July 14, 2018

Il y a 100 ans : Le graphite, une pétition (2)


(Suite.)
2° Que les 6 ou 8 000 tonnes de graphite de Madagascar exportés de Marseille ou d’Angleterre, outre qu’ils ont parcouru des mers à navigation dangereuse, ont fait un trajet inutile et ont encore privé la Métropole d’un pareil tonnage de produits de première nécessité tels que conserves de viande, cuirs, fécules, maniocs, pois du Cap, haricots, rafia, etc., dont ils ont pris la place sur les paquebots.
3° Que l’envoi direct de paquebots, vapeurs ou voiliers venant chercher des graphites à Madagascar permettrait à notre Colonie d’être ravitaillée périodiquement en divers produits que nous ne pouvons nous procurer actuellement en Europe, essence, pétrole, rails, aciers, métaux, lainages, toiles, etc. ; ces échanges commerciaux ont été d’ailleurs à diverses reprises sollicités par les négociants américains.
4° Que la part plus large de Madagascar dans les importations des États-Unis serait un élément de plus pour contribuer à l’amélioration du change entre la France et l’Amérique et aurait également sa répercussion immédiate sur les prix de fabrication des creusets nécessaires à la métallurgie, qu’il réduirait dans une forte proportion, en raison du meilleur marché des matières premières qui entrent dans leur composition.
5° Que par suite du transbordement des produits à Port-Saïd, ce port se trouve encombré et les exportations de Madagascar ne trouvent plus d’autres acheteurs sur place que la seule Société qui exporte directement en Angleterre par les bateaux qui lui sont envoyés par l’Amirauté.
6° Qu’une baisse considérable s’est produite à Madagascar, malgré l’augmentation du prix de toutes les matières premières, baisse qui est occasionnée d’une part par la crise des transports maritimes et les séjours des marchandises à Port-Saïd, d’autre part une quantité trop considérable de graphite exporté sur Marseille, d’où la répartition se fait mal, et enfin par l’interdiction d’exporter directement en Amérique.
7° Que les besoins de la Défense Nationale sont largement assurés en France et en Angleterre par le consortium de l’Union Coloniale Française et par les exportations directes sur l’Angleterre.
 (À suivre.)
Le Tamatave


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