pour punir toute cette valetaille, l’application de l’article 1er semble tout indiquée au moins pour les meneurs.
La manière forte seule est capable de servir d’exemple salutaire au reste de la population.
Nous attendrons le verdict avec confiance.

Le carnet d’un boto de pousse-pousse

En gens pratiques, les Anglais viennent une fois de plus de nous montrer l’exemple en envoyant au front tous ces inutiles désignés sous les noms de célibataires et veufs sans enfants. Ce moyen de trouver des hommes était relativement simple, mais encore fallait-il y penser. Certes, l’auteur du projet va perdre l’estime des postulantes anglaises au mariage ; je suis persuadé qu’il s’en moque et que la satisfaction d’avoir, en la circonstance, accompli son devoir envers la patrie lui suffit amplement.
Il y a bien eu pour les célibataires un moyen de tourner la loi, ce fut de convoler. Nombre d’entre eux n’ont pas hésité, mais la plupart, de deux maux ont choisi le moindre, ils ont rejoint le front. Eh bien ! cette loi qui vient de révolutionner la corporation des célibataires anglais va recevoir paraît-il son application en France et bien entendu dans les colonies françaises. Nos célibataires de Tamatave sont dans la consternation, le mariage ou le front. Cruelle énigme. Ceux qui en ont pris leur parti vont rejoindre la caserne, mais pour les autres qui craignent le feu des tranchées que faire… les jeunes filles européennes manquent sur place. C’est encore la ramatoa qui va sauver la situation, le choix ne manque pas et le gros avantage, c’est de pouvoir les essayer avant de les conduire devant le Maire. C’est pour cela que depuis quelque temps la ramatoa à Tamatave fait prime et que les célibataires les plus haut placés ne craignent plus de s’afficher en leur compagnie. En temps ordinaire ce serait d’un triste exemple, mais actuellement…
Eh bien ! c’est la même chose.
Sarah B.

La Dépêche malgache

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