June 3, 2016

Il y a 100 ans : Échos

À Madagascar vient de mourir un vieil ami de la France, l’ancien sultan de la Grande-Comore, Saïd-Ali, qui avait donné les plus grandes preuves de son dévouement à notre pays.
Saïd-Ali n’était point un inconnu pour les Parisiens. Il nous rendit visite, il y a six ans, en compagnie de son frère Saïd-Ina et de deux autres membres de sa famille ; et on n’a certainement pas oublié les promenades sur les boulevards de ces quatre personnages vêtus d’amples robes de velours et de soie brodées d’or et ornées de cabochons en pierres précieuses, et coiffés de larges turbans, tenue qui rehaussait d’un pittoresque des « Mille et une nuits » la fière allure de ces hommes très grands au teint cuivré.
Saïd-Ali n’était venu que pour saluer M. Fallières et voir la tour Eiffel. M. Fallières lui donna la cravate de commandeur, et la tour Eiffel une vision de Paris qui lui parut suffisante. Il repartit au bout de deux jours, satisfait et déclarant que désormais il mourrait heureux.
Le Figaro

Le complot de Madagascar

Les journaux de Madagascar ont apporté en France l’écho, très grossi, de nouvelles inquiétantes : un complot avait été découvert dans la grande île, complot qui devait aboutir à une révolution. Des centaines d’arrestations avaient été opérées.
En réalité, les faits sont heureusement moins graves. À la fin du mois de décembre dernier, M. Garbit, gouverneur général de la colonie, fut avisé que quelques élèves des écoles, deux ou trois prêtres et deux ou trois pasteurs indigènes avaient formé une société secrète.
Quel but poursuivaient-ils ? Il a été assez difficile de le préciser. Les meneurs eux-mêmes ne semblaient pas très fixés sur ce point.
Quoi qu’il en soit, quelques exaltés ayant tenu des propos fort répréhensibles, ayant aussi essayé de provoquer des soulèvements, furent livrés à l’autorité judiciaire.
Une instruction fut ouverte, à la suite de laquelle vingt-trois individus furent traduits devant la cour d’assises, qui en acquitta sept et en condamna seize à des peines variant des travaux forcés à la prison.
Ces condamnations mettront fin à un commencement d’agitation qui menaçait de troubler la tranquillité de notre grande colonie africaine.

Le Matin

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